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La liberté est-ce l'absence de règles?

Publié le 26/01/2005

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® On se pose moins ici le problème de la contrainte que celui de la méthode. En effet, la règle n'est pas seulement, et premièrement une contrainte mais une méthode qui nous indique le chemin à suivre. La question qui se pose ici est alors clairement celle de l'essence de la liberté. La liberté se définit-elle selon certains critères, certains principes à suivre ?       Problématique   Le principe de règle n'est-il pas antinomique avec la liberté ? Ne sont-elles pas deux notions exclusives l'une de l'autre ? Se donner une règle de conduite est-ce renoncer à sa liberté pleine et entière ou au contraire est-ce se donner les moyens, les bons outils, pour réaliser pleinement cette puissance de liberté ? C'est au fond la question de l'essence véritable de la liberté qui est ici posée.     Plan   1.      La liberté du bon plaisir   ·         Affirmer sa propre nature ® tout homme recherche le bonheur dans sa vie.

 

·         Angles d’analyse

Le sultan semble le plus libre des hommes en son pays : riche et puissant, rien ne s’oppose à lui. Il met à mort à sa guise, prend les femmes de son choix, achète ce qu’il veut. Ses désirs sont des ordres, son plaisir fait la loi. Parce qu’aucune contrainte ne pèse sur lui, parce qu’il fait tout ce qui lui plait, il nous paraît tout-puissant et libre. Mais est-il pour autant le plus libre des hommes ?

On se pose moins ici le problème de la contrainte que celui de la méthode. En effet, la règle n’est pas seulement, et premièrement une contrainte mais une méthode qui nous indique le chemin à suivre. La question qui se pose ici est alors clairement celle de l’essence de la liberté. La liberté se définit-elle selon certains critères, certains principes à suivre ?

Problématique

Le principe de règle n’est-il pas antinomique avec la liberté ? Ne sont-elles pas deux notions exclusives l’une de l’autre ? Se donner une règle de conduite est-ce renoncer à sa liberté pleine et entière ou au contraire est-ce se donner les moyens, les bons outils, pour réaliser pleinement cette puissance de liberté ?

C’est au fond la question de l’essence véritable de la liberté qui est ici posée.

 

« · Triompher des obstacles * dans une société humaine, des contraintes pèsent sur nous.

Notre liberté, dit-on, s'arrête là où commence celle de l'autre.

Si nous voulons donc être tout à faitlibres, il faut devenir tyran : il faut nier la liberté des autres, pour laisser s'étendre absolument lasienne.

La liberté du bon plaisir porte en soi le projet politique de la tyrannie, ou le caprice d'unseul est la loi contre tous les autres. · Le tyran peut mettre à mort qui il veut ; mais il aura beau lancer la pierre en l'air, toujours elle retombera contre sa volonté.

Si être libre, c'est pouvoir tout ce que l'on veut, qu'on on le veut,alors nécessairement la liberté humaine a des bornes ; car les lois de la nature n'ont que faire denotre bon plaisir. · Affirmer sa propre nature, c'est nier tout ce qui va contre elle ; mais tout ce qui va contre elle ne peut être nié.

La liberté du bon plaisir est par nature limitée, ou elle n'est pas ; il suffit d'unobstacle infranchissable, et l'homme libre a trouvé son maître : un autre homme, l'âge, la mort. · L'essence de la liberté doit donc être chercher ailleurs. 2.

La nécessité d'une règle · La liberté du bon plaisir, qui consiste donc à ne se donner aucune règle, n'est qu'un pseudo liberté.

Il semble que nous devions alors revoir la notion exclusion quant à l'association de cesdeux notions. · Une règle n'a rien d'une contrainte, elle est au contraire un outil, un tuteur, une route que l'on trace.

Elle relève donc d'une prise de décision et en cela se donner une règle à soi-même quant àl'exercice de sa conduite, revient à faire passer sa liberté de la puissance à l'acte. · Car au lieu d'être l'affirmation immédiate de notre propre nature, la liberté en est plutôt, dans un premier temps, la négation.

Etre vraiment libre suppose de se retirer d'abord du jeu de nosdésirs, non pour demeurer dans l'état d'indétermination, mais pour se déterminer soi-même ensuite. · Faire l'exercice d'un tel pouvoir de négation du plaisir immédiat, et du pouvoir de se décider par après (ce qui est une règle de conduite), c'est exercer son libre-arbitre ; pouvoir absolumentindéterminé de choix, le libre arbitre ne se détermine qu'après réflexion pour ou contre un désir quise propose à nous.

La règle en ce sens peut se confondre avec le choix, car choisir c'est accepterde se donner une règle de conduite. · Cependant, se déterminer pour un désir et être déterminé par ce désir aboutissent au même résultat, puisque c'est ce désir qui nous pousse à nous déterminer nous-même pour lui.

Etre libre,c'est donc être déterminé à quelque chose, mais non par ce quelque chose.

Le seul moyen estd'être déterminé par une règle, que l'on s'est posée à soi-même ; un tel pouvoir de se donner deslois, voilà la liberté. 3.

La règle : l'achèvement de la puissance de liberté · La véritable règle est celle qui est capable de nous déterminer jusqu'au bout de la réalisation de notre acte.

La règle commence avec le choix mais se poursuit et s'actualise dans l'action.

Larègle n'est donc pas quelque chose de complètement abstrait, au contraire, elle partage sa natureavec la liberté à savoir l'action.

Une règle n'a de sens que si elle est appliquée, il en est de mêmepour la liberté. · Se donner une règle revient donc en quelque sorte à maximiser ses chances de réalisation de cette précieuse puissance de liberté.

S'il est certes vrai qu'elle relève de l'ascèse, elle est lavéritable condition pour que notre liberté soit pleine et entière. · On comprend alors à quel point les deux notions, loin d'être exclusive l'une de l'autre, sont en réalité consubstantielle.

La liberté se définit ainsi comme la faculté de se décider soi-même d'aprèsune règle posée à soi-même, le plus souvent la loi du devoir.

Exercer sa liberté exige d'exercer sonlibre-arbitre. · La liberté comme puissance est actualisée dans le respect de la règle que l'on s'est donner à soi-même.

Il ne suffit pas de la poser, mais il reste encore à l'appliquer.

La connotation decontrainte que l'on peut entendre dans le terme de « règle » se retrouve en réalitécomplémentairement dans le terme de « liberté » en cela qu'on sent, dans l'action, à quel pointelle est présente et inhérente à l'homme, et par conséquent lourde à porter. Conclusion * Une liberté sans règle n'est qu'une pseudo-liberté non réalisée.

La véritable liberté en acte se situe dans lacapacité de se donner une règle à soi-même et de s'y tenir.* Liberté et règle sont donc deux notions complémentaires voire coextensives.. »

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