La monarchie
Publié le 16/05/2021
Extrait du document
«
augure ( un prêtre chargé d'interpréter les phénomènes naturels considérés comme des
présages.) ; c'est un homme doué de pouvoirs charismatiques ; il établit la royauté et règne,
assurément en fonction d'une élection divine, selon sa volonté .
Il provoque chez les historiens
latins une certaine gêne : pour eux, le véritable fondateur de la monarchie au sens propre, c'est
le roi suivant, Numa, qui en établit les lois et les formes d'exercice.
Mais, lorsque la royauté
se laïcise, jamais complètement d'ailleurs, elle conserve ce caractère réglementé.
Ce sera alors
un système juridique donné, institué hors d'atteinte du pouvoir, soit parce qu'il représente
encore le sacré, soit parce qu'il est fondé sur le temps, la coutume, qui donnera à la monarchie
son caractère.
Ce système comportera généralement deux sortes de règles : celles qui
concernent la succession au pouvoir, celles qui concernent l'exercions du pouvoir.
Les premières servent précisément à éviter l'arbitraire dans une prise de pouvoir de fait.
On
pense immédiatement à la forme la plus simple, qui s'est imposée dans les monarchies
occidentales, à savoir la succession de père à fils, mais ce n'est pas la seule forme.
Dans la
royauté romaine, il y avait une procédure très complexe de désignation du roi au cours de
l'interregnum, comportant l'intervention du Sénat, la décision des comices et la consécration
par les dieux dans des formes rigoureuses.
Cependant, dans la mesure où la procédure de
succession est indispensable, on peut dire, et c'est en effet le jugement habituel des historiens,
que l'Empire romain n'a pas correspondu à l'idée d'un régime monarchique.
Il existe, d'autre part, des règles concernant l'exercice du pouvoir : le roi ne peut pas faire
n'importe quoi ; il n'y a pas assimilation entre sa volonté et la loi , malgré la formule des
légistes du XIV e
siècle.
Il est tenu de suivre un ensemble de procédures, d'accepter un
dialogue avec un ensemble de conseils, et une normalisation du pouvoir par des principes de
caractère divin (religieux ou juridique), toujours représentés par des forces ou des groupes.
Il
serait faux de penser que les règles religieuses qui s'imposaient au monarque occidental du X e
au XIII e
siècle soient des « formules pieuses » : elles étaient garanties par la puissance de
l'Église.
Il n'y a donc monarchie que lorsque le titulaire unique du pouvoir est tenu d'obéir à
un certain nombre d'impératifs externes et de gouverner selon des normes et à l'intérieur d'un
système plus global qu'il ne domine pas.
Les formes de la monarchie
Il a existé un nombre assez important de formes de la monarchie.
Une première
classification peut provenir de la relation du roi avec certains groupes.
Dans ce que l'on a
appelé les « mythes de la souveraineté » de la Rome primitive, on aperçoit déjà des formes
diverses selon le facteur sur lequel s'appuie le roi.
Même institué par volonté divine, le roi ne peut gouverner qu'avec l'appui de telle ou
telle partie du peuple.
Les mythes romains nous montrent ainsi Romulus, roi charismatique,
s'appuyant sur une élite de juniores, de celeres – c'est-à-dire un parti de militants tout dévoués.
Numa s'appuie, au contraire, sur le Sénat ; nous dirions aujourd'hui sur une oligarchie.
Tullus
Hostilius s'appuie sur l'armée ; Ancus Marcius, sur le peuple et l'activité économique.
On
aurait ainsi effectivement des orientations de la monarchie assez diverses et qui se retrouvent
dans tous les pays et à toutes les époques.
Mais, dans tous les cas, le groupe en question n'est
pas véritablement associé au pouvoir.
Il apparaît plutôt comme le moyen privilégié de
gouvernement et comme le système de relation établi entre le monarque et l'ensemble du
peuple.
Parfois, ce groupe finit par prendre une telle importance qu'il limite complètement les.
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