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La création artistique a-t-elle quelque chose a attendre ou a redouter de la production industrielle ?

Publié le 25/09/2005

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CHOSE

Gén. Tout ce dont on pose l'existence. Méta. Pour Kant, la « chose en soi » subsiste indépendamment du sujet qui se la représente. Ne pouvant être l'objet d'aucune Expérience , elle n'est pas un objet de connaissance. Mor. La chose s'oppose à la personne. Elle se définit comme un moyen, et la personne comme une fin. Ainsi, sa valeur est son prix : elle peut être possédée et échangée. La personne, au contraire, est inaliénable, n'a pas de prix mais une dignité.

DOUTE (lat. dubitare, balancer entre deux choses, hésiter)

Doute sceptique. On qualifie de doute sceptique le doute définitif que pratiquent les adeptes de l'école grecque de Pyrrhon, concluant à l'impossibilité d'affirmer quoi que ce soit avec certitude en raison de l'impuissance où nous sommes de prouver ce que nous prouvons (régression à l'infini). La sagesse pyrrhonienne fait de la suspension du jugement (épochè) l'instrument de notre bonheur dans la mesure où l'état d'indifférence qu'induit sa pratique est toujours préférable au malheur d'un esprit animé par un vain désir de savoir. Doute méthodique ou cartésien. Avec Descartes, le doute n'est plus une fin en soi, mais un moyen en vue d'une fin. Descartes doute pour ne plus douter; il se sert du doute comme d'un instrument de connaissance. Parce qu'on peut être certain et se tromper, Descartes doute de ce qu'il tient pour certain afin de contrôler la solidité et le bien-fondé de ce qu'il reçoit pour vrai. Ainsi, est vrai non pas simplement ce dont je suis certain, mais ce qui résiste au doute, ce qui est indubitable.

ART (lat. ars, habileté, talent, savoir-faire)

Soit syn. de technique, ou savoir-faire constitué d'un ensemble de procédés visant un résultat pratique (ex. des arts et métiers), soit syn. de beaux-arts, terme qui désigne la pratique artistique en tant qu'elle produit une oeuvre incarnant la beauté selon des règles propres au génie de son auteur. Dans le premier cas, « art »," se distingue de science et de nature. Dans le second, « art » se distingue depuis le xviiie siècle d'artisanat.

« ce qui est, Kant a construit progressivement dans la Critique de la faculté de juger des définitions du beau en les affinant au fur et est à mesure pour arriver à cette définition : « Est beau ce qui est reconnu sans concept commeobjet d'une satisfaction nécessaire.

» Par cette définition que Kant a produit il faut voir alors que le beau est l'objetd'une satisfaction désintéressée et jugée comme universelle.

Le beau n'est donc pas l'utile, le bon, l'agréable, nimême nécessairement le parfait.

Or seul ce sentiment de désintéressement permet de comprendre cette exigenced'universalité.

Le beau proprement dit nous éloigne de nos désirs.

Il est lié à une satisfaction désintéressée : « legoût est la faculté de juger un objet ou un mode de représentation par la satisfaction ou le déplaisir d'une façontoute désintéressée.

On appelle beau l'objet de cette satisfaction.

» En ce sens alors l'universalité esthétique estuniversalité sans concept.

Quand je juge un objet beau, j'attribue à chacun le sentiment que j'éprouve devantl'objet.

Cette universalité est de droit et non de fait.

Cette universalité n'est pas logique : « Est beau ce qui plaîtuniversellement et sans concept » ; de même : « La beauté est la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle yest perçue sans la représentation d'une fin.

» La création artistique en tant que faisant référence au beau ne peutdonc pas entretenir de lien avec la production industrielle. Transition : Ainsi la création artistique et la production industrielle n'entretiennent-elles pas de rapport.

Leurs objets n'ont rien àvoir ni même leurs modes de production et leurs buts et cela notamment parce que l'art vise le beau ce qui n'est pasle cas de l'industrie qui vise l'utile ou le gain.

Pourtant n'y a-t-il pas tout de même un rapport dans le mouvementmême de l'histoire de l'art et de son marché notamment par le cas de la reproductibilité industrielle de l'œuvre d'art ?Dès lors faut-il reprendre au sérieux cette possible implication.

Mais au lieu d'opposer simplement une attente et unecrainte faut-il les tenir ensemble.

C'est ce que nous allons essayer de faire. II – Implication historique : horizon d'attente et crainte a) La question du rapport entre la question de la création artistique et de la production industrielle se comprendeffectivement à l'aune de la reproductibilité d'une œuvre, d'un original à grande échelle.

Or toute la question qui sejoue ici est bien dans ce horizon d'attente et de crainte celui que met en exergue Walter Benjamin dans L'œuvre d'art à l'époque de sa reproduction mécanisée , c'est-à-dire celui de la valeur rituelle et le caractère d'exposabilité de l'œuvre en elle-même : « Avec les différentes méthodes de reproduction de l'œuvre d'art, son caractèred'exposabilité s'est accru dans de telles proportions que le déplacement quantitatif entre les deux pôles se renverse, comme aux âges préhistoriques, en transformation qualitative de son essence.

De même qu'aux âges préhistoriques,l'œuvre d'art, par le poids absolu de sa valeur rituelle, fut en premier un instrument de magie dont on n'admit queplus le caractère artistique, de même de nos jours, par le poids absolu de sa valeur d'exposition, elle devient unecréation à fonctions entièrement nouvelles – parmi lesquelles la fonction pour nous la plus familière, la fonctionartistique, se distingue en ce qu'elle sera sans doute reconnue plus tard accessoire.

» Et cette valeur rituelle quasimystique, se retrouve dans le fétichisme de l'original ou de l'authenticité. b) La question en effet de l'exposabilité est à la fois une attente et une crainte possible pour le rapport que l'onpeut avoir à l'art.

Comme le note Walter Benjamin dans L'œuvre d'art à l'époque de sa reproduction mécanisée la reproduction offre à l'art la possibilité de toucher un plus large public, donc s'offre à la masse, et en un certain sensc'est dire que l'art à travers ses œuvres se démocratises et il s'agit bien là d'un moindre mal.

Mais ce que nedéveloppe pas Benjamin c'est bien que cette production industrielle n'est pas possible ou équivalente pour untableau ou un cliché photographique.

En effet, si dans le premier la reproduction exacte est impossibleindustriellement, il apparaît que la photo tout comme pour le film a pour vocation a être reproduit à grande échelle.Et c'est dire qu'il se serait de le photo ou du film comme d'un paradigme ce qui ne va pas de soi.

Qu'est-ce à dire ?Que l'exposabilité provoque une rupture dans la contemplation esthétique.

La Joconde au Louvre hic & nunc et la Joconde de Vinci dans le catalogue n'ont pas le même rapport à la contemplation esthétique.

Ce n'est que face à l'original que se produit se mouvement esthétique, ce « dialogue intime sans parole » pour reprendre une expressiond'Alain.

L'image en tant que reproduction industrielle ne peut donc tout reproduire, toute l'histoire, tout le passé dutableau ou de la sculpture ni sa majesté.

Dès lors on pourrait dire que cette exposabilité se fait au prix de la valeuresthétique et contemplative de l'original. c) Mais ce rapport à l'original à l'authentique est-il à redouter ? N'est-ce pas mettre fin à ce culte de l'original ? Eneffet, Walter Benjamin dans L'œuvre d'art à l'époque de sa reproduction mécanisée nous dit bien : « Le hic & nunc de l'original forme le contenu de la notion de l'authenticité, et sur cette dernière repose la représentation d'unetradition qui a transmis jusqu'à nos jours cet objet comme étant resté identique à lui-même.

Les composantes de l'authenticité se refusent à toute reproduction, non pas seulement à la reproduction mécanisé ».

En effet, il semble que la valeur de l'original reste pourtant quelques plus long il nous montre bien que « l'original, en regard de lareproduction manuelle, dont il faisait aisément apparaître le produit comme faux, conservait toute son autorité ; or,cette situation privilégiée change en regard de la reproduction mécanisée.

» En somme ce qui est mis en exerguec'est le fait que c'est la « notion d'aura » qui dépérit selon Benjamin, c'est-à-dire nous éloigne de la tradition c'est-à-dire de ce culte, de ce mysticisme de l'authenticité : « La technique de reproduction – telle pourrait être la formule générale – détache la chose reproduite du domaine de la tradition.

En multipliant sa reproduction des'offrir en n'importe quelle situation au spectateur ou à l'auditeur, elle actualise la chose reproduite .

» Et pour Benjamin il s'agit de la liquidation de valeur traditionnelle de l'héritage culturel, c'est-à-dire d'un bouleversement dela tradition qui n'est que le revers de la crise et du renouvellement actuels de l'humanité.

Mais est-ce véritablement. »

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