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Ma liberté est-elle absolue ?

Publié le 18/08/2012

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Spinoza dans Lettres LVIII où il illustre sa vision de l’illusion du monde de la façon suivante :  Imaginons une pierre qui se meut grâce à une force infligée par une cause extérieure (un pied). La  pierre ouvrira les yeux sur le monde lorsqu’elle sera déjà en mouvement et se croira libre à cause du  fait qu’elle roule. Elle dépasse les forces de frottement externes mais elle ignore la vraie cause de son  sentiment de liberté. La pierre n’est pas véritablement libre car elle ne peut pas rouler par elle-  même. Les hommes, dans ce sens, sont comparables à cette pierre dans la mesure où ils ignorent les  causes véritables qui les animent, c'est-à-dire l’attraction d’un désir. L’homme est ignorant et nous  croyons suivre ce que nous avons choisi alors qu’en réalité nous sommes déterminés par des causes  extérieures. Notre sentiment de liberté totale n’est qu’illusion et nous avons spontanément l’impression de  nous connaître alors que ce n’est pas le cas. Notre liberté absolue n’existe pas puisqu’on ne peut pas  accéder à la vraie connaissance, à la connaissance du pourquoi et du comment du monde.

« réalisons ce qu'est la liberté lorsque nous sommes enchaînés, lorsqu'on est empêchés de l'exercer.L'homme se sentant incomplet face à une contrainte se sent menacé car c'est une atteinte à saliberté. L'homme est également soumis par les lois de la nature au travers de son patrimoine génétique quipeut avoir une interaction avec les caractéristiques psychologiques de l'homme.

Ses agissements, sesraisonnements seront orientés indépendamment de sa volonté.

L'homme pense qu'il peut donnerexplication à sa conduite mais en réalité sa conduite a dépassé sa raison : Ce sont des attitudes non-conscientes qui nous font dire ce que nous disons ou faire ce que nous faisons car il s'agit de pulsionsdont on n'a pas conscience claire.

Freud en expliquant le Complexe d'Oedipe fait ainsi état de 'refoulements' inconscients de l'âme humaine alors même que l'hommese pense libre.

Par exemple, un malade atteint de phobies telles que la peur dunoir, peur des espaces clos, éprouve des peurs sans avoir conscience des causes psychologiques quiles engendre.

La psychanalyse montre que la personne qui croit agir librement et affirme sa libertéabsolue est, en réalité, déterminé par des pulsions de l'inconscient.

Par exemple, l'homme désireardemment quelque chose mais ce désir relève d'un acte involontaire car l'objet de son désir susciteune attraction en lui qui le meut pour l'obtenir.

De ce fait, l'homme est motivé, à cause de sonhéritage génétique qui le fait aimer l'objet e son désir et se trouve, sans le savoir, dans l'obligation dese satisfaire.

L'homme est esclave d'une force extérieure à sa raison et est contraint d'agir enconséquence.

Et, là ou il y a contrainte, il n'y a donc plus de liberté.

De plus, il peut arriver quel'homme ne soit pas capable de dompter ses passions.

Quelque chose de plus puissant que savolonté, que son raisonnement, va le faire aller au-delà de ce qu'il aurait voulu véritablement faire.L'homme est victime de ses passions.

D'ailleurs, ne voit-on pas Ulysse, dans l'Odysee d'Homère, qui demande à être enchaînélorsqu'il entendra les chants des sirènes ? Il sait qu'une force irrésistible viendra à bout de sa volonté. La liberté n'est même plus une possibilité lorsqu'on est sous l'emprise de la passion qui est toujours un excès, une projection d'un amour de soi.

Ceci peut aussiêtre illustré par le crime passionnel pour lequel la justice reconnaît des circonstances atténuantes, c'est-à-dire qu'implicitement, on reconnaît que l'homme n'a pas toujours la maîtrise de soi lorsqu'il s'agit desentiments qui l'ont profondément blessés.

François Mauriac en fait l'analyse par exemple dans son livre intitulé Thérèse Desqueyroux qui avait été acquitté d'unetentative d'empoisonnement de son mari. Dans un autre registre, on peut aussi s'interroger sur la liberté absolue de pensée et de volonté carl'homme a la possibilité de penser par le langage et c'est par ce langage que sa pensée se forme.Grâce au langage, l'homme a une vision spécifique du monde.

C'est pour cette raison que l'on dit, enparlant des différents peuples, de la difficulté de sonder leurs âmes car leur pensée a été modeléesur un autre type de langage.

L'homme n'échappe donc pas au déterminisme linguistique de lamême façon qu'il n'échappe pas non plus au déterminisme sociologique et culturel.

C'est notreculture qui nous a formé, qui nous a orienté dans nos pensées et qui régit nos comportements.

Parexemple, si l'on est dans un système démocratique alors l'homme est conditionné à ne pas dépasserles intérêts érigés dans la communauté dans laquelle il est inscrit.

Ceci est une forme de servitude oùl'homme doit se conformer à la société.

La femme qui vit en Afghanistan est inscrite dans uncontexte socioculturel qui a été enracinée en elle depuis sa naissance et qui a influencé son devenir.De ce fait, cette femme qui a toujours vécu dans la répression, dans l'ombre n'a aucune chance depouvoir entrevoir et accéder à la liberté.

Elle est enchaîné par une force trop lourde qui a pesé surelle depuis toujours. Enfin lorsque l'on parle de liberté absolue par les valeurs de la pensée, de la connaissance et duraisonnement, notre liberté absolue qui présuppose une absence de conditionnement, c'est-à-direun monde inconditionné, alors la raison devient transcendantale.

En revanche, si l'on se place dans lemonde transcendantal, dans ce cas on rentre dans le monde de la métaphysique tel que le décritKant dans Les Fondements de la Métaphysique des mœurs.

Il parle de l'usage transcendantal de laraison, il présuppose un inconditionné qui ne peut pas être expliqué par l'expérience.

Donc cetinconditionné relève de la métaphysique, c'est-à-dire de l'usage transcendantal de la raison et cetusage est donc illégitime.

L'homme pense, c'est-à-dire qu'il réfléchi sans pouvoir faire d'expériencedans l'espace et le temps sur ses convictions intimes car ses réflexions dépassent le champ de laconnaissance.

En cela, la métaphysique est une pure illusion.

La philosophie de Kant rejoint celle deSpinoza dans Lettres LVIII où il illustre sa vision de l'illusion du monde de la façon suivante :Imaginons une pierre qui se meut grâce à une force infligée par une cause extérieure (un pied).

Lapierre ouvrira les yeux sur le monde lorsqu'elle sera déjà en mouvement et se croira libre à cause dufait qu'elle roule.

Elle dépasse les forces de frottement externes mais elle ignore la vraie cause de sonsentiment de liberté.

La pierre n'est pas véritablement libre car elle ne peut pas rouler par elle-même.

Les hommes, dans ce sens, sont comparables à cette pierre dans la mesure où ils ignorent lescauses véritables qui les animent, c'est-à-dire l'attraction d'un désir.

L'homme est ignorant et nouscroyons suivre ce que nous avons choisi alors qu'en réalité nous sommes déterminés par des causesextérieures.

Notre sentiment de liberté totale n'est qu'illusion et nous avons spontanément l'impression denous connaître alors que ce n'est pas le cas.

Notre liberté absolue n'existe pas puisqu'on ne peut pasaccéder à la vraie connaissance, à la connaissance du pourquoi et du comment du monde. Ainsi, la liberté semble être une notion complèxe dont les limites sont, tout à la fois, posées par la société, externes donc, et interiorisées par le sujet pensant sousforme de conscience morale ou de simples limites psychobiologiques.

La liberté, selon Paul Valéry est donc 'un de ces détéstables mots qui ont plus de valeur que desens, qui chantent plus qu'ils ne parlent' .

Il est intéressant de noter que l'assertion de J.

Stuart Mill '' La liberté des uns s'arrête où commence celle des autres' pose unelimite citoyenne à notre volonté.

De fait, la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen reprend cette philosophie limitative de la liberté individuelle pourl'ériger en morale publique.. »

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