Devoir de Philosophie

La majorité exprime-t-elle une force ou un droit ?

Publié le 11/04/2009

Extrait du document

droit

-La majorité relève donc des circonstances, elle dépend de la société, et son influence, elle, est relative au contexte politique, en ce sens on ne peut pas dire qu’elle fasse office de droit. La majorité est un fait, elle n’a pas un caractère universel dans le sens où elle ne reflète l’opinion que dans un contexte précis, à une époque donnée, dans un milieu défini. Le droit, lui, définit les rapports obligatoires des hommes entre eux, et dure de manière stable. La majorité ne peut donc pas exprimer un droit de part son côté aléatoire.

-Selon Aristote, ce qui fait que la règle de droit « est meilleure que celle de n'importe quelle individu «[], c’est qu’elle a été créé dans l'intérêt général, pour le bien commun.

Or le bien commun ne saurait se résumer seulement à l’intérêt d’une majorité, le droit doit être profitable à chaque homme. Cela serait contraire au principe d’égalité, base du droit, que de penser pouvoir établir un régime politique égalitaire seulement en tenant compte des majorités. En ce sens la majorité ne peut exprimer un droit.

- Si le plus grand nombre considère qu’une opinion, qu’une idée est juste, le sera-t-elle vraiment pour autant ? La majorité ne détient en aucun cas le caractère universel qui lui permettrait d’être apte à juger de ce qui est vrai ou faux, juste ou injuste. Le pouvoir de la majorité dépend de paramètres quantitatifs et non de son aptitude à faire preuve de raison ou d’objectivité. En ce sens la majorité ne peut être détentrice du pouvoir d’infléchir sur le droit.

-De part la place légale que tient la majorité dans notre société, on peut la considérer comme une force. En effet si l’on considère un régime majoritaire où les votes se font donc suivant la majorité, alors l’opinion de celle-ci devient un droit. Elle relève cependant de la force lorsque l’on se place du côté des minorités, en effet c’est grâce à une puissance physique (celle du plus grand nombre) et non une puissance morale que la volonté de la majorité est appliquée. Les minorités sont alors soumises à la force de la majorité dans un rapport qui peut se révéler disparate lorsque l’on considère que le nombre ne fait pas loi.

 

droit

« Comment expliquer que la majorité puisse être considérée comme exprimant un droit ?-Si dans certains systèmes politiques la majorité est exprimée comme un droit, cela tient sans doute au faitque les minorités y concèdent une certaine légitimité malgré tout.

En effet si un individu fait parti d'uneminorité c'est dans un contexte précis, sur un sujet défini où son opinion, sa condition diverge de celle de lamajorité.

L'individu peut très bien faire alors parti d'une minorité dans un contexte donné, mais son opinion,sa situation peuvent en même temps rejoindre celle du plus grand nombre sur un autre sujet.

Si l'individupeut faire partie des minorités mais aussi dans un autre contexte de la majorité alors celui-ci doit être apte àreconnaître la légitimité d'un système prônant la règle de la majorité.-« La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité. » Cette phrase d'Albert Camus montre que l'expression de la majorité comme droit peut être considérée comme légitime par tous.

Eneffet tout système démocratique ayant réellement des fondements égalitaires, s'appuiera sur l'opinion de lamajorité sans pour autant dénier un droit des minorités.

Si les minorités se sentent respectées alors ellespourront admettre la légitimité du système politique.Donc si le droit des majorités n'est pas un obstacle au respect du droit des minorités, alors la règle du plusgrand nombre peut être acceptée par tous.

-Si la majorité a pu s'établir comme exprimant un droit c'est aussi parce qu'on a su lui donner un caractèrelégal.

Si la règle du plus grand nombre est considérée comme légale et légitime alors le droit peut être vucomme l'expression de la majorité.Le système démocratique a ainsi su donner à la règle de la majorité une dimension légale, la majorité pouvantgrâce à cela exprimer un droit.

Par exemple la mise en place des principes régissant un Etat et ses individusse fait dans un système démocratique par approbation de l'opinion majoritaire suite à un vote.-La démocratie peut être assimilée à la souveraineté du peuple or le principe de majorité admet que le peuplene soit pas unanime sur les décisions prises, on arrive donc à un système où seulement une partie de lapopulation possède l'autorité.

Mais une unité, une conformité des opinions est-elle réellement possiblecompte tenu du nombre d'individus concernés et des différences présentes entre chacun d'eux ? Dans cecas-là, même si elle ne peut pas l'atteindre, la majorité est ce qui se rapprocherait le plus de l'unitérecherchée, permettant à la plus grande partie du peuple de gouverner.

-On peut concevoir que la majorité ne puisse fondamentalement exprimer un droit, cependant certainsrégimes politiques ont placé la règle de la majorité comme base du pouvoir décisionnel, alors la majorité prendson sens de droit.

Si la majorité peut être légale, alors son statut de droit dépend essentiellement de salégitimité.

Or sa légitimité ne peut être reconnue que si les minorités acceptent la règle de la majorité, celane peut être réalisable que si en retour l'Etat reconnaît le droit des minorités et le respect qu'il faut leuraccorder.-La majorité exprime donc un droit seulement s'il y a une acceptation d'un côté de la légitimité de la règle duplus grand nombre, d'un autre de l'existence et de l'importance des minorités.

C'est donc d'un communaccord que la majorité peut exprimer un droit.-Si en théorie cela semble réalisable, sur les faits la majorité tend toujours à écraser les minorités, celles-ciétant alors victimes de discriminations.

Lorsque le respect des minorités ne se fait pas, la majorité s'imposecomme une force, comme une puissance certes légale dans la plupart des cas mais restant cependantillégitime.

La majorité peut donc suivant le contexte politique dans lequel elle est utilisée, s'exprimer soitcomme une force, soit comme un droit.- Un régime politique se voulant égalitaire peut donc tout à fait se baser sur la majorité, il ne devracependant pas oublier les droits des minorités, et permettre à chacun d'exprimer ses opinions, de bénéficierde son libre arbitre, en un mot elle doit pouvoir garantir la liberté de chacun.

"La liberté des uns s'arrête là oùcommence celle des autres", c'est ici qu'un gouvernement prônant l'égalité posera les limites de la majorité,celle-ci ne devra pas remettre en cause la liberté d'opinion, d'expression des minorités, alors seulement lamajorité pourra s'exprimer comme droit.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles