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La culture est-elle un luxe ?

Publié le 05/09/2005

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Il n'est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d'embrasser dans l'amour que d'appeler table une table. Les sentiments et les conduites sont inventés comme les mots. Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain, sont en réalité des institutions. Il est impossible de superposer chez l'homme une première couche de comportements que l'on appellerait"naturels" et un monde culturel ou spirituel fabriqué. Tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme, comme on voudra dire, en ce sens qu'il n'est pas un mot, pas une conduite qui ne doive quelque chose à l'être simplement biologique, et qui en même temps ne se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les conduites vitales, par une sorte d'échappement et par un génie de l'équivoque qui pourraient servir à définir l'homme."   Merleau Ponty   B- La culture et le luxe remette à l'homme de s'extraire de leur condition animale en ne se limitant pas uniquement aux besoins naturels et nécessaires. Ils sont l'expression d'un affranchissement de l'homme, un mode d'expression de leur liberté.   "Ce qui caractérise la société humaine, c'est la faculté de réagir contre les lois purement physiques, qui favoriseraient l'inégalité générale en raison de la diversité des fonctions, pour formuler, après l'avoir conçue, l'égalité des droits et des personnes. La tendance de toute société humaine à proclamer l'égalité de tous et la valeur absolue du droit répond à un effort de la raison contre les lois purement naturelles ... La société est oeuvre de liberté" Bergson, Qu'est-ce qu'une société     Transition Certes la culture et le luxe sont des produits humains non nécessaires, cependant on doit constater leurs différences de nature dans le fait qu'ils ne sont pas partagés de la même manière.

La culture s'oppose par définition à ce qui n'est pas naturel. Elle comprend le patrimoine collectif  hérité des ancêtres, elle est composée de découvertes, du folklore, elle est le symbole de l'identité d'une civilisation et de ses connaissances acquises au fil du temps. Le luxe paraît être en opposition aux premiers abords car il est le symbole de la rareté, de l'exception, de la possession tandis que la culture est partagée uniformément entre chaque citoyen. Le luxe est un privilège, il n'est pas nécessaire, il est considéré comme superflu, il nous écarte d'autrui tandis que la culture nous rapproche de nos alter ego. Dans ce cas comment peut on associer le luxe à la culture sans commettre un oxymore? Le luxe fait partie de la troisième catégorie des besoins chez  Épicure, il n'est li nécessaire ni naturel, le luxe représente la richesse comparativement aux autres, si je vis dans le luxe c'est que je bénéficie de confort supérieurement à mon voisin. Ce luxe ne m'est pas nécessaire pour vivre, il m'aide juste à mieux vivre. Ne peut on pas dans ce cas dire la même chose pour la culture ? Elle n'est pas naturelle donc elle ne m'est pas nécessaire pour vivre, un homme n'a pas besoin de son identité culturelle pour se nourrir, boire ou dormir. La culture est elle superficielle comme le luxe?

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« Hegel B- Le luxe rend dépendant l'homme et l'empêche de se préoccuper des besoins d'autrui, il devient égoïste et met en péril la communauté "Or, avec la satisfaction cesse le désir, et par conséquent la jouissance aussi.

Donc la satisfaction, lecontentement, ne saurait être qu'une délivrance à l'égard d'une douleur, d'un besoin; sous ce nom, il ne faut pasentendre en effet seulement la souffrance effective, visible mais toute espèce de désir qui, par son importunité,trouble notre repos, et même cet ennui qui tue, qui nous fait de l'existence un fardeau." Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation . Transition Il s'agirait dons d'une différence d'ordre moral, la luxe est moquais pour la communauté, il la scinde entre lesprivilégiés et les démunis, la culture est celle qui réunit.

Dans ce cas, que nous apporte la culture de plus que leluxe? III La culture comme essence morale A- La culture n'est pas un produit naturel mais elle devient nécessaire à l'homme pour évoluer et faire perdurer la civilisation " La nature a voulu que l'homme tire entièrement de lui-même tout ce qui dépasse l'agencement mécanique de sonexistence animale et qu'il ne participe à aucun autre bonheur ou à aucune autre perfection que ceux qu'il s'est crééslui-même, libre de l'instinct, par sa propre raison.

La nature, en effet, ne fait rien en vain et n'est pas prodigue dansl'usage des moyens qui lui permettent de parvenir à ses fins.

Donner à l'homme la raison et la liberté du vouloir quise fonde sur cette raison, c'est déjà une indication claire de son dessein en ce qui concerne la dotation de l'homme.L'homme ne doit donc pas être dirigé par l'instinct, ce n'est pas une connaissance innée qui doit assurer soninstruction, il doit bien plutôt tirer tout de lui-même.

La découverte d'aliments, l'invention des moyens de se couvriret de pourvoir à sa sécurité et à sa défense (pour cela la nature ne lui a donné ni les cornes du taureau, ni lesgriffes du lion, ni les crocs du chien, mais seulement les mains), tous les divertissements qui peuvent rendre la vieagréable, même son intelligence et sa prudence et aussi bien la bonté de son vouloir, doivent être entièrement sonoeuvre.

La nature semble même avoir trouvé du plaisir à être la plus économe possible, elle a mesuré a dotationanimale des hommes si court et si juste pour les besoins si grandi d'une existence commençante, que c'est comme sielle voulait que l'homme dût parvenir par son travail à s'élever de la plus grande rudesse d'autrefois à la plus grandehabileté, à la perfection intérieure de son mode de penser et par là (autant qu'il est possible sur terre) au bonheur,et qu'il dût ainsi en avoir tout seul le mérite et n'en être redevable qu'à lui-même , c'est aussi comme si elle tenaitplus à ce qu'il parvînt à l'estime raisonnable de soi qu'au bien-être.

" Kant B- Le luxe ne peut être rapproché de la culture bien qu'il en soit son produit il n'est pas son essence, la culture estprésent pour élever l'homme et lui permettre d'évoluer ver un mieux, de s'accomplir moralement au sein d'unecommunauté. "Le danger, c'est que l'on puisse confondre notre essence avec notre nature.

Mais notre nature, c'est notre être entant qu'il est donné...

notre essence c'est le meilleur parti que nous pouvons tirer de notre nature; c'est un êtreidéal qui se trouve enveloppé en elle et qu'il dépend de notre liberté de refouler ou d'épanouir.

Lavelle, Traité des valeurs Conclusion La culture réunit, le luxe isole.

L e luxe et la culture ne peuvent donc être associés que dans leur mode deproduction, ils sont produits par l'homme, ne sont pas naturels ou vitaux mais leur finalité est radicalementopposés, alors que le luxe retranche l'individu dans un cercle vicieux de dépendance et d'égoïsme, la culture ellerassemble chaque individus pour les aider à progresser vers un stade moral supérieur. "Il y a une espèce de honte d'être heureux à la vue de certaines misères." La Bruyère, Les Caractères, de l'homme. SECONDE CORRECTION L'accès à la culture est ce qui caractérise en propre l'humanité.

La culture est un ensemble de savoirs, deconventions, d'habitudes, qui différencient l'existence humaine de la vie animale.

Contrairement à l'animal, l'hommen'est pas conditionné par son milieu naturel, son existence a une dimension sociale, qui excède l'existence purementbiologique.

En ce sens l'homme est à la fois un être de nature, en tant qu'il est soumis mêmes lois de la nature quetous les êtres vivants, et un être de culture, en tant que son existence ne se résume pas à ces lois.

Cependant, ilne va pas de soi que cet accès à la culture puisse être défini comme un luxe.

Le luxe est en effet ce qui estsuperficiel et non vital, or, est-on sûr que la culture n'est pas vitale pour l'homme ? I- La culture est un luxe. »

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