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La morale a-t-elle sa place dans les rapports économiques ?

Publié le 07/01/2004

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morale
ANALYSE DU SUJET
 Remarquer qu'il n'est pas dit « lois « économiques, mais « rapports « économiques. Remarquer également qu'il ne s'agit pas de savoir de quelle morale il peut s'agir, ce qui serait bien ou mal et pourquoi, mais si la réflexion et l'action « éthique « peuvent (en droit et en fait) concerner les rapports économiques. Saisir qu'il ne nous est pas demandé formellement quelle peut être cette place mais si elle peut en avoir une. (Il peut cependant apparaître qu'une réflexion de cette nature est admissible ici mais à condition qu'elle soit subordonnée à l'interrogation fondamentale exigée ici : oui ou non la réflexion et l'action relevant du domaine de la morale ont-elles une place dans les rapports économiques ?) Encore que l'on pourrait soutenir que le « sa « de « sa place « peut renvoyer au problème de savoir si les rapports économiques doivent (et peuvent) être subordonnés à des exigences morales. 
La morale ne semble pas avoir sa place dans l’économie, ce sont deux domaines qui ne traitent pas de la même chose. Mais faut-il pour autant supprimer toute réflexion morale de l’économie, n’est-ce pas un grand risque de ne pas moraliser le domaine de l’économie. La place de la morale s’avère importante surtout au moment de la distribution des richesses, de la juste répartition des bénéfices de l’économie et veiller à ce que personne ne souffre des lois du marché. Après les échecs des idéologies utopistes socialistes et communistes, nous sommes bien conscients que la morale ne peut tout régler d’un coup et supprimer toute injustice. L’économie et le profit ne sont pas sans mal, est-ce à la morale de fixer les limites de ce que l’économie ne doit pas dépasser ?
  • PROBLEMATQUE:
On peut se demander si la morale a sa place dans les rapports économiques, puisque la morale s'intéresse à l'action humaine en général. Elle englobe donc l'activité économique. Par exemple, on peut se demander s'il y a une manière juste et une manière injuste de s'enrichir. Mais on peut se le demander surtout tant il semble que les deux domaines soient séparés : comment concilier l'activité économique, dont le moteur est l'intérêt égoïste (du moins en économie libérale), et la morale, qui pose des valeurs universelles, quand elle n'implique pas une part d'altruisme ? La morale a-t-elle sa place dans les rapports économiques ?

morale

« soit compatible avec le même système pour les autres.

2.

Les inégalités sociales et économiques sont autorisées àcondition : a) qu'elles soient au plus grand avantage du plus mal loti ; b) qu'elles soient attachées à des positions età des fonctions ouvertes à tous, dans des conditions d'égalité équitable des chances.

» Trois conditions doiventêtre remplies pour que la société soit un système équitable et de libre coopération.

Il faut d'abord que la structurede base soit régie par une conception politique de la justice, et par structure de base Rawls entend « la manièredont les principales institutions sociales s'agencent en un système unique, assignent des droits et des devoirsfondamentaux et structurent la répartition des avantages qui résultent de la coopération sociale » ; ensuite, quecette conception politique soit l'objet d'un consensus issu d'un recoupement de doctrines compréhensivesraisonnables ; enfin, que le débat sur les questions fondamentales (justice et constitution) soit mené dans lestermes du politique.

À cette représentation de la société s'accorde une conception des personnes comme libres etégales en ce sens qu'elles ont en partage le sens de la justice, la conception du bien, c'est-à-dire des facultésmorales, et en commun des facultés de jugement, de pensée, c'est-à-dire des facultés rationnelle.

Aussi, la moralea sa place dans la juste distribution des bénéfices engendrés par l'économie.

La morale a sa place dans la justicesociale qui est l'application de la morale en politique au niveau de l'Etat. • Dans la Théorie de la justice, Rawls tente d'énoncer un principe de justice sur lequel il y aurait un consentement de tous.

Supposons que chacun juge « sous un voile d'ignorance », c'est-à-dire sans connaître la position, plus ou moins privilégiée, qu'il occupera dans la société.

Deux principes seraient retenus : leprincipe de liberté, selon lequel chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertésde base égales pour tous, qui soit compatible avec le même système pour les autres ; le principe de différence: les inégalités sociales et économiques doivent être telles qu'elles soient au plus grand bénéfice desdésavantagés, et attachées à des fonctions et des positions ouvertes à tous. Une solution originale a été apportée à cette question par J.

Rawls .

Son livre Théorie de la justice (paru aux États-unis en 1971) fait date dans l'histoire de la philosophie politique du XX siècle.

Plus personne n'écritaujourd'hui en ces matières, sans se référer d'une façon ou d'une autre à Rawls .

La justice s'organise, selon lui, autour des trois principes suivants:1 / Chaque personne a un droit égal à un système pleinement adéquat de libertés et de droits de base égauxpour tous, compatible avec un même système pour tous.2 / Les inégalités sociales et économiques doivent remplir deux conditions :a) Elles doivent être attachées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous dans des conditions de justeégalité des chances.b) Elles doivent être au plus grand avantage des membres les plus défavorisés de la société.Le premier principe (1) définit le champ des libertés, le second (2 a) pose la règle de l'égalité des chances, letroisième (2 b) régit la justice économique.

Ces principes sont liés selon un ordre lexical, ce qui signifie que (1)prime sur (2), etque (2 a) prime sur (2 b).

Il faut toujours faire respecter ces principes en suivant cet ordre de priorité.

Lerapport de (1) à (2) implique que l'on ne peut sacrifier des libertés pour augmenter le bien-être des gens.

Onne peut restreindre la liberté qu'au bénéfice de la liberté.

De même (2 a) domine (2 b), ce qui veut dire que lasauvegarde de l'égalité des chances est prioritaire par rapport au bien-être.Intéressons-nous maintenant au principe qui concerne directement notre question, le principe (2 b), appeléprincipe de différence.

C'est lui qui organise les inégalités économiques de la façon la plus juste.

Autrement dit,l'État tente d'agir sur les inégalités économiques, autant que cela ne remet pas en cause la liberté et l'égalitédes chances.

Rawls en vient à dire qu'il y aura des inégalités justes et des inégalités injustes.

Les inégalités justes sont celles qui bénéficient aux plus mal lotis.

Par là, Rawls interdit que l'on puisse sacrifier le bien-être de certains pour le bien commun.

On ne tolérera d'augmenter le bien-être des plus riches que si celui des plusdéfavorisés s'accroît également.Ainsi la justice ne produit pas à proprement parler des inégalités, elle en autorise certaines, qui de ce faitdoivent être reconnues justes.Du même coup, Rawls résout le problème du mérite.

Le mérite a une signification morale, aussi il n'y a aucun sens à dire que l'on mérite la position sociale que l'on occupe.

En revanche, il est juste que les talents soientrécompensés, qu'ils viennent de la nature et/ou de la société.

Le salaire, de ce point de vue-là, ne sanctionnepas.

un quelconque mérite, mais des compétences.

Enfin, les plus talentueux peuvent tirer avantage de leursituation, mais à condition que ce soit au bénéfice des plus mal lotis.

Par leur capacité, ils sont susceptibles deproduire des richesses qui pourront profiter aux plus démunis.

Voilà résumé le modèle d'une justice solidaire. Pour finir, il apparaît que la justice peut être inégalitaire, mais encore qu'elle doit l'être jusqu'à un certain point.Une société juste se doit de tenir compte de l'avis de ses membres.

On ne conçoit plus aujourd'hui, dans nosdémocraties modernes, l'existence d'une justice idéale et parfaite, coupée de la volonté du peuple.L'égalitarisme systématique a été le discours de quelques grandes utopies qui ont raisonné sur une idée a prioride la justice.Une société rigoureusement égalitariste ne recevra jamais l'adhésion de tous.

La justice nous porteindéniablement à exiger l'égalité avec les autres, mais il y a un seuil au-delà duquel trop d'égalité n'est plussupportable.

Non seulement cela limiterait notre liberté, mais surtout nous n'acceptons pas d'être traités sur unpied d'égalité avec ceux qui valent moins que nous, ceux qui travaillent moins, ceux qui sont moins efficaces,etc.

La justice n'a rien d'incompatible avec un certain degré d'inégalité.

Une société n'est pas plus juste qu'uneautre sous prétexte qu'elle est plus égalitaire.

Selon Rawls , pour les membres d'une société, placés sous un «voile d'ignorance », c'est-à-dire ne connaissant pas la situation qu'ils occuperont au sein du tissu social, des. »

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