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La connaissance scientifique est-elle un désenchantement du monde ?

Publié le 08/03/2004

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La connaissance empirique cède, on ne perçoit plus le monde, on le connaît strictement. La question posée ici est : en quel sens la connaissance scientifique peut-elle être un désenchantement du monde ? En quel sens signifie sous quel point de vue plutôt qu'un autre, nous pouvons donc aborder la connaissance scientifique comme toujours enchanteresse, elle nous enchante, nous ravi, elle nous plait mais pas toujours. Ce problème concerne donc les sciences de la nature, celles qui nous désillusionnent face à nos expériences personnelles des objets du monde, nous devons accepter la connaissance scientifique comme une vérité absolue, un paradigme dans lequel nous nous trouvons et que nous ne pouvons nier. Le rêve laisse la place à la réalité, cependant comment pouvons nous regretter une situation dans laquelle nous ne pouvions connaître le monde que de façon imaginaire? La vérité n'est elle pas plus plaisante que la tromperie? PLAN I La connaissance scientifique comme dévoilement de la réalité            Connaître scientifiquement c'est connaître de façon objective et sûre. La science teste les objets pour pouvoir pallier à l'erreur des sens qui peuvent se tromper (cf. Descartes). La science nous lève le voile de la vérité, nous connaissons le monde de façon objective et rationnelle.

  • I) La science désenchante le monde.

a) La science a remplacé le mythe pour expliquer le monde. b) Avec la science, le monde a perdu de sa magique. c) La science déshumanise l'univers pour établir des lois et des relations constantes.

  • II) La science réenchante le monde.

a) Science et étonnement. b) La science ne pourra jamais percer le mystère du monde. c) La science génère des fantasmes et une mythologie.

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« produisent en vertu d'autres phénomènes qui en sont les causes, et non en vue d'une fin.Autre refus, lié au premier : celui d'une conception « magique » de la nature.

Pour un « savant » du xve ou du xviesiècle, tout dans l'univers était possible, admissible, y compris les transformations les plus extravagantes, lesphénomènes prodigieux.

Le XVIIe siècle impose au contraire l'idée, propre à la conscience scientifique moderne, d'undéterminisme naturel.

Il existe des lois dans la nature qui rendent prévisibles certains phénomènes, et impossibles —ou du moins incroyables — certains autres.

Ce sont, par exemple, les lois de la reproduction qui à la fois expliquentque les enfants ressemblent à leurs parents et que ne naîtra jamais un homme à tête de porc, chose pourtantdécrite au xvie siècle comme parfaitement possible, et même réelle, par un médecin aussi éminent qu'Ambroise Paré.Le XVIIe siècle inaugure donc l'attitude scientifique moderne face à la nature.

C'est cette attitude qu'on peutqualifier de « désenchantement du monde » : celui-ci n'est plus qu'un ensemble régi par des lois qu'il faut connaître,il n'est plus un « vivant » mystérieux à déchiffrer.

Il ne parle plus, le langage et le sens se concentrant tout entiersdans le sujet humain et pensant (le cogito cartésien), qui se conçoit face au monde, comme devant une matièreinerte, un mécanisme aveugle.Cette nature désenchantée, devenue pur objet de science, satisfait ainsi non seulement le désir de savoir, maisaussi le rêve d'une domination technique de l'homme sur le monde, lui permettant, selon le mot de Descartes, des'en rendre « comme maître et possesseur ».

Mais une nature dépourvue de tout mystère et devenue muette peutaussi bien susciter l'inquiétude métaphysique d'un Pascal : « Le silence des espaces infinis m'effraie ». Introduction Il est fréquent que le langage, quotidien ou journalistique, fasse allusion aux «mystères de la science».

Ce quedésigne cette expression, c'est aussi bien les mystères que la science peut résoudre que les résultats paradoxauxou les démarches énigmatiques (pour qui n'y est pas initié) qu'elle met en oeuvre.

Si, au premier sens, la scienceparvient à enrichir les connaissances en nous proposant les solutions de ce qui paraissait antérieurement«mystérieux», cela signifie-t-il qu'elle constitue, tant par sa démarche que par ses résultats, un désenchantementdu monde? I.

Que peut-être un monde enchanté ou enchanteur? — C'est celui de l'enfance : tout objet, toute forme de vie, y obéit à une intention, y est doté d'une présencesubjective (cf.

Comte, état théologique, ou Piaget).— C'est celui du passé: contes et légendes (Merlin «l'enchanteur») où interviennent des forces et des êtrescapables de surmonter irrationnellement n'importe quel obstacle et de produire des effets «miraculeux» (par magie,par le pouvoir des formules sacrées, par la force du langage).— C'est bien le monde d'avant la science — en Occident et ailleurs:• en Occident, cf.

la complicité que les Grecs entretenaient avec une nature proche d'eux, tout entière habitéed'esprits et de divinités;• hors d'Occident (dans les sociétés «primitives») cf.

la non différenciation entre naturel et surnaturel.— Point commun: un monde enchanté, c'est un monde où il peut arriver, sinon n'importe quoi (le surnaturel obéit luiaussi à des lois), du moins des événements beaucoup plus variés, plus surprenants et plus «poétiques» que ceuxauxquels nous nous attendons d'un point de vue rationnel ou scientifique.— Recours à Comte, plus complet: le monde enchanté, c'est encore celui des états théologique et métaphysique.«Enfance» de la connaissance humaine que revit chaque individu dans ses premières années, lorsqu'il prête à laGaronne l'intention ou la volonté de ne pas couler à travers Paris. II.

Pourquoi la science rompt ces enchantements — Principe d'objectivation générale: il y a rupture entre la Nature (désormais constituée d'objets déspiritualisés) etl'esprit connaissant.— Substitution d'un déterminisme rigoureux (schématiquement: une cause, un effet) aux déterminismes complexeset multiples de la magie.— Principe d'efficacité: les objets, une fois expliqués dans leur fonctionnement et leurs relations, deviennentmaîtrisables.— Le monde devient un domaine à exploiter de façon rentable, il prête moins à rêver, il a perdu ses aspectsmystérieux. III.

D'autres formes possibles d'enchantement — Il existe toutefois une «poésie» propre à la connaissance scientifique:• pour le mathématicien, l'univers des nombres et des relations constitue un monde indéfiniment explorable et quiréserve des surprises;• la connaissance astronomique ou physique empêche sans doute de prêter des intentions aux planètes ou auxneutrons, mais elle propose à l'imagination de nouveaux espaces (infiniment grand, ou petit) où trouver desoccasions de rêverie, sinon de délire.— La mutation d'une mentalité est lente pour passer de l'enchantement pré-scientifique à l'enchantementscientifique, mais rien n'interdit de concevoir que des formes artistiques ou littéraires s'élaborent pour exalter lesecond (poésie didactique — cf.

en son temps Lucrèce — plus près de nous Queneau et Le Chant du Styrène).

Cf.la science-fiction (même si bien souvent elle témoigne d'une vive inquiétude face aux retombées techniques ou'politiques de la science).. »

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