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La diversité des langues s'oppose-t-elle à l'universalité de la pensée ?

Publié le 27/02/2008

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De plus, il est utopique de croire que la traduction permet de faire correspondre les langues et de les comprendre. La traduction est ainsi compliquée parce qu'elle ne peut pas réellement faire correspondre les mots. Ainsi, le mot Dasein utilisé par Heidegger ne trouve pas réellement de traduction en français parce qu'aucun mot de langue française ne correspond à l'idée allemande. Selon Whorf, il n'y aurait d'une langue aucun autre mot équivalent et toute traduction, au sens strict, serait impossible. En outre, la parole ne permet pas une universalité de la pensée parce qu'elle véhicule une vision du monde et une culture propres à chaque groupe linguistique. Même au sein d'une même communauté linguistique, la parole contribue à séparer les groupes sociaux. Les valeurs attribuées à un mot ne sont pas les mêmes dans les diverses langues. C'est que la nature du langage est avant tout sociale. Chaque peuple, par sa langue, se façonne un monde original. Car il n'y a pas, en soi, comme on peut le croire, des objets distincts dans le monde, à chacun desquels chaque langue donnerait une désignation.

« les peuples.

Pour Noam Chomsky, toutes les langues humaines sont conformes à une même grammaire universelle.

Ildéfinit cette grammaire universelle comme un système de règles et principes formels et sémantiques des phrases,qui sont les propriétés de toutes langues humaines.

" On peut prévoir que, dans tous ces domaines, la grammaireuniverselle imposera des conditions limitant considérablement la diversité des langues."( Réflexions sur le langage ) La diversité des langues empêche les hommes de se comprendrePour parler de la diversité des langues, il est incontournable d'évoquer le mythe de Babel.

Celui-ci explique que leshommes parlaient tous la même langue, se comprenait parfaitement et construisaient dans un même effort une tourqui devait toucher le ciel.

Dieu est descendu sur terre et multiplie les langues pour que les hommes ne secomprennent plus.

Ainsi ces derniers se dispersent, incapables de poursuivre leur travail commun.De plus, il est utopique de croire que la traduction permet de faire correspondre les langues et de les comprendre.La traduction est ainsi compliquée parce qu'elle ne peut pas réellement faire correspondre les mots.

Ainsi, le motDasein utilisé par Heidegger ne trouve pas réellement de traduction en français parce qu'aucun mot de langue française ne correspond à l'idée allemande.

Selon Whorf, il n'y aurait d'une langue aucun autre mot équivalent ettoute traduction, au sens strict, serait impossible.En outre, la parole ne permet pas une universalité de la pensée parce qu'elle véhicule une vision du monde et uneculture propres à chaque groupe linguistique.

Même au sein d'une même communauté linguistique, la parolecontribue à séparer les groupes sociaux.

Les valeurs attribuées à un mot ne sont pas les mêmes dans les diverseslangues.

C'est que la nature du langage est avant tout sociale.

Chaque peuple, par sa langue, se façonne un mondeoriginal.

Car il n'y a pas, en soi, comme on peut le croire, des objets distincts dans le monde, à chacun desquelschaque langue donnerait une désignation.

Ainsi, Ullman affirme que "tout système linguistique renferme une analysedu monde extérieur qui lui est propre et qui diffère de celle des autres langues." La vision du monde de chaquepeuple est donc en quelque sorte prédéterminée par son outil linguistique.On peut dire donc avec Benveniste que "le langage reproduit le monde, mais en le soumettant à son organisationpropre." On peut montrer par des exemples privilégiés que c'est en fait par la pratique sociale de chaque peuple qui,dans la réalité non linguistique, découpe le domaine recouvert par chaque mot.

Il n'y a pas d'universalité de la pensée, mais ceci n'est nullement un manqueOn peut en effet admettre que le processus de la pensée est universel et que les hommes sont constituéspsychiquement de la même manière.

Pourtant, c'est réduire la richesse de l'humanité que de croire que les penséessont identiques sur toute la planète.

Nous avons vu que le langage déterminait toute vision du monde.

Nouspouvons même aller plus loin et dire que la pensée est le langage.Ainsi pour beaucoup de philosophes, la pensée doit s'incarner dans les mots.

Sans eux, la conscience de l'individureste une vague sensation, un flou dans lequel aucun sens ne peut apparaître.

Ainsi, pour Rousseau, sans le mot lapensée ne peut naître.Dans la même optique, Saussure( un linguiste) affirme que la pensée ne serait nébuleuse sans rien de délimité avantl'apparition de la langue.Hegel aussi désigne l'avant langage comme un flou imaginaire.

C'est le mot qui fait apparaître la pensée en ladéterminant.

"Vouloir penser sans les mots, c'est une tentative insensée." "Nous n'avons conscience de nospensées, nous n'avons des pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective, quenous les différencions de notre intériorité, et que par suite nous les marquons de la forme externe"( Phénoménologie de l'esprit ). Dès lors, nous pouvons dire qu'il y a autant de mode de pensée que de langues, même si toutes deux gardent descaractéristiques communes de l'identité commune humaine.

Mais il ne faut pas voir cette diversité de penséescomme un malheur, un manque.

En effet, c'est cette diversité qui permet à l'esprit et à la pensée de s'épanouir,d'apprendre sans cesse.

Un monde où tout serait identique et universel serait ennuyeux mais surtout la pensée del'homme deviendrait pauvre, incapable d'accepter de la nouveauté ou de réfléchir hors des sphères déjà connues.La diversité des langues, des pensées et des visions du monde permet à l'humanité d'être riche et multicolore.

Ainsi, la pensée, son processus de formation semblent être universels et communs à tous les hommes.

Ceux-ci seforment les mêmes vérités et les mêmes pensées, quelque soit la langue dans laquelle elles sont exprimées.

On peutainsi retrouver une même règle derrière la formation de chaque langue.

Pourtant, il est utopiste de croire que toutesles langues sont traduisibles et que l'on peut comprendre une autre culture parce que l'on a un dictionnaire.

En fait,le langage véhicule une vision du monde propre à chaque culture et les mots ne recouvrent pas la même réalité danstous les pays.

Mais il faut comprendre, en définitive, qu'il n'y a pas de pensée universelle.

Toute pensée s'incarnedans un langage et il y a autant de pensées qu'il y a de langage, de dialectes, ou de patois.

Mais cela n'estnullement à déplorer.

C'est parce qu'à partir d'une même constitution, d'une unité biologique que peut se former unediversité, une multiplicité de pensées et donner à l'humanité une richesse incroyable.. »

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