La culture repose-t-elle sur l'intérêt ?

C?est la composition, la cohabitation, la hiérarchie de ceux-ci qui donne à la culture sa teinte particulière et lui confère sa singularité. Toute culture fait une place à l?art culinaire, au suicide ou au culte d?une divinité, simplement ces éléments sont hiérarchisés et articulés différemment selon les cultures.             Contrairement à l?homme les animaux ne se transmettent rien, les générations nouvelles recommencent presque à zéro la vie de l?espèce. Dans Le geste et la parole, Leroi-Gourant souligne cette spécificité de la vie animale : elle n?a pas cette dimension historique que possède la vie de l?humanité. La seule mémoire collective que possède le monde animal est une mémoire instinctive, biologique, et non pas culturelle. La culture ne doit-elle pas avant tout être appréhendée comme phénomène dont la condition de possibilité est l?existence d?une mémoire factuelle, historique et collective ?   II-La culture repose sur un intérêt.               Une telle lecture n?est pas sans défaut, le principale étant de confondre le fondement et la condition de possibilité : que la mémoire collective soit la condition de possibilité d?une culture, cela ne fait aucun doute ; mais on ne doit pas être obnubilé par ce phénomène, il n?est qu?une condition quasi matérielle mais non pas une cause. C?est grâce à leur faculté de se transmettre une histoire que les hommes vivent dans une culture mais ce n?est pas parce qu?ils sont capable d?opérer ces transmissions que la culture existe.             La recherche, secondaire, des conditions de possibilité doit se doubler d?une recherche plus fondamentale, tournée vers la raison de la culture.