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LA GÉNÉALOGIE NIETZSCHÉENNE

Publié le 02/10/2013

Extrait du document

Une telle lecture implique que tout signifié ne peut être déchiffré qu'en position de signifiant; de même d'ailleurs de tout ce qui s'est donné comme «valeur«. La généalogie est une construction (au sens précis où Freud parle de « constructions en analyse «),.un travail sur les matériaux mêmes de la philosophie (une approche sémiotique), sur les procédures

d'évitement et de détour qui s'indiquent dans les « symptômes « d'oubli, d'effacement, de déformation, de leurre, de dénégation : en tant que procédures constitutives du discours métaphysique comme code intemporel dont il faut produire l'articulation, la syntaxe; procédures déchiffrées dans les blancs du texte, elles ont toujours comme référent initial le corps et /ou le signifiant. « Le philosophe croit que la valeur de sa philosophie tient à l'ensemble, à la construction; la postérité la trouve dans la pierre avec laquelle il a construit et avec laquelle, à partir de là, on construit encore souvent et mieux; en somme dans le fait que la première construction peut être détruite et garde pourtant encore sa valeur de matériau ...

« kantienne, implique une subversion globale et une redistri­ bution de toutes les questions métaphysiques traditionnelles pour mettre à jour ce qui travaille le corps même de la défi­ nition et de l'essence, ainsi que la syntaxe qui soutient une telle détermination.

Non pas demander: qu'est-ce que c'est? mais plutôt : à quels déplacements du désir, à quelle écono­ mie, correspond cette volonté de vérité identiquement répé­ tée (à quelques variantes près) dans l'idéalisme? Ou encore: quels types d'investissement sont au principe de la domina­ tion historique de l'idéalisme? L'idéalisme, tel qu'il est mis en œuvre par les grands systèmes métaphysiques, est tou­ jours marqué du signe de l'oubli(« actif») ou du refoulement.

«L'omission, moyen capital de l'idéalisme.

On ne doit pas y regarder de si près, on force le spectateur à reculer à une grande distance, pour qu'il regarde de là-bas (comme dans la peinture décorative) 1 • » Ce sont les procédures majeures de l'idéalisme qui, dans le texte nietzschéen, sont mises en perspectives, qui sont déve­ loppées pour être déconstruites; principalement l'équiva­ lence, répétée à travers toute la métaphysique, du signifié et de la valeur : le signifié inconditionné comme norme et mesure de tous les énoncés.

C'est dans ce nouvel espace d'interprétation que la philologie (comme articulation rigou­ reuse de l'écriture et de la lecture) peut prendre appui sur ce que Nietzsche nomme la « physiologie », en tant que la philo­ sophie n'a pu avoir lieu que « comme exégèse du corps et comme malentendu du corps 2 ».C'est dire aussi que la méta­ physique et la religion, dans leurs efforts conjugués, ont frappé d'interdit toute science du corps en même temps que toute pra­ tique philologique : comme si un même refoulement, une instance refoulante identique s'appuyant sur les mêmes for­ ces, avait placé le corps et le signifiant en position de dominés (éléments dont l'efficace est d'autant plus forte qu'ils sont soumis à une censure plus importante).

Inscrire la logique de ce refoulement revient à produire la généalogie de ce geste dans ses effets historiques : généalogie comme lecture qui, 1.

Humain, rrop humain, frag.

posth.

17-1.

2.

Gai savoir, Avant-propos, § 2.. »

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