En effet, je peux
douter de tout sauf du fait que je suis en train de douter. Autrement dit, ce
qui se manifeste à moi avec le plus d'évidence, ce qui est immédiat et donc
interdit le risque d'erreur, c'est que je pense, c'est que je suis un sujet
pensant.
Exemple : je
perçois un morceau de cire. De quoi ai-je véritablement conscience si ce n'est
de l'idée de la cire en général ? Car si je me borne à ce que je perçois, je
n'ai alors conscience que d'éléments divers (un objet solide et froid puis, un
autre objet liquide et chaud ...) mais je ne peux dire être conscient de percevoir
un morceau de cire. Le contenu de chaque expérience mentale (perception,
imagination, jugement ou idée) d'une chose est idéel et comme tel il se ramène
au fait que cette expérience est propre à un esprit. Ainsi, cette expérience
sera dite consciente pour autant que le sujet s'y saisit d'abord avec certitude
comme substance pensante dans le moment où il pense.
Ainsi, la conscience est regard sur soi : elle est
perception de soi-même comme d'une chose
métaphysiquement indépendante, ou substance, produit du redoublement de la
pensée par elle-même.
Transition :
-
La conscience est regard sur soi au
sens où elle n'existe qu'à partir du moment où l'esprit opère un retour sur
lui-même et ses propres opérations, saisissant ainsi qu'il est chose pensante.
-
Toutefois,
si l'expérience consciente enveloppe ne réflexivité immédiate, permettant de
dire que nous avons conscience de quelque chose, cette conscience n'a pas à être
une saisie de la nature pensante de l'esprit.
Analyse du sujet :
- « regard « est à entendre ici comme l’action de considérer ou d’examiner quelque chose pensée sur le modèle de la vision.
- « soi « = ce que chacun est pour lui-même, c’est-à-dire un moi. Il s’agit plus précisément d’un pronom personnel réfléchi.
- Ainsi l’essentiel de la question consiste à examiner dans quelle mesure la conscience est réflexive.
- La difficulté du sujet tient à ce que la réflexion (impliquant la capacité qu’a un sujet de se voir lui-même) ne va pas de soi : comment un même sujet peut-il être à la fois ce lui qui regarde et celui est regarder ? Voir une chose autre que soi a un sens (une direction) mais se voir soi paraît une relation circulaire.
- De plus, elle semble supposer un certain dédoublement du sujet pensant qui n’est pas évident : puis-je me percevoir comme je perçois un objet ?
Problématique : La conscience est-elle regard sur soi c’est-à-dire introspection réflexive ou bien est-elle transitive, c’est-à-dire relation d’un sujet à un objet extérieur à lui ?