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La liberté est-elle une donnée ou une conquête ?

Publié le 09/04/2004

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Il est d’usage de considérer que la liberté résulte du fait qu’un être peut faire ce dont il a envie, spontanément et sans contraintes. Dans cette optique on pourrait se demander : qu’est ce qui amène l’Homme à être libre? On en vient alors à se questionner sur le fondement de cette liberté : La liberté serait-elle innée ? Ou bien faudrait-il l’atteindre au fur et à mesure d’efforts ?  Y aurait-il différents degrés de liberté vers lesquels l’Homme devrait progresser ?  Et enfin, on peut être amener à se demander si la liberté est une réalité accessible.  Dans un premier temps, nous défendrons la thèse que la liberté est une donnée, puis nous nous attacherons à montrer que la liberté est une conquête, et nous finirons sur l’idée de liberté illusoire.  

► On peut partir d'une définition générale de la liberté comme capacité de faire ce que l'on veut, avant de retravailler cette définition au fur et à mesure de la réflexion. ► Le terme de donnée est polysémique: il peut être rapproché de celui de fait, ou de l'idée d'innéité. ► Le terme de conquête est emprunté au domaine de la guerre: une conquête est une lutte caractérisée par une fin qui est la possession d'un domaine.

« 2- Exemple de Révolution Française.

Elle peut apparaître comme un affranchissement collectif d'une tutelle C- La liberté semblerait ne pouvoir être jamais définitivement conquise. 1- La liberté conçue comme libération peut être pensée comme une tâche permanente pour l'homme : la conquêteest toujours à recommencer, n'est pas réalisée une fois pour toutes. 2- Exemple de la réforme permanente ( Kant ): Veiller à ce que l'homme puisse toujours être libre et le soit toujours. III- La liberté comme possibilité offerte à l'homme A- La liberté se manifeste comme une oeuvre humaine. 1- Définition de l'homme dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen notamment par sa liberté. 2- Elle est donnée comme une tâche, mais l'homme, en devenant qui il est, l'actualiser dans les faits : il peut selaisser aliéner, ou faire en sorte de rester libre. B- L'homme est condamné à être libre.

(Sartre) 1-Si l'homme ne choisit pas de pouvoir ou non choisir, il ne peut pas ne pasêtre libre.

( L'existentialisme est un humanisme , Sartre) Sartre doit son immense notoriété à la vogue de l'existentialisme (philosophie de la liberté et de la responsabilité), dont il fut considéré comme le fondateur,même si la lecture de la « Phénoménologie » de Husserl et de « L'Etre et le Temps » de Heidegger l'a profondément influencé.

Deux formules pourraient résumer sa conception de la liberté.

La première, que l'on trouve dans« Saint Genet » (1952): « L'important n'est pas ce qu'on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous .

» La seconde, qui figure dans un opuscule intitulé « L'Existentialisme est un humanisme » (Nagel) où Sartre répond à diverses objections formulées notamment, par les catholiques et les marxistes à sa conception existentialiste de l'homme: «L'homme est condamné à libre .

» Qu'est-ce que l'existentialisme ? C'est l'affirmation que, chez l'homme,l'existence précède l'essence.

Autrement dit, rien n'est donné d'avance àl'homme.

N'ayant pas d'essence préalable, l'homme se trouve condamné àchoisir librement son essence : « Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit d'abord.

L'homme tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'estpas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien.

il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. » L'homme n'est ni ceci ni cela.

Son existence n'est d'abord soutenue par rien.

C'est précisément parce que l'hommen'est d'abord rien qu'il se distingue de toute autre réalité et que son existence est liberté, ne peut qu'être liberté.

La chose qui est ceci ou cela, qui n'est que ce queue est, ne saurait être libre.

Un arbre ne peut jamais être quel'arbre qu'il est.

Un objet n'a pas à être : un coupe-papier, par exemple, est.

Tout objet matériel est.

L'hommen'est pas.

Il n'est pas d'avance ceci ou cela, ce qu'il va devenir n'est pas décidé d'avance.

L'homme est ce qu'il sefait: « Ainsi il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir L'homme est seulement, nonseulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veutaprès cet élan vers l'existence; l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. » Et si l'homme n'est d'abord rien et doit librement choisir son essence, cela signifie qu'il est pure subjectivité,projet : « C'est aussi ce qu'on appelle la subjectivité.

et que l'on nous reproche sous ce nom même.

Mais que dire parlà, sinon que l'homme a une plus grande dignité que la pierre ou la table ? Car nous voulons dire que l'hommeexiste d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de seprojeter dans l'avenir L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, unepourriture ou un chou-fleur » La liberté est donc, pour Sartre , un absolu qui ne se choisit pas.

L'homme ne choisit pas d'être libre, il l'est, il ne peut que l'être.

Il l'est tout entier et toujours.

Il ne saurait être tantôt libre, tantôt esclave.

Ce que Sartre exprime sous cette formule : « L'homme est condamné à être libre .

» Si l'homme est celui qui se fait, ce projet réalise pas dans l'intimité douillette d'un ego refermé sur lui-même, maisne peut se réaliser que dans son rapport au monde et à autrui.

L'homme est « en situation ».

C'est-à-dire qu'il est « conditionné par sa classe », « son salaire », « la nature de son travail », conditionné jusqu'à ses sentiments. »

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