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La liberté est-elle un fait ?

Publié le 17/01/2022

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Kant, ici, reprend l'héritage rousseauiste et intègre dans le domaine pratique, ce que le " Newton du monde moral " avait entrepris sur le plan politique : " La liberté est obéissance à la loi qu'on s'est prescrite. "  L'obéissance au seul appétit est esclavage et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. (Du Contrat Social) La liberté ne consiste pas à suivre nos désirs. Elle n'est pas dans l'absence de contraintes mais dans le libre choix des contraintes que l'on se donne à soi-même. On peut appliquer cette idée au peuple. Un peuple libre est celui qui se donne à lui-même ses propres lois, ce qui définit la démocratie. --------------------------------------------------------Voilà donc démontrée la fécondité de l'entreprise critique qui, bien loin d'être une simple restriction de notre pouvoir de connaître, nous permet de nous penser comme appartenant à un ordre de réalité intelligible. Plus encore. Si la tendance naturelle de la raison spéculative à dépasser dialectiquement le simple usage empirique des catégories de l'entendement et à tenter de subsumer les phénomènes et concepts en Idées, lui est interdite. Est autorisé, au contraire, à la raison pratique le droit à une extension.

« pose a priori comme des données de la raison des principes pratiques qui ont leur origine dans cette même raison etqui seraient absolument impossibles sans la supposition de la liberté; mais que la raison spéculative ait démontré quecette liberté ne se laisse nullement concevoir, il faut nécessairement que la première de ces suppositions - lasupposition morale - fasse place à celle dont le contraire renferme une contradiction manifeste; par conséquent, laliberté et, avec elle, la moralité (dont le contraire ne renferme aucune contradiction, quand on ne suppose pas aupréalable la liberté) doivent céder la place au mécanisme de la nature.

Mais, comme, au point de vue de la morale,j'ai seulement besoin que la liberté ne soit pas contradictoire en elle-même, et qu'ainsi, du moins, elle se laisseconcevoir sans qu'il soit nécessaire de l'examiner plus à fond, que, par suite, elle ne mette aucun obstacle aumécanisme naturel du même acte (envisagé sous un autre rapport), ainsi la doctrine de la moralité garde sa positionet la physique aussi la sienne.

Or, cela n'aurait pas lieu, si la Critique ne nous avait pas instruits auparavant denotre inévitable ignorance par rapport aux choses en soi et si elle n'avait pas limité à de simples phénomènes toutce que nous pouvons connaître théoriquement.

La même illustration de l'utilité positive des principes critiques de laraison pure se montrerait si nous envisagions le concept de Dieu et celui de la nature simple de notre âme, mais jen'y insiste pas pour être court.

Je ne peux donc jamais admettre Dieu, la liberté, l'immortalité en faveur de l'usagepratique nécessaire de ma raison, sans enlever en même temps à la raison spéculative ses prétentions injustes àdes vues transcendantes.

Car, pour arriver à ces vues, il faut qu'elle emploie des principes qui ne s'étendent en faitqu'aux objets de l'expérience possible, mais qui, dès qu'on les applique à ce qui ne peut pas être un objetd'expérience, transforment réellement aussitôt cette chose en phénomène et déclarent impossible toute EXTENSIONpratique de la raison pure.

Je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance.

" Extrait de la Préface de la seconde édition de la Critique de la raison pure. Tel l'hydre de Lerne, le problème de la coexistence de l'autonomie de la volonté et du déterminisme naturel semblerenaître sans qu'une solution satisfaisante ne lui ait été apportée dans l'histoire de la philosophie.

Que l'on songe aupitoyable spectacle des déchirements sans fin de la métaphysique où " aucun champion n'a jamais su se rendremaître de la plus petite place et fonder sur sa victoire une position durable " (in " Critique de la raison pure "). Voulant trancher l'ultime tête dogmatique avec le couperet de sa philosophie critique, Kant, dans cet extrait, nousdémontre comment la thèse et l'antithèse de cette antinomie (qui apparaîtra dans la " Dialectique ") peuvent êtreconciliées pourvu qu'on ait pris soin d'opérer la scission nécessaire et transcendantale entre le monde de lareprésentation phénoménale et la sphère nouménale. Et, c'est dans et par cette distinction qu'une place pour la liberté sera trouvée.

Liberté, certes pas, connaissable enfait, mais, pensable en droit.

N'ayant eu de cesse d'affirmer le primat du pratique sur le théorique, Kant étudieracertes les conséquences gnoséologiques, mais surtout les implications éthiques de cette distinction ; et conclurason texte en montrant les contreparties positives de la limitation du champ des possibles de l'esprit humain, à savoir: la possibilité pour tout être raisonnable de se penser comme sujet moral. -------------------------------------------------------------------------------- Afin de mettre en exergue la fécondité de son investigation critique, Kant va tracer une ligne de partage entrel'avant et l'après idéalisme transcendantale et montrer comment l'antique opposition de la liberté humaine et du déterminisme peut être levée. Cette rupture de la linéarité métaphysique –engluée dans des systèmes de représentation rationaliste et empiriqueou encore dogmatique et sceptique – va s'opérer par la distinction entre les " choses comme objets d'expérience etces mêmes choses comme choses en soi ".

Distinction faite dans la seconde partie de la " Critique de la raison pure "(" Analytique transcendantale ") qui a pour corollaire une limitation du domaine légitime de la connaissance humaineau phénomène, c'est-à-dire à la chose " pour autant qu'elle est l'objet de l'intuition sensible ". Le noumène ou chose en soi, loin d'être comme chez Platon une idée " que nous ne pouvons percevoir par les sensmais seulement par l'intellect ", reste, pour Kant, inconnaissable, sinon par une intuition intellectuelle que seul unentendement archétypal pourrait faire valoir.

Toutefois, bien que non susceptible de connaissance, car nongénérateur d'intuition, le noumène n'en demeure pas moins constitutif et fondateur du phénomène, et, par là mêmede notre connaissance dans sa matérialité (le formel étant du côté du sujet).

En d'autres termes, nous neconnaissons que la phénoménalité de la chose en soi. Distinction féconde –disions-nous– en ce sens que les métaphysiques ne l'ayant pas opérée demeurent dansl'impossibilité à penser liberté & nécessité physique.

En effet, si l'univers est une totalité, tout acte a pour principeune cause qui lui est antérieure et qui en constitue la cause efficiente ou motrice.

D'où l'incapacité pour un être decommencer un acte par lui-même.

Car, n'étant qu'un fragment de l'univers, il est soumis, de fait, à sa causalité. Aussi, à Kant d'affirmer, pour les métaphysiques antécritiques, la contradiction (aporétique) de l'affirmation, en unemême proposition, du déterminisme naturel et de l'autonomie de la volonté. Le raisonnement continu en revenant au point de vue critique et en quittant, d'après l'aveu même de Leibniz le ". »

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