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La croyance n'est-elle qu'une forme de naïveté ?

Publié le 14/02/2004

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La seule vérité est qu'il n'y a pas une vérité, mais une multiplicité de croyances et de désirs.      b. Montaigne s'emploie aussi à une critique de tout dogmatisme en réhabilitant la croyance. Croyances et coutumes permettent de juger. Le jugement avec Montaigne ne contredit pas le doute puisqu'il est toujours arrêt et mouvement. Il y a une communication constante entre la pensée et la vie. On pense la vie en vivant. Il met en valeur la contingence des croyances. Le jugement permet d'intercaler entre moi et mes croyances tout un tas d'autres coutumes me permettant d'apprécier le caractère relatif de ma croyance. Le but n'est pas de donner plus de poids à ma croyance.

Au sens le plus général, la croyance est l’équivalent de l’opinion, et désigne un assentiment imparfait, qui, comme l’opinion, comporte tous les degrés de probabilité. Ce n’est qu’avec Kant que la croyance en vient à désigner un assentiment parfait (puisqu’il exclut le doute), sans cependant avoir le caractère intellectuel et logiquement communicable du savoir : « Lorsque l’assentiment n’est suffisant qu’au point de vue subjectif, et qu’il est tenu pour insuffisant au point de vue objectif, on l’appelle croyance « (Critique de la raison pure). La croyance est le plus souvent opposée au savoir, à la vérité, puisqu’elle fait état d’une adhésion plus ou moins hasardeuse à quelque objet de pensée. Mais on constate que la croyance est inhérente à l’homme, et qu’elle le pousse toujours à agir ou à penser de telle ou telle manière. Peut-on voir dans la croyance la seule vérité que l’homme puisse prétendre ?

 

 

« rationnelle.

La foi est bien le point de départ, et le contenu des propositions de foi, des croyances, ne peut êtrerenversé par aucun argument rationnel.

Les contenus de l'enseignement chrétien peuvent être entièrement déduitsde fondements rationnels sans l'aide des autorités reconnues ( Bible , Pères de l'Eglise ).

Ainsi croyance et raison sont les deux voies permettant d'adhérer à la vérité divine.

Avec son argument ontologique, St Anselme veutprouver rationnellement l'existence de Dieu, et cela même pour celui qui ne croit pas en Dieu ; dès lors, Dieu estdéterminé comme « ce qui est tel qu'a priori rien de plus grand (de plus parfait) ne peut être pensé » (cf.Proslogion ). b.

Le pragmatisme de William James a une orientation subjectiviste.

Les croyances, qui sont au fondement de toute connaissance ou action, ne sont soumises à aucun critère général de vérité, mais sont l'expression desintérêts pratiques du sujet.

On mesure leur authenticité en se demandant si elles sont vivantes pour l'individu, c'est-à-dire si elle sont véritablement déterminantes, incontournables et significatives pour sa vie.

Le critère de la véritéest une confirmation dans la pratique qui prend en compte le profit obtenu, c'est-à-dire le fait que l'individu ait nouéun commerce satisfaisant avec la réalité.

Ainsi, par exemple, l'hypothèse de Dieu est également vraie, si elle estsatisfaisante pour l'accomplissement de la vie individuelle.

Etant donné que les hommes ont des intérêts et desconditions de vie différents, plusieurs « vérités » coexistent l'une à côté de l'autre.

Et comme les conditions de vieet les croyances évoluent, il faut aussi considérer la vérité de façon dynamique (cf.

Le pragmatisme ). III.

la vérité de la croyance a.

La vérité est elle-même une croyance.

Elle est une « multitude mouvante de métaphores, de métonymies, d'anthropomorphismes, bref, une somme de relations humaines qui ont été poétiquement et rhétoriquementhaussées, transposées, ornées […].

Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu'elles le sont […] » (Nietzsche,Le livre du philosophe ).

Nietzsche fait la critique de ceux qui prétendent détenir une vérité unique.

La religion comme la science sont pour lui des exemples types de ceux qui veulent serassurer par une vérité figée.

Le monde est pour Nietzsche rempli de sens, iln'est pas univoque.

Ainsi existent une infinité de perspectives, et non uneseule.

La seule vérité est qu'il n'y a pas une vérité, mais une multiplicité decroyances et de désirs. b.

Montaigne s'emploie aussi à une critique de tout dogmatisme en réhabilitant la croyance.

Croyances et coutumes permettent de juger.

Lejugement avec Montaigne ne contredit pas le doute puisqu'il est toujoursarrêt et mouvement.

Il y a une communication constante entre la pensée etla vie.

On pense la vie en vivant.

Il met en valeur la contingence descroyances.

Le jugement permet d'intercaler entre moi et mes croyances toutun tas d'autres coutumes me permettant d'apprécier le caractère relatif dema croyance.

Le but n'est pas de donner plus de poids à ma croyance.

Ledoute doit aider à cultiver en soi-même la diversité des croyances.

Il fautavoir une « âme à plusieurs étages ».

On doit croire avec la conscience de larelativité des croyances (III, 3). Conclusion La croyance a souvent été considérée comme une connaissance nepermettant pas d'élaborer un savoir de l'absolu.

En effet, on voyait dans lacroyance une simple opinion subjective sans valeur ni teneur.

Ce n'est que par la suite, au regard de la difficulté devouloir établir une vérité unique, qu'on s'est penché sur la nature des croyances, puisqu'elles renvoient toujours àun sujet pensant et agissant.

Ainsi les croyances, loin d'être des vérités admises universellement, restent descritères, des normes de pensée et d'actions.

Et la prétendue vérité se retrouve reléguée au rang de croyance,puisqu'elle renvoie tout autant à la conception intime d'un sujet. « Je dus [...] abolir le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance.

» Kant, Critique de la raison pure (2e éd.), 1787. Croyance : « C'est le mot commun qui désigne toute certitude sans preuve.

» Alain, Définitions, 1953 (posth.) « Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances.

[...] Ils peuvent leur infliger les plusconstants démentis sans les affaiblir et une avalanche de malheurs et de maladies se succédant sans interruption. »

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