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La figure de l intellectuel chez Sartre

Publié le 13/09/2015

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Or, il est vrai que l’intellectuel est quelqu’un qui se mêle de ce qui ne le regarde pas. Cela est si vrai que, chez nous, le mot « intellectuel » appliqué aux personnes s’est popularisé, avec son sens négatif, au temps de l’affaire Dreyfus. Pour les antidreyfusistes, l’acquittement ou la condamnation du capitaine Dreyfus concernait les tribunaux militaires et, en définitive, l’état* major; les dreyfusards, en affirmant l’innocence de l’inculpé, se plaçaient hors de leur compétence. Originellement, donc, l’ensemble des intellectuels apparaît comme une diversité d’hommes ayant acquis quelque notoriété par des travaux qui relèvent de l’intelligence (science exacte, science appliquée, médecine, littérature, etc.) et qui abusent de cette notoriété pour sortir de leur domaine et critiquer la société et les pouvoirs établis au nom d’une conception globale et dogmatique (vague ou précise, moraliste ou marxiste) de l’homme. » Sartre poursuit par un exemple qui, dans sa simplicité et sa clarté, est la plus parfaite des illustrations de sa thèse.

« Est-il possible, malgré leurs contradictions, de trouver un sens commun à toutes ces critiques ? Oui : disons qu’elles s’inspirent toutes d’un reproche fondamental : l’intellectuel est quelqu’un qui se mêle de ce qui ne le regarde pas et qui prétend contester l’ensemble des vérités reçues et des conduites qui s’en inspirent au nom d’une conception globale de l’homme et de fa société... »

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« Intellectuel 1 137 Ce reproche, Sartre se garde bien, cependant, de le réfuter.

Il le reprend à son compte et le retournant contre ceux qui prétendraient le transformer en condamnation définitive des intellectuels, en fait la plus exacte des définitions.

Rappelant l'origine historique du mot- l'affaire Dreyfus- Sartre écrit: «Or, il est vrai que l'intellectuel est quelqu'un qui se mêle de ce qui ne le regarde pas.

Cela est si vrai que, chez nous, le mot « intellectuel » appliqué aux personnes s'est popularisé, avec son sens négatif, au temps de l'affaire Dreyfus.

Pour les antidreyfusistes, l'acquitte­ ment ou la condamnation du capitaine Dreyfus concer­ nait les tribunaux militaires et, en définitive, l'état­ major; les dreyfusards, en affirmant l'innocence de l'in­ culpé, se plaçaient hors de leur compétence.

Originelle­ ment, donc, l'ensemble des intellectuels apparaît comme une diversité d'hommes ayant acquis quelque notoriété par des travaux qui relèvent de l'intelligence (science exacte, science appliquée, médecine, littéra­ ture, etc.) et qui abusent de cette notoriété pour sortir de leur domaine et critiquer la société et les pouvoirs établis au nom d'une conception globale et dogmatique (vague ou précise, moraliste ou marxiste) de l'homme.» Sartre poursuit par un exemple qui, dans sa simplicité et sa clarté, est la plus parfaite des illustrations de sa thèse.

Soit un savant atomiste.

Tant que celui-ci se contente de poser des équations et de les résoudre, lorsque son travail a pour limites les murs de son laboratoire, la société le tiendra pour un scientifique mais non pour un intellectuel.

Mais que ce physicien se pose la question de l'utilisation éventuelle de ses équations et de ses expériences, qu'il éprouve la nécessité, par exemple, de condamner l'utilisation éventuelle de l'arme nucléaire, le voilà, du jour au lendemain, désigné comme un intellectuel parce qu'aux yeux de la société, il a abusé de sa compétence pour porter un jugement politique.. »

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