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La conscience rend-elle plus moral ?

Publié le 07/01/2012

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conscience

Problématique:

Ce sujet interroge la valeur morale de la conscience. Celle-ci concourt-elle à nous rendre plus moraux ? Les animaux dénués de conscience sont-ils plus moraux que nous ? La morale a-t-elle nécessairement besoin de la conscience pour se fonder et s'établir ? Peut-on distinguer la morale de la conscience ? La conscience est-elle la condition de possibilité de notre moralité ? Sans conscience serions-nous moins moraux ?

conscience

« jour, il ne revient jamais à l'autre manière de parler.

Auparavant il ne faisait que se sentir ; maintenant ilse pense.

» KANT.

Ce texte est extrait du tout début de "Anthropologie du point de vue pragmatique" (Livre 1.

De la faculté deconnaître- De la connaissance de soi-même, $1).

Cette oeuvre, regroupe, comme l'indique Kant dans une note de sapréface, des cours professés pendant les semestres d'hiver "depuis plus de trente ans".L' "Anthropologie du point de vue pragmatique" contient toutefois des analyses subtiles sur les sujets les plus divers:la vie sociale, le rôle des sens et de la mémoire, le suicide.

On y trouve des anecdotes, des conseils sur l'art devivre et une sorte de "traité des passions" qui fait songer à celui de Descartes.Le texte que nous allons commenter se rapporte à la conscience de soi.

Notons que dans un passage difficile de la"Critique de la raison pure", Kant affirme que pour qu'il y ait conscience de soi, deux choses sont requises: ledéroulement successif de la diversité (le flux des phénomènes intérieurs ou états de conscience) et lacompréhension de ce déroulement, acte qu'il nomme synthèse de l'appréhension.

Autrement dit, sans le "je pense"qui accompagne toutes mes représentations, "serait représenté en moi quelque chose qui ne pourrait pas du toutêtre pensé, ce qui revient à dire ou que la représentation serait impossible, ou que du moins, elle ne serait rien pourmoi".

Kant distingue donc l'aperception empirique qui est l'état intérieur toujours changeant & l'aperceptiontranscendantale, conscience pure, originaire et synthétique qui assure la liaison et donc la connaissance réflexive dece flux intérieur, permettant ainsi la constitution d'un "moi" fixe & permanent.

Pouvoir dire je, c'est donc avoirconscience d'être un & identique par-delà la multiplicité des états de conscience internes et des expériencesvécues. Ce texte est difficile.

Il convient de relever les termes essentiels et de leur accorder un moment de réflexion."Posséder en je", c'est pouvoir se dédoubler ou plus précisément s'appréhender soi-même comme objet.

"Lapersonne" signifie le sujet porteur de la loi morale qui, en tant que tel, a une valeur absolue, une dignité et nesaurait donc être traité comme un simple moyen mais toujours en même temps comme une fin en soi.

"L'unité de laconscience" (aperception transcendantale), c'est le pouvoir de réaliser la synthèse de la diversité, de lier leséléments divers de la représentation.

"Les choses" sont tout ce qui relève du règne de la nature (donc aussi lesanimaux).

"L'entendement" est la faculté des concepts, faculté qui légifère dans le domaine de la connaissance etqui permet d'unifier le divers donné dans l'intuition sensible.

"Se sentir" signifie se saisir de manière concrète,sensible & immédiate.

"Se penser", c'est avoir conscience de soi comme sujet pensant. Introduction. Dans ce texte:1) Kant montre que la conscience de soi ou le pouvoir de dire JE constitue un privilège qui fait de l'être humain unepersonne ayant une dignité et une valeur absolue, par opposition aux autres êtres qui ne sont que des choses.2) Soulignant que l'enfant parle de soi à la première personne assez tardivement, Kant affirme l'importance décisivede l'acquisition du JE.

Que manifeste cet éveil de la conscience de soi?1) Le premier moment de ce texte est consacré à l'analyse du pouvoir de dire JE.Kant commence par qualifier de privilège ce pouvoir de dire JE que possède l'homme.

"Posséder le je dans sareprésentation", c'est être capable de se saisir soi-même par un retour sur soi comme un être unique & identique àsoi-même dans le temps, autrement dit accéder à la conscience de soi.

Le "je" utilisé comme substantif désignedonc le sujet capable de totaliser le divers dans la représentation, de se rendre présent aussi bien ce qui se dérouleen la conscience que ce qui lui est extérieur.

C'est la possession de ce pouvoir qui caractérise l'homme.

Seul il peutdire je, cad se prendre soi-même comme objet et se représenter le monde.

C'est là, dit Kant, un pouvoir qui "élèvel'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants".

Par ce retournement de la conscience sur elle-même, l'homme peut transcender l'ordre naturel auquel il appartient.

Il dépasse infiniment le règne de la nature.Kant explicite ensuite le sens de ce privilège par lequel l'homme dépasse le règne de la nature: l'homme est unepersonne, par opposition aux autres êtres qui ne sont que des choses.

Une personne, cad un sujet moralresponsable et, en tant que tel, possédant une dignité, une valeur relative et qui peuvent être utilisées commesimple moyen, l'homme constitue une fin en soi.Dans "Fondements de la métaphysique des moeurs", Kant avait déjà clairement explicité cette opposition entrechose et personne: "Les êtres dont l'existence dépend de la nature n'ont, quand ce sont des êtres dépourvus deraison, qu'une valeur relative, celle de moyens, voilà pourquoi on les nomme des choses; au contraire les êtresraisonnables sont appelées des personnes parce que leur nature les désigne comme des fins en soi." on notera quel'animal, n'ayant pas accès à la conscience de soi fait partie des choses.

Seul un être, ayant conscience d'être un &identique par-delà la multiplicité des états de conscience internes et des expériences vécues -Kant parle d'une unitéde la conscience à travers tous les changements qui peuvent lui survenir- peut être un sujet ayant des droits & desdevoirs.La personne désigne l'individu humain comme singulier universel.

Tout homme peut dire "je", cad totaliser le divers etdoit reconnaître tous les autres qui peuvent dire "je".

La personne est ainsi une catégorie juridique: un sujetreconnu par le droit comme acteur libre (ayant des droits) et responsable (donc ayant des devoirs).

Elle est aussiune catégorie morale: un sujet ayant des devoirs de vertu, en particulier celui de travailler au bonheur de sessemblables ou tout au moins de donner comme fin à ses actions le respect de l'humanité en sa personne et en celled'autrui.. »

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