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La modestie est-elle une vertu ?

Publié le 27/02/2008

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En tant que moyen, la vertu est dans ce cadre relativisée (à la fin). Donc, concevoir la modestie comme une vertu-moyen en vue de l?obtention du bien impliquerait que pratiquer la modestie se fasse par anticipation du gain escompté. Dès lors surgit un paradoxe constitutif de conception de la modestie comme moyen subordonné à la poursuite d?une fin (le Bien). Car la modestie se pratiquant consciemment de manière intéressée conduit au désaveu de sa propre sincérité. En effet, être modeste de manière intéressée déconstruit réflexivement la possibilité même de la modestie dont l?exercice, pour être en tant que telle, suppose et exige la sincérité. En conséquence, la modestie ne peut être comprise dans le genre des vertus en tant que définies comme moyen contribuant à l?obtention d?une fin, car tout moyen étant relatif à la valeur de sa fin, c?est-à-dire pratiquement toujours intéressé, s?oppose à la modestie dont la définition procédant de la sincérité exige de ne renvoyer qu?à soi-même. Toute injonction à la modestie est alors une contradiction en soi, un acte perlocutionaire auto-contradictoire parce que désavouant sa propre exigence (la sincérité) en posant la modestie comme moyen. La modestie, s?il lui arrive de se manifester en exercice dans la pratique, doit être extérieure à toute logique finalisée, à tout téléologisme moral ? ainsi, parce que constituée par son authenticité (une modestie insincère n?est pas modestie), ne peut-elle que se prendre elle-même pour (son propre) objet, être fin en soi. Dès lors, serait-elle la Vertu (cardinale) à laquelle tout autre moyen se soumet comme à sa fin ?   II.

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