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La coupure qui est établie entre les hommes et les animaux est-elle justifiée ?

Publié le 16/03/2009

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La coupure qui est établie entre les hommes et les animaux est-elle justifiée ? Une entreprise philosophique se proposant comme but d'établir la différence anthropologique, c'est-à-dire d'établir ce que l'homme a en propre, doit se fonder sur une zoologie comparative. C'est en observant les comportements et sociétés animales que l'on pourra par comparaison avec les pendants humains mettre à jour une distinction entre homme et animal. Cette distinction pourra être de nature ou de degré, soit nous verrons que l'homme participe d'un autre mode d'être que l'animal, soit nous verrons que la distinction s'inscrit dans une perspective naturaliste, c'est-à-dire dans l'idée d'une continuité entre l'animal et l'homme.

  • I) Il y a une coupure radicale entre animal et homme.

a) L'homme est dépourvu d'instincts. b) Chez l'homme l'esprit conduit le corps. c) L'homme est un être politique.

  • II) Il y a une continuité entre animal et homme.

a) L'homme a une origine animale. b) La culture n'est qu'un perfectionnement de la nature. c) Les instincts animaux de l'homme appartiennent à sa nature.

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« Une entreprise philosophique se proposant comme but d'établir la différence anthropologique, c'est-à-dire d'établir ce quel'homme a en propre, doit se fonder sur une zoologie comparative.

C'est en observant les comportements et sociétésanimales que l'on pourra par comparaison avec les pendants humains mettre à jour une distinction entre homme et animal.Cette distinction pourra être de nature ou de degré, soit nous verrons que l'homme participe d'un autre mode d'être quel'animal, soit nous verrons que la distinction s'inscrit dans une perspective naturaliste, c'est-à-dire dans l'idée d'unecontinuité entre l'animal et l'homme.

I-L'animal « possède » de nombreux traits humains.

Il semble de prime abord que quantité de différences régionales se présentent pour singulariser l'homme dans lerègne animal.

Or la tâche de distinction se trouve plus ardue que prévu.

En effet, certains singes, animaux marins, oiseaux,semblent posséder leur propre langage ; certes ceux-ci sont moins élaborés, les animaux ne font pas de poème, mais dupoint de vue de la nécessité vitale, de la communication, la langue qu'ils utilisent est tout à fait suffisante.

Chez certainsmanchots les individus sont capables parmi des centaines de cris de reconnaître la voix de leur congénère, ce qui d'unpoint de vue humain relève de la performance.

On ne peut donc raisonnablement, sans anthropomorphisme, établir dedistinction hiérarchisante entre un Logos humain et un système de communication animale.

Comme les humains les animaux vivent en société, celle-ci est hiérarchisée et réglementée.

Certains singes sontcapables de produire des outils ou bien de transmettre une technique de savoir faire.

Certes ces traits sont réduits chezl'animal mais ils existent néanmoins.

Serait-ce par la conscience de soi que l'homme se distingue de l'animal ? Là encore des expériences célèbresmettent en avant la fragilité d'une telle affirmation.

Les expériences de Gallup montrent que le singe peut se reconnaîtredans le miroir.

Finalement il convient de chercher plus en amont une différence non plus régionale mais générale, quiexpliquerait par exemple une différence de capacité entre l'animal et l'homme.

II- L'animal est toujours rivé à l'actuel, il est doué d'instinct, non d'intelligence.

Comme le montre Bergson l'animal est un être instinctif, ses réponses sont toujours adaptées à la situationdonnée, il n'y a pas de médiation entre le sujet et l'action à accomplir, l'animal agit sans réflexion ni délai.

Son hésitationéventuelle n'est corrélative d'aucune interrogation, elle correspond juste à la logique de ses mouvements.

L'animal comme l'écrit Heidegger, est pauvre en monde, rivé à son environnement, il reste prisonnier d'un cyclebiologique, rivé à l'actualité de ses besoins vitaux.

L'homme lui fait des projets, sa vie est régie par une temporalité qui nese résume pas au cycle de la nécessité vitale.

Il a une vie psychique beaucoup plus riche que celle de l'animal, sa mémoireet sa conscience sont pénétrées du passé et déjà dans l'avenir.

Mais plus profondément on peut dire que c'est l'intelligence qui permet à l'homme de se distinguer de l'animal,c'est-à-dire avant tout pour Bergson la capacité de l'homme à se représenter spatialement les choses.

Les animaux selonBergson ne vivent que dans la durée, c'est-à-dire ne ressentent les « choses » que de façon qualitative (c'est ainsi qu'ilexplique dans L'Essai sur les données immédiates de la conscience la capacité étonnante d'un point de vue humain qu'ont les chiens à pouvoir retrouver leur chemin sans avoir pu l'apprendre comme nous l'aurions appris).

III- L'homme vit dans un monde de normes et de symboles.

Dans La structure du comportement Merleau-Ponty montre qu'un chimpanzé peut apprendre à se servir d'une caisse pour monter dessus et atteindre à manger,en revanche il n'en n'aura plus l'idée si un autre singe est assis sur celle-ci car cesimple fait modifie pour lui sa perception de la caisse, elle n'est plus utile pouratteindre x mais devient un objet sur lequel un autre est assis, et les deuxreprésentations ne peuvent cohabiter.

L'animal peut donc apprendre en imitant oupar conditionnement, mais bien vite les limites de sa capacité de généralisationapparaissent.

Cassirer, repris par Ruyer, a montré que c'est la faculté à appréhender lessymboles qui distingue l'homme de l'animal.

Le symbolique permet de mettre la réalitéà distance, de n'en pas rester à l'immédiateté du signe qui ne « parle » que de ce quiest présent là.

Cette faculté de représentation est corrélative de l'instauration denormes, il peut y avoir des règles dans le monde animal mais elles sont liées à unehiérarchie physique, affective, non à une convention, à un système de lois.

Ces différences peuvent être raccordées au phénomène de la néoténie mis enavant par les scientifiques.

C'est le fait que l'homme est biologiquement parlant unsinge prématuré ce qui a causé son inadaptation au milieu naturel et donc sa capacitéà créer un monde qui lui soi propre.

Conclusion : La distinction entre l'homme est l'animal s'expliquerait donc par une différence de degré : l'homme est un singe quin'a pas fini de se développer, la conséquence de cela est la capacité inhérente à l'homme de se perfectionner, tandis quel'animal comme le dit Bergson est immédiatement adapté à son milieu et donc ne sait pas s'en défaire.

Inadapté, l'hommea su s'arracher à l'environnement pour se créer un monde.

Or la différence si elle s'explique de façon naturaliste peut êtreperçue comme différence de nature puisque les conséquences sont telles que l'homme développe des facultés quiparaissent sans commune mesure avec ce dont est capable l'animal (l'amour, l'intelligence, les arts,...

lesquels ont leurpendant atrophié chez l'animal).. »

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