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La discipline

Publié le 13/04/2005

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  • discipline:

   Est selon Kant la partie principale de l'éducation, qui comprend également les soins et l'instruction. La disci­pline est l'apprentissage des règles de la vie humaine ; elle a pour but de dépouiller l'enfant de sa sauvagerie initiale.

   Le stoïcisme et l'épicurisme nous invitent à une disci­pline des désirs pour atteindre le bonheur.

« ne peut subsister, mais doit au contraire se trahir aussitôt, nonobstant tout ce qui l'explique et l'excuse.

» Dès lorscette discipline là ne porte par tant sur le contenu qu'elle n'est une méthode de la connaissance par raison pure.

Transition : Ainsi la discipline est une législation d'usage négatif, une ascèse qui se développe principalement par le biais del'éducation.

Elle développe la culture et permet de développement de soi, un certain perfectionnement.

La disciplineest une exigence de soi par rapport à soi c'est ainsi que le travail étant son paradigme peut nous faire saisir laportée morale de la discipline en tant qu'obstacle et contrainte vis-à-vis des penchants et du despotisme des désirsdonc en vue de la libération et de l'autonomie de la volonté.

Mais dès lors, cette discipline libératrice n'est-elle aussiun gage de soumission ? Soumission à l'autorité, automatisme et docilité du corps et de l'esprit, la discipline serait-elle plus alors un formatage qu'une formation, réduisant la vie à un mécanisme ? II – Automatisme, contrainte et vitalité a) En effet, la discipline est bien cette capacité de former, transformer voire de rendre dociles les corps comme ledéveloppe Michel Foucault dans Surveiller et punir .

Il s'agit de contrôle le corps par la discipline mais aussi de former l'esprit à un certain type de conduite.

C'est ce que l'on peut voir notamment à travers le cas du soldat dontla discipline militaire fait d'un citoyen ordinaire un instrument de guerre au service de l'Etat prêt à risquer sa vie surun ordre.

La discipline est alors un conditionnement comportemental et l'on pourrait se demander si la fin de ladiscipline ne serait pas le réflexe c'est-à-dire de produire une action appropriée suivant un stimulus donné ? Laformation par la discipline devient formatage et peut-être ne sommes-nous pas loin d'un réflexe de type pavlovien.b) En ce sens, le corps ne devient qu'un ensemble de mécanisme dont on recherche la productivité maximale.

Dèslors, la discipline est un automatisme.

Or si la discipline a un rapport avec la morale donc avec le devoir il estintéressant de comprendre la critique de Bergson dans les Deux sources de la morale et de la religion à travers le prisme de la discipline.

Effectivement, le devoir insiste sur les concepts d'obligation, de contrainte et d'obéissance orde ce point de vue, l'impératif catégorique kantien sonne comme une consigne militaire.

La discipline cherche alorsl'absence de réflexion ; elle ne vise que l'obéissance.

Et c'est bien ce que l'on percevoir à travers la fable queBergson nous raconte à propos d'une fourmi qui aurait un éclaire de lucidité.

La consigne militaire, qui est un ordrenon motivé et sans réplique, dit bien « qu'il faut parce qu'il faut ».

» En ce sens, si nous voulons un impératifcatégorique pur, nous pourrons le construire a posteriori.

Pour éclaircir ce point Bergson utilise l'exemple de lafourmi.

Le devoir, généralement d'essence sociale, ne correspond guère à une exigence de la raison.

Il faut en effetse représenter l'habitude comme pesant étroitement sur la volonté.

Le devoir, dans ces conditions, s'accomplitpresque toujours automatiquement.

Représentons-nous chaque obligation traînant derrière elle la masse des autres.Nous avons alors le tout du devoir pour une conscience morale élémentaire.

Mais que s'éveille la réflexionsuffisamment pour que l'obligation puisse se formuler, et nous aurons alors le modèle même de l'impératifcatégorique.

Il est de nature somnambulique et se ramène à la consigne militaire : « Pensons… à une fourmi quetraverserait une lueur de réflexion et qui jugerait alors qu'elle a bien tort de travailler sans relâche pour les autres.Ses velléités de paresse ne dureraient d'ailleurs que quelques instants, le temps que brillerait l'éclair d'intelligence.Au dernier de ces instants, alors que l'instinct, reprenant le dessus, la ramènerait de vive force à sa tâche,l'intelligence que va résorber l'instinct dirait en guise d'adieu : il faut parce qu'il faut.

» La discipline est alors elleaussi somnambulique.c) En ce sens, la discipline revêt alors la forme d'un ascétisme.

Elle est en effet une purification du corps et del'esprit comme un tuteur afin de faire pousser droitement une plante.

La discipline est donc un cadre, unique, doncuniformisant en voulant être unificateur.

Dès lors c'est la diversité de la vie elle-même qui en est restreinte.

Or onpeut s'interroger avec Nietzsche dans la Généalogie de la morale sur la valeur de cet idéal ascétique.

N'y a-t-il pas ici d'uniformiser la vie, de réduire la puissance et la diversité des forts ? La discipline réduit la puissance ou ladiversité de l'existence et cache mal une « haine du désir » comme Nietzsche le développe dans le Crépuscule des Idoles .

La discipline réduit la vie.

Elle contrevient à la liberté ? Transition : Ainsi loin d'être formatrice, la discipline est un formatage, elle rend docile le corps et l'esprit afin de le rendremalléable et utilisable, rentable pour la société.

La discipline vise l'automatisme, et fonctionne suivant une habitudeet prend une forme somnambulique.

Mais bien plus en en dévoilant le mécanisme, on peut remarquer que la disciplineest un ascétisme qui cache mal une « haine du désir ».

Pourtant, elle est tout de même nécessaire dans une sociétéen vue de bien de tous c'est-à-dire afin de pallier les désordres dus aux penchants, aux plaisirs et la puissance dudésir.

Dès lors, comment résoudre la tension en discipline et liberté ainsi que cet automatisme somnambulique etcette exigence vitale existentielle ? III – Nécessité et positivité a) En effet, il est nécessaire de faire appel à une discipline dans toute communauté : que se soit familiale, civileetc.

Prenons le cas de la cité.

Comme le remarque Spinoza dans son Traité théologico-politique : « les hommes ne sont pas spontanément raisonnables et justes.

La loi est donc nécessaire ».

Or une loi est un commandement, unecontrainte.

Elle développe un mode comportemental spécifique et peut prendre la forme d'une discipline.

La disciplineest en effet une loi intérieure, une forme de dressage (comme le dit Kant dans ses Réflexions sur l'éducation ). Modulant les corps, les rendant dociles, la discipline permet de réunir sous un même ensemble de règles codifiées ungroupe d'individus.

La discipline est donc utile en tant qu'elle permet de cadrer les spécificités des individus.

La. »

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