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la discipline

Publié le 15/02/2013

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La question de la discipline constitue une préoccupation majeure de nos établissements du second degré. Constat de carence qui renvoie aussi bien à un imaginaire du métier, à une époque révolue du système éducatif, qu’aux difficultés actuelles d’enseigner dans des conditions satisfaisantes. Les enseignants se plaignent chaque jour des classes agitées, des élèves bruyants, incapables de tenir assis, des insolences diverses. Bref, la discipline n’est plus ce qu’elle était. Hormis quelques établissements protégés (privilégiés), les collèges et les petits lycées de centre-ville, on ne compte plus les établissements où le problème du manque de discipline ne se pose de façon plus ou moins larvée. Dans les établissements des zones périphériques, ZEP ou zones sensibles, le problème de la discipline est très largement dépassé. Les incivilités, la violence, la délinquance même sont entrés dans l’établissement et créent un climat permanent qui perturbe gravement l’action éducative. Une question se pose alors : comment rétablir le minimum de paix scolaire susceptible d’ancrer un discours pédagogique ? Et est-ce cela la discipline ? Si l’on raisonne non plus par défaut, mais par rapport au savoir ou au souvenir que nous avons de la discipline, on peut dire que, dans le milieu scolaire, la discipline est un phénomène naturel qui conditionne la pratique éducative. On ne peut enseigner que s’il y a de la discipline. Que si les élèves acceptent spontanément d’écouter le professeur. Inversement, dès qu’un élève bavarde ou se distrait, il concentre l’attention sur lui et perturbe le cours. Le professeur est obligé de s’interrompre pour rétablir les conditions minimales de la leçon. On peut donc se demander quelle est la nature de ce phénomène : pour quelles raisons les élèves acceptent-ils d’emblée ou n’acceptent-ils pas de se conformer à l’action éducative ? La première hypothèse à formuler est celle de la dimension coercitive de l’éducation. Et dans ce cas, pourquoi ne savons-nous plus assumer cette dimension ? Deuxième question : ne peut-on pas soupçonner la valeur de l’éducation dès lors qu’elle s’appuie sur la discipline pour imposer ses représentations du monde. La contrainte en éducation pose un vrai problème : est-elle légitime et comment peut-elle conduire à l’autonomie et à la liberté du sujet ? Pour répondre à ces questions d’actualité de la vie dans les collèges et les lycées, nous nous interrogerons sur les aspects de la discipline dans l’histoire de la scolarisation, puis nous verrons pourquoi cette histoire se dégrade jusqu’à l’anomie avant d’envisager s’il est possible de la refonder aujourd’hui. I – La Méthode disciplinaire Pour le sens commun, quand on évoque la discipline, on sait de quoi l’on parle. On a tous connu des exigences scolaires basées sur des règles intangibles. Nous sommes familiers de cet univers scolaire fait d’obéissance et d’autorité. Mais cette première image de la discipline n’est qu’une représentation très atténuée de ce que pouvait être la discipline à l’âge classique, au moment où le phénomène scolaire se met en place. On constate à cette époque deux courants de scolarisation : les petites écoles des enfants pauvres, et les collèges destinés aux enfants de la bourgeoisie. Dans le premier cas, il s’agit de prévenir la petite délinquance qui accompagne le processus d’urbanisation. Dans le second cas, il s’agit d’enseigner aux enfants des classes moyennes la culture écrite qui se développe de plus en plus au point de devenir un moyen de communication indispensable à la vie économique du pays. Mais dans les deux cas, le phénomène scolaire qui se met en place sous l’égide des ordres religieux est un régime disciplinaire qui est calqué sur le modèle de l’organisation monacale. L’autorité y est absolue. L’organisation totale. Elle ne laisse aucune place à l’initiative. Les principes généraux de cette école sont l’enfermement et l’obéissance à la règle. C’est pourquoi Michel Foucault (Surveiller et Punir, Gallimard, 1975) fait de cette école le premier modèle de la prison. Dans les petites écoles qui préfigurent les institutions de redressement, les enfants plus ou moins abandonnés et prédélinquants reçoivent des rudiments de culture et un enseignement religieux car il s’agit avant tout de les éduquer pour en faire de bons chrétiens soumis aux lois de Dieu et de la...

« Pour répondre à ces questions d'actualité de la vie dans les collèges et les lycées, nous nous interrogerons sur les aspects de la discipline dans l'histoire de la scolarisation, puis nous verrons pourquoi cette histoire se dégrade jusqu'à l'anomie avant d'envisager s'il est possible de la refonder aujourd'hui. I - La Méthode disciplinaire Pour le sens commun, quand on évoque la discipline, on sait de quoi l'on parle.

On a tous connu des exigences scolaires basées sur des règles intangibles.

Nous sommes familiers de cet univers scolaire fait d'obéissance et d'autorité.

Mais cette première image de la discipline n'est qu'une représentation très atténuée de ce que pouvait être la discipline à l'âge classique, au moment où le phénomène scolaire se met en place.

On constate à cette époque deux courants de scolarisation : les petites écoles des enfants pauvres, et les collèges destinés aux enfants de la bourgeoisie.

Dans le premier cas, il s'agit de prévenir la petite délinquance qui accompagne le processus d'urbanisation.

Dans le second cas, il s'agit d'enseigner aux enfants des classes moyennes la culture écrite qui se développe de plus en plus au point de devenir un moyen de communication indispensable à la vie économique du pays.

Mais dans les deux cas, le phénomène scolaire qui se met en place sous l'égide des ordres religieux est un régime disciplinaire qui est calqué sur le modèle de l'organisation monacale. L'autorité y est absolue.

L'organisation totale.

Elle ne laisse aucune place à l'initiative. Les principes généraux de cette école sont l'enfermement et l'obéissance à la règle.

C'est pourquoi Michel Foucault (Surveiller et Punir, Gallimard, 1975) fait de cette école le premier modèle de la prison.

Dans les petites écoles qui préfigurent les institutions de redressement, les enfants plus ou moins abandonnés et prédélinquants reçoivent des rudiments de culture et un enseignement religieux car il s'agit avant tout de les éduquer pour en faire de bons chrétiens soumis aux lois de Dieu et de la cité.

Dans les collèges de Jésuites, l'optique n'est pas la même, mais la méthode est similaire : les enfants doivent se familiariser avec la culture écrite, mais la base de l'enseignement reste la religion : lecture de la bible et des pères de l'église, messe,. »

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