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La liberté commence-t-elle en dehors du travail ?

Publié le 27/02/2008

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travail
Auparavant, le concept de dialectique matérialiste désignait la méthode mise en oeuvre par Marx et Engels, étant entendu qu'il s'agissait de la dialectique de Hegel « remise sur ses pieds ». Par là, Marx reconnaissait sa dette envers Hegel tout en soulignant le renversement opéré à travers la primauté qu'il accordait au matériel par rapport à l'idéel. Par ailleurs, selon Marx et Engels, la dialectique n°oeuvre pas seulement dans la pensée, mais dans le réel, dans les mondes organique ou animal et dans l'histoire (d'où d'ailleurs la notion de matérialisme historique forgée ultérieurement par les marxistes). Le premier emprunt à Hegel est celui de contradictions dont Marx et Engels montrent qu'elles traversent toute la vie, la nature et l'histoire, car elles expliquent le mouvement. Or, le réel est en mouvement permanent, du plus petit (l'atome) au plus grand (l'univers). La matière n'est pas une substance inerte [Dialectique de la nature]. Bien au contraire, le principe constitutif de la matière est le mouvement. L'immobilité, la stabilité ou l'équilibre ne sont conçus que comme un moment particulier et momentané du mouvement. « Le mouvement est contradiction ; par exemple, le simple changement mécanique de lieu lui-même ne peut s'accomplir que parce qu'à un seul et même moment, un corps est à la fois dans un lieu et dans un autre lieu, en un seul et même lieu et non en lui. Et c'est dans la façon que cette contradiction a de se poser continuellement et de se résoudre en même temps que réside précisément le mouvement » [Anti-Dühring, p.
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« travail, c'est avoir une vie réglée par des contraintes extérieures qui m'intègrent dans des rapports sociaux, mesocialisent, m'humanisent.

En ce sens, la morale qui condamne l'oisiveté et voit dans le travail un remède estessentiellement utilitaire ou sociale : il est avantageux à tous et à l'ensemble de la société que chacun travaille ; letravail est l'un des fondements de la vie de l'homme en société. II.

La valeur de l'oisiveté 1.

Oisiveté et ennuiKierkegaard, avant d'examiner les fondements de ce présupposé partagé aussi bien par le sens commun que lasociologie, s'attache à délivrer l'oisiveté de ce blâme dont elle est entachée.

Pour ce faire, il distinguesoigneusement l'oisiveté de l'ennui.

L'ennui est en effet l'état de l'âme de celui qui, n'ayant rien à faire, est plongédans l'insatisfaction de soi, laquelle peut aller jusqu'au dégoût de soi ou à la mélancolie.

L'ennui est la façon dont jepeux éprouver ma propre inaction, mais n'accompagne pas toujours cette dernière.

L'oisiveté en revanche n'est pasun état d'âme ou un sentiment, mais d'abord l'état de celui qui ne vaque pas à un travail.

En ce sens l'oisiveté estl'otium des Latins, la skholé des Grecs, thème de toute une réflexion philosophique depuis Aristote.

L'oisiveté, c'estla vie scolastique, scolaire, qui est la vie de l'homme libre par excellence.

Pour les Anciens, l'oisiveté n'est pas unvide, mais au contraire la vie la plus remplie qui soit.

L'oisiveté est le fait de celui qui n'a pas à subvenir à sesbesoins, et qui, affranchi de la nécessité, peut mener une vie libre et studieuse.

L'ennui est au contraire le lot deceux qui, livrés à eux-mêmes, manquent toujours de quelque chose, restent continuellement dans le besoin.

Celuiqui ne peut se suffire à lui-même souffre de l'ennui dès lors qu'il ne fait rien : il ne peut réaliser l'autarcie, qui est lacondition de toute existence heureuse.

L'autarcie, le fait de se suffire à soi-même, est l'un des idéaux de laphilosophie éthique grecque, d'Aristote aux Stoïciens : elle est l'expression de la liberté en tant que n'est libre quecelui qui ne dépend que de lui-même. 2.

Oisiveté et bonheurAussi seuls les dieux, ou le Sage (qui demeure un idéal), sont-ils véritablement libres, se suffisant pleinement à eux-mêmes et ne désirant plus rien.

Cette absence de désir signifie en positif la satisfaction de tous les besoins, de tousles appétits, de toutes les tendances, c'est-à-dire le bonheur.

L'oisiveté entendue positivement n'est donc riend'autre que le bonheur, tel que le goûtent les " dieux de l'Olympe ".

La conception kierkegaardienne du bonheur seveut résolument aristocratique, patricienne : il ne s'agit pas du bonheur entendu simplement psychologiquementcomme l'état d'âme de celui auquel adviennent tous les plaisirs, toutes les joies, tous les biens.

Le bonheur est àentendre en un sens plus profond, métaphysique, en cela que les dieux aussi peuvent être dits heureux.

L'oisivetépeut alors se dire divine, à la fois en ce qu'elle est le bonheur le plus haut, mais aussi en ce qu'elle échappe auxcontingences de la vie psychologique de l'homme ordinaire.

Il faut noter à ce propos que la thèse de Kierkegaardn'est pas pour autant méprisante pour la plèbe, le vulgaire, le peuple, en s'affirmant patricienne.

Car la noblessedont il est question ici, tout comme la vulgarité qui lui est opposée, est avant tout spirituelle : c'est une noblessed'esprit qui ne dépend ni de la naissance ni de la condition sociale et matérielle.

L'exemple de Kierkegaard de la "beauté féminine " est significatif à cet égard : car ce qui s'oppose à l'oisiveté heureuse, ce n'est pas seulement lacouture, la broderie et le repassage, activités manuelles voire populaires, mais aussi la musique et la lecture, passe-temps de la bourgeoisie et de l'aristocratie de l'époque de Kierkegaard.

(Précisons que la lecture dont il est questionici est à entendre d'abord comme divertissement frivole destiné à faire échapper à l'ennui, comme simple plaisirromanesque, et non comme source de véritable activité contemplative.) 3.

Oisiveté et spiritualitéSi l'oisiveté est ainsi la source du plus haut bonheur, c'est donc en ce qu'elle permet à l'homme d'accomplir sanature propre, c'est-à-dire sa nature spirituelle : elle devient le " vrai bien ", le bien propre de l'humanité.

Quelle estplus précisément cette vocation spirituelle de l'oisiveté ? Elle consiste, selon Kierkegaard, à s'élever " jusqu'auxhumanités ".

Cette expression mérite d'être commentée.

Les humanités, c'est la culture humaine telle que la conçoitune éducation classique, humaniste.

Cette culture, constituée de l'étude des lettres, des arts, des sciences, etcouronnée par la philosophie, ne doit pas être entendue comme une culture morte, ingurgitée bon gré mal gré, maisau contraire comme l'élément spirituel vivant de l'Humanité.

La vocation de l'Humanité, c'est l'étude des humanités,étude rendue possible seulement par l'oisiveté, la skholé.

L'oisiveté se dote ainsi d'un contenu positif et n'est plusseulement conçue négativement comme inactivité.

L'oisiveté est en ce sens cette forme d'activité sui generis quitrouve en elle-même son objet et qui est ainsi la plus haute des activités, toutes les autres manquant toujours dequelque chose, visant autre chose qu'elles-mêmes. III.

L'affairement 1.

Animalité et travailUne fois l'oisiveté définie positivement, on peut chercher à comprendre les causes véritables de l'opinion courantesur le travail et l'oisiveté.

Il faut en chercher l'origine dans la double nature de l'homme, à la fois animale etspirituelle.

Les animaux, " instinctivement, doivent toujours être en mouvement " : la vie animale est purementbiologique et se résume à l'accomplissement instinctif des fonctions vitales.

L'animal, dépourvu d'intériorité, ne peutjamais se retrouver en lui-même et est perpétuellement projeté hors de lui, dans le mouvement général quicaractérise le monde de la vie.

L'homme, dans la mesure où il oublie sa nature spirituelle, est lui aussi emporté parce mouvement vital et ne peut plus le maîtriser.

Le travail est l'une des formes que prend pour l'homme sonappartenance au monde de la vie.

D'une part, il lui permet de produire ce qui est nécessaire à sa vie ; d'autre part,et plus profondément, il offre à l'homme qui oublie sa spiritualité une occasion commode de se plonger dans uneactivité et un mouvement incessants, qui le rend étranger à lui-même et l'aliène.

Le travail rend en effet esclave,. »

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