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La formation du surmoi chez S. FREUD

Publié le 05/01/2020

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Freud réfute ici l'idée de l'extériorité de la loi par rapport au désir, en montrant que la conscience morale est elle-même le produit du désir. En termes psychanalytiques, et contre le moralisme qui condamne le désir, il faut faire apparaître que le surmoi* se constitue comme héritier du complexe d'Œdipe en dérivant de la libido * du ça*.

Aussi longtemps que nous avions à nous consacrer à l’étude du refoulé dans la vie psychique, nous n’éprouvions pas le besoin de partager l’anxiété de ceux qui se préoccupaient de savoir où nous avions laissé ce qu’il y a de supérieur en 5 l’homme. Maintenant que nous nous risquons à l’analyse du moi, nous pouvons répondre à tous ceux qui, ébranlés dans leur conscience éthique, se sont récriés qu’il doit pourtant y avoir dans l’homme un être supérieur : certainement, et voici cet être supérieur, l’idéal du moi ou surmoi, la représentance de notre 10 relation aux parents. Petits enfants, nous avons connu, admiré, redouté ces êtres supérieurs, plus tard, nous les avons pris en nous-mêmes. '

L’idéal du moi est donc l’héritier du complexe d’Œdipe et, de ce fait, l’expression des plus puissantes motions et des plus importants destins de la libido du ça. Par son édification, le moi a assuré son emprise sur le complexe d’Œdipe et, en même temps, il s’est lui-même soumis au ça. Tandis que le moi est essentiellement représentant du monde extérieur, de la réalité, le surmoi se pose en face de lui comme mandataire du monde intérieur, du ça.

20 Les conflits entre le moi et l’idéal refléteront en dernière analyse, nous sommes maintenant prêts à l’admettre, l’opposition entre réel et psychique, monde extérieur et monde intérieur.

Sigmund Freud, Le Moi et le Ça (1923), Éd. Payot, coll. « Petite Bibliothèque », trad. J. Laplanche, 1981, pp. 248-249.

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« 15 importants destins de la libido du ça.

Par son édification, le moi a assuré son emprise sur le complexe d'Œdipe et, en même temps, il s'est lui-même soumis au ça.

Tandis que le moi est essentielle­ ment représentant du monde extérieur, de la réalité, le surmoi se pose en face de lui comme mandataire du monde intérieur, du ça.

20 Les conflits entre le moi et l'idéal refléteront en dernière analyse, nous sommes maintenant prêts à l'admettre, l'opposition entre réel et psychique, monde extérieur et monde intérieur.

SIGMUND FREUD, Le Moi et le Ça (1923), Éd.

Payot, coll.« Petite Bibliothèque», trad.

J.

Laplanche, 1981, pp.

248-249.

POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE Freud dégage ici une genèse psychique de la loi à partir de la considération des désirs infantiles inconscients.

Il répond par là à la protestation sincère de ceux qui veulent rappeler la présence de sentiments élevés en l'homme pour réfuter la psychanalyse qui fait tout dériver d'une théorie des pulsions (1.

1-12).

En fait, il y a bien des sentiments élevés en l'homme, et d'une manière générale une aptitude à la culture, mais la manière dont ils se forment dans le psychisme montre qu'ils dérivent eux-mêmes des désirs inconscients aux­ quels ils s'opposent (1.

13-17).

Le surmoi* est« l'héritier du complexe d'Œdipe » (1.

13) car il se constitue par inté­ riorisation des exigences et des interdits parentaux sur la base des pulsions du ça*.

Cette intériorisation procède selon le remplacement d'un investissement d'objet (amour pour la mère) par une identification au père (désir d'être le père).

Le père est donc à la fois l'obstacle sur le chemin de la mère et le modèle à imiter.

La seconde identification procède de l'angoisse de castration.

Celle-ci correspond au châti­ ment que l'enfant redoute de la part du père pour avoir désiré sa mère.

La castration redoutée entraîne une identi­ fication à la mère.

Ainsi, le surmoi* (la loi) se forme au moment où décline le complexe d'Œdipe, c'est-à-dire où l'enfant refoule dans l'inconscient son désir d'inceste, et trouve des. »

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