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La curiosité est elle un obstacle à la vérité ?

Publié le 27/02/2008

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.. Bachelard montre que cette investissement affectif « enlève à la pensée scientifique le sens du problème, donc le nerf du progrès » (ch. II, p.29), produit une « immobilité de la connaissance » (ch. II, p.44) ; la recherche cesse dans la mesure où la réponse est toute trouvée, elle est le phénomène lui-même. De plus, le pittoresque peut devenir le but ultime de l'expérience, ou effacer, chez les élèves par exemple, la théorie qui y est associée.   3) Une curiosité nécessaire à la découverte de soi.   Pour Voltaire, comme pour Pascal, le propre de l'homme est d'être entièrement tourné vers le dehors, de représenter essentiellement un être d'activité, de travail. Mais la pensée de Pascal ne tient pas dans cet aphorisme. Elle met au jour, avec la carence ontologique dont cette activité procède, l'impuissance dont elle est, de ce fait, originairement marquée.

« veut s'opposer à cette « philosophie facile qui s'appuie sur un sensualisme plus ou moins franc, plus ou moinsromancé, et qui prétend recevoir directement ses leçons d'un donné clair » (ch.

II, p.24).

Au contraire, «l'esprit scientifique doit se former contre la nature (...), contre le fait coloré et divers » (p.24).

De plus : « en multipliant les occasions de la curiosité, loin de favoriser la culture scientifique, on l'entrave».

Quels sont les arguments quisuscitent cette opposition ? Par de nombreux exemples tirés de l'Electricité du XVIIIe siècle, de l'Alchimie...Bachelard montre que cette investissement affectif « enlève à la pensée scientifique le sens du problème, donc lenerf du progrès » (ch.

II, p.29), produit une « immobilité de la connaissance » (ch.

II, p.44) ; la recherche cessedans la mesure où la réponse est toute trouvée, elle est le phénomène lui-même.

De plus, le pittoresque peut devenir le but ultime de l'expérience, ou effacer, chez les élèves par exemple, la théorie qui y est associée.

3) Une curiosité nécessaire à la découverte de soi.

Pour Voltaire, comme pour Pascal, le propre de l'homme est d'être entièrement tourné vers le dehors, de représenteressentiellement un être d'activité, de travail.

Mais la pensée de Pascal ne tient pas dans cet aphorisme.

Elle met aujour, avec la carence ontologique dont cette activité procède, l'impuissance dont elle est, de ce fait, originairementmarquée.

Une avancée décisive est cependant intervenue avec la mise en évidence de l'image en miroir : ainsi quel'a montré Maurice Merleau-Ponty dans l'exposé qu'il a donné de l'inflexion apportée par Jacques Lacan aux analyses d'Henri Wallon, nous n'assistons pas seulement, en l'occurrence, àl'émergence d'un moi imaginaire, mais à la naissance même de l'intérêt pour lemoi.

Merleau-Ponty insiste en effet vigoureusement sur le renouvellementdont bénéficient, de ce point de vue, les analyses de Wallon.

Ce dernier, nousdit-il, ne caractérise guère de façon positive l'image spéculaire.

Il nousmontre comment l'enfant apprend à considérer l'image du miroir comme nonréelle, à la réduire, etc.

Mais il faudrait aussi se demander pourquoi l'imagespéculaire l'intéresse, ce que c'est pour l'enfant que comprendre qu'il a uneimage visible.

Wallon dit lui-même que l'enfant s'amuse de son image jusqu'àl'extravagance ; mais pourquoi l'image est-elle si amusante ? C'est ce que lespsychanalystes essayent de comprendre.

« Plus précisément, le docteurLacan, poursuit Merleau-Ponty, part de la même remarque que faisait Wallon,l'amusement extrême de l'enfant, la jubilation ; l'enfant ne marche pasencore, [...] etc.

N'est-il pas surprenant dans ces conditions qu'il prenne unintérêt si vif, si constant, si universel au phénomène du miroir ? C'est que,répond le docteur Lacan, lorsque l'enfant se regarde dans le miroir, ilreconnaît son image ; il s'agit d'une identification au sens que lespsychanalystes donnent à ce mot.

» Conclusion.

Il apparaît que la curiosité de l'amateur de l'individu normal à la découverte dumonde n'est pas une attitude scientifique, elle ne correspond pas à un regard véritablement en recherche de lavérité mais bien plutôt de la beauté et du pittoresque, du rare, du joli.

Aussi, la curiosité donne les objets à lascience mais ne saurait la remplacer.

Elle doit même s'effacer pour que naisse la science et qu'une vérité soitpossible.

La curiosité n'est pas pour autant à éradiquer de la sphère humaine , elle peut être bénéfique pour sonpropre développement personnel.. »

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