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La Liberté absolue et la Terreur

Publié le 22/03/2015

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Il n'est donc aucune oeuvre positive ni [aucun] acte [positif] que puisse produire au jour la volonté universelle ; ne lui reste que l'agir négatif ; elle n'est que la furie du disparaître.

Mais l'effectivité suprême et la plus op-posée à la liberté universelle, ou plutôt l'ob-jet unique qui advient encore pour elle, est la liberté et singularité de l'autoconscience effective elle-même. Car cette universalité qui regimbe à la réalité de l'articulation organique et a pour fin de se maintenir dans la continuité indivise se différencie en soi en même temps, parce qu'elle est mouvement ou conscience en général. Et à la vérité, en raison de son abstraction propre, elle se sépare dans des extrêmes tout aussi abstraits, dans la froide universalité simple inflexible et dans la dure rigidité discrète absolue et ponctualité obstinée de l'autoconscience effective. Après qu'elle en a fini avec l'abolition de l'organisation réelle et [qu']elle subsiste maintenant pour soi, c'est là son ob-jet unique ; — un ob-jet qui n'a plus aucun autre contenu, [aucune autre] possession, [aucun autre] être-là et [aucune autre] expansion extérieure, mais il est seulement ce savoir de soi comme Soi singulier absolument pur et libre. Ce en quoi il peut se trouver saisi est seulement son être-là abstrait en général.— La relation donc de ces deux, étant donné qu'ils sont absolument pour soi de façon indivisible et ne peuvent donc céder au moyen terme aucune part au moyen de quoi ils se rattacheraient, est la négation pure totalement non-médiatisée ; et en fait la négation du singulier, comme étant, dans l'universel. L'ceuvre et [flacte uniques de la liberté universelle sont par conséquent la mort, et à la vérité une mort qui n'a aucune ampleur ni emplissage intérieurs ; car ce qui se trouve nié est le point non-empli du Soi absolument-libre ; elle est donc la mort la plus plate, la plus froide, sans plus de signification que de trancher une tête de chou ou [qu']une gorgée d'eau. «

La Liberté absolue et la Terreur, pp. 520-521.

« Textes commentés 45 L'événement de la Révolution française a tenu une place considérable tant dans l'expérience personnelle de Hegel que dans l'évolution de sa pensée.

I, Jamais il ne renia l'enthousiasme qu'il connut, avec ses amis du Stift de Tübingen (le Séminaire protestant), en apprenant que des hommes venaient de .

se lever et de proclamer la liberté de tout homme, simplement parce que : homme, indépendamment de toute raison sociale, politique, culturelle ou 1 religieuse.

Mais l'affirmation de ce principe fut tôt contredite dans les faits, et Hegel ne cessa de se demander comment faire pour qu'à l'avenir un tel principe ne se corrompe pas dans l'expérience de la Terreur.

Toute sa réflexion politique tenta de faire écho à la requête de 1789 en évitant qu'elle ne vienne à se perdre dans le bain de sang de 1794.

Le passage ici cité s'arrête sur le constat de cette dérive historique.

Après l'abolition de l'organisation réelle - destruction du système politique de l'Ancien Régime - l'esprit révolutionnaire était confronté avec la nécessité de construire un ordre nouveau dans lequel, justement, le principe de la liberté universelle pourrait s'épanouir sans entrave.

Une condition pour y parvenir : que l'individualité se voie reconnue comme le sujet porteur de cette universalité.

Or cela ne se pourra que lorsqu'une nouvelle organisation de l'état social se traduira par une redistribution des rôles et des fonctions - l'universel n'étant concret qu'à rejoindre une particularité qu'il assume dans le respect de son extériorité limitée.

Mais pour l'heure, l'affirmation encore abstraite qui préside à la requête de la liberté absolue - seulement absolue, et non encore effective - fait que chacun des individus est soupçonné de prétendre à une totalité exclusive de toute autre.

D'où le conflit inévitable, dans lequel l'accusé ne peut être, pour ce temps d'abstraction, que la liberté et singularité de l'autoconscience effective elle-même.

Aucune médiation n'est susceptible d'intervenir entre ces deux figures de l'universalité universelle et de l'universalité singulière, et la première affirme sa suprématie en essayant d'éradiquer la seconde.

Au-delà de cette mort sans signification spirituelle, la liberté ne se délivrera de l'abstraction qui est sienne sous cette forme de l'absolu qu'en empruntant le chemin des médiations historiques : restauration sociale d'une part (Napoléon), intériorisation éthique d'autre part (Kant).

Sous cette dernière instance, la liberté passera dans un autre pays de l'esprit autoconscient (op.

cit., p.

524) - l'Allemagne.. »

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