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« La grandeur d'un métier est, peut-être, avant tout, d'unir les hommes. » (Saint-Exupéry) ?

Publié le 06/06/2009

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Au terme de sa réflexion sur la camaraderie chez les aviateurs, Saint-Exupéry exprime ce qui fait la valeur de toute communauté de travailleurs : « La grandeur d'un métier est, peut-être, avant tout, d'unir les hommes. « Cette remarque est d'autant plus intéressante que le métier envisagé par l'auteur ne peut permettre à des relations intimes constantes de se nouer. La nature des liens qui unissent les hommes à l'intérieur d'une même profession en est d'autant plus facile à cerner. Mais si Saint-Exupéry expose en quelque sorte un cas-limite, sa réflexion peut concerner tous les corps de métier. On peut dire à ce propos que tous les hommes, en tant que travailleurs, prennent une nouvelle dimension par leur appartenance à une communauté d'activité. Cette phrase nous pousse à la définir. 1. - NATURE DU MÉTIER Les termes utilisés par Saint-Exupéry sont tout d'abord importants par ce qu'ils excluent. Ils différencient fondamentalement le «travail« du «métier«. Les hommes ne sont pas envisagés dans leur activité sociale, qu'elle soit physique, manuelle ou intellectuelle, mais dans le corps qu'ils constituent pour avoir adopté la même activité. Or, si l'on parle volontiers de la grandeur du travail, il semble moins légitime de parler de celle du métier, qui, en tant que simple organisation, ne possède pas de valeur propre. Le travail met en oeuvre les capacités de l'homme, ses ressources techniques, psychologiques et intellectuelles, pour les rendre créatrices d'un produit, ajoutant ainsi à la richesse du monde. Rien de tel pour le métier, qui regroupe les travailleurs d'une même spécialité, qu'ils soient bons ou mauvais, paresseux ou zélés, créateurs ou passifs. La grandeur du métier doit donc, ainsi que le fait Saint-Exupéry, être pensée en dehors de toute considération d'efficacité ou de conscience professionnelle.

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