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La conscience et le monde

Publié le 15/01/2004

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conscience

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Capacité que ne possède aucun autre animal, car l'homme seul a conscience de soi. Telle est la thèse que Kant cherche à défendre ici, et qui a pour conséquence de poser que ce pouvoir « élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre «. Les animaux sont en effet soumis à la puissance des stimuli, c'est-à-dire des stimulations sensorielles vis-à-vis desquelles ils ne se distinguent pas. Ils sont pris dans le stimulus, et sont pour cela comme dans un présent absolu, celui de son actualité.L'homme, au contraire, ordonne ses sensations autour de la représentation de son moi, ce qui le place non plus dans le monde, mais face au monde. Dans le premier cas, il aurait fait un avec le stimulus; dans le second, il se distingue de lui et l'objet perçu devient précisément à ce moment-là «ob-jet «, c'est-à-dire une réalité placée (jectum) devant (ob) moi. Ce processus nous autorise alors à dire que «par là, il est une personne« qui se distingue de tous les changements perçus, grâce à l'idée de l'unité et de la permanence de son moi. Ce à quoi s'oppose cet extrait: Kant s'oppose ici à tous ceux qui prêtent, tel le philosophe Condillac au 18e siècle, une conscience et des pensées secrètes aux animaux. Qui nous dit, demandait Condillac, que les insectes (les fourmis, par exemple, si prévoyantes et organisées) ne discutent pas dans une langue inconnue des hommes ? Et déjà, au 17e siècle, Montaigne évoquait dans les Essais l'histoire de cet éléphant amoureux d'une jeune fleuriste.

Il convient d'emblée de préciser que le terme de conscience a une double acception. Il désigne d'une part la conscience morale, la capacité à porter des jugements éthiques. Et ce n'est qu'à partir du XVIIe siècle, avec Descartes, qu'il prend d'autre part une signification psychologique et philosophique, que nous examinons ici.  La conscience se définit de la façon la plus générale comme la capacité d'avoir des représentations, conscience spontanée de représentation ou conscience réfléchie qui analyse les conditions et mécanismes de ses propres représentations. Capacité que l'on reconnaît le plus souvent comme la première caractéristique spécifique de l'être humain qui le distingue des objets et dans une large mesure des animaux, la conscience est donc au centre d'enjeux philosophiques décisifs. Les différentes approches de la conscience décident du statut qui sera réservé à la condition humaine, de sa relation avec le monde, de sa capacité à saisir une vérité.

conscience

« Autrement dit, la citation signifie d'abord que la conscience est toujours le mouvement de se dépasser vers autrechose, de viser autre chose.

Mais il faut aussi comprendre que si ce que je vise (les deux faces du cube) a unesignification pour moi (je sais et comprends que j'ai affaire à un cube), c'est que ma conscience a la capacité dedépasser ce qui lui est simplement donné pour le lier à d'autres représentations passées ou futures. Le but et l'ambition de la phénoménologie sont le retour aux choses mêmes.

Parlant de la révolution d' Einstein , Husserl déclare : « Ainsi Einstein ne réforme pas l'espace et le temps où se déroule notre vie d'être vivant ». Loin de comprendre ceci comme une attaque contre les sciences (auxquelles fut formé Husserl ), il faut le comprendre et comme une attaque contre le scientisme, et comme la nécessité d'un retour aux questions centralesdu sens : « De simples sciences de faits forment une simple humanité de faits.

Dans la détresse de notre vie cette science n'a rien à nous dire.

Les questions qu'elles excluent par principe sont précisément les questions qui sont lesplus brûlantes à notre époque malheureuse ce sont des questions qui portent sur le sens ou l'absence de sens detoute existence humaine. » L'ambition de la phénoménologie est donc de questionner le sens, de retrouver le sol où se déroule notre vie d'êtrevivant, de fonder une science de l'esprit en tant qu'esprit.

Celle-ci commence par la découverte de cette propriétéparticulière de la conscience d'être toujours présence et rapport au monde, et non intimité fermée sur elle-même.

Ence ses, la pensée existentialiste en est l'héritière, et la leçon de Husserl vaut toujours. • On pourrait en dire autant de l'émotion, du sentiment.

L'amour, par exemple, n'est pas quelque chose de purementintérieur ; c'est une certaine façon de me diriger vers autrui.

Je ne vois pas (ou je ne vise pas) les personnes quej'aime de la même façon que je vois celles qui me laissent indifférent. B.

La conscience comme séparation. • Prendre conscience du monde, c'est poser le monde comme objet – comme objet d'étonnement ou d'exploration –en face du sujet que je suis.

Dès lors que l'enfant commence à parler de lui à la première personne du singulier (etnon plus à la troisième personne), dès lors qu'il dit je, il met le monde à distance et affirme son identité personnelle ;« auparavant, -écrit Kant, il ne faisait que se sentir ; maintenant il se pense ». "Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'hommeinfiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre.

Parlà, il est une personne; et grâce à l'unité de la conscience dans tous leschangements qui peuvent lui survenir, il est une seule et mêmepersonne, c'est-à-dire un être entièrement différent, par le rang et ladignité, de choses comme le sont les animaux sans raison, dont onpeut disposer à sa guise ; et ceci, même lorsqu'il ne peut pas encoredire le Je, car il l'a cependant dans sa pensée.Il faut remarquer que l'enfant, qui sait déjà parler assez correctement,ne commence qu'assez tard (peut-être un an après), à dire Je; avant, ilparle de soi à la troisième personne (Charles veut manger, marcher,etc.) ; et il semble que pour lui une lumière vienne de se lever quand ilcommence à dire Je; à partir de ce jour, il ne revient jamais à l'autremanière de parler.

Auparavant il ne faisait que se sentir; maintenant ilse pense." Emmanuel Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique (1798),trad.

M.

Foucault, Vrin, 1984. Ce que défend ce texte: Ce texte de Kant situe très exactement la frontière qui permet de séparerl'homme de l'animal et ce, en posant entre eux une barrière infranchissable.Les animaux ont-ils une conscience? Certes, le monde animal n'est pas homogène, et entre l'abeille, qui manifestel'instinct le plus aveugle, et les mammifères, qui paraissent exprimer une certaine intelligence, les différences sonttelles que la question ainsi posée, dans sa généralité, n'a pas vraiment de sens.Toutefois, l'homme, et lui seul, possède le « Je dans sa représentation», c'est-à-dire la capacité de se représenterlui-même et de se penser comme un «moi», par-delà la multiplicité et la mobilité de ses contenus de conscience etde ses sensations.

Capacité que ne possède aucun autre animal, car l'homme seul a conscience de soi.Telle est la thèse que Kant cherche à défendre ici, et qui a pour conséquence de poser que ce pouvoir « élèvel'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre ».Les animaux sont en effet soumis à la puissance des stimuli, c'est-à-dire des stimulations sensorielles vis-à-visdesquelles ils ne se distinguent pas.

Ils sont pris dans le stimulus, et sont pour cela comme dans un présent absolu,celui de son actualité.. »

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