Devoir de Philosophie

La morale d'Aristote ?

Publié le 13/04/2009

Extrait du document

morale

A première vue, l'existence d'un objet suprêmement désirable qui serait la cause finale des activités humaines ne fait pas de doute. Tous les hommes désirent être heureux , constate Aristote dans l' « Ethique  à Micomaque «. Le bonheur constitue le souverain bien, car il est recherché comme une fin absolue et non relative. Chaque activité particulière tend vers quelque bien : la médecine vers la santé, l'art militaire vers la victoire, l'art financier vers la richesse. Ces biens, cependant, ne sont pas poursuivis pour eux-mêmes, mais seulement comme des moyens en vue d'une fin plus haute qui est le bonheur. Toutes les fins particulières se subordonnent à cette fin suprême unique qui n'est plus un moyen en vue d'une fin ultérieure, mais qui est recherché en elle-même et pour elle-même. Nous désirons être heureux pour être heureux. Toutefois, constate Aristote, s'il y a convergence sur le nom de ce bien suprêmement désirable, il y a divergence concernant sa nature. Quel est cet objet mystérieux qui appelle tous nos voeux ? Le stagirite recense les objets possibles et définit sur cette base trois grands types de vie : la vie de jouissance, plus particulièrement propre à la foule, la vie politique, à laquelle aspirent surtout les gens cultivés soucieux de l'honneur, et la vie contemplative  prisée par les sages Il examine d'abord la vie de jouissance et s'interroge sur la question de savoir si le désir tend au plaisir comme à sa fin ultime.

  • Aristote

  Philosophe grec (384-322 av. J.-C), né à Stagire (Macédoine). Élève de Platon, il fut le précepteur d'Alexandre le Grand et le fondateur de l'école péripatéticienne (le Lycée).                                                          ' ,

  Inventeur de la logique formelle, il a également étudié le vivant, faisant de l'âme le principe même de la vie, ainsi que la dimension politique et éthique de la vie humaine.

morale

« Mais l'acte pourrait se réaliser sans plaisir, car la but de la vision est la perception del'objet.

Le plaisir n'est donc pas la cause finale de l'acte, mais il résulte d'une bonneadaptation de la faculté à son objet.

Il apparaît donc comme un luxe, une fin quis'ajoute à l'acte, qui le perfectionne et le rend plus désirable.

« Le plaisir achève l'acte non pas comme le ferait une disposition immanente au sujet, mais comme unesorte de fin survenue par surcroît, de même qu'aux hommes dans la force de l'âgevient s'ajouter la fleur de la jeunesse. » Le plaisir est une sorte de surplus gracieux qui parachève le but. Outre les raisons développées par le stagirite, il faut remarquer que le plaisir ne peutconstituer le suprême désirable en vertu de sa nature ponctuelle et éphémère.L'homme après le coït est un animal triste, disent les théologiens.

Sans vouloir réduirecomme Pascal la besogne à un éternuement, il faut reconnaître que le chatouillementdu plaisir sensuel est locale et fugace...

Il comporte des risques d'aliénation dans lamesure où une partie du corps peut devenir centre de tout et se développer audétriment des autres. L'idéal timocratique, en revanche, paraît plus relevé dans la mesure où il convientdavantage à cet animal politique qu'est l'homme.

L'honneur est le nerf de l'activitépolitique et s'avère le bien prisé par les gens cultivés soucieux des affaires de la cité.Néanmoins, Aristote confesse que « l'honneur apparaît une chose trop superficielle pour être recherchée » (I,3) Il est en effet bien fragile et périssable dans la mesure où il met l'homme à la merci de l'opinion inconstante de la foule qui adore aujourd'huice qu'elle brûlera demain.

Un bien qui ne dépend pas de nous et qui peut être raviselon les caprices de la fortune n'est pas un bien véritable. L'objet véritable du désir serait-il alors théorétique ? C'est ce que prétendent les amis de la sagesse qui, à l'instar de Platon , voient dans la contemplation des idées du monde intelligible la source d'une félicité sans pareilleet sans réserve.

La vision de l'idée du bien comble l'âme dans la mesure où l'hommeatteint le principe de toute chose et ne saurait par définition aspirer à un au-delà.Quoiqu'il récuse l'existence d'un monde intelligible dont la monde sensible serait lacopie dégradée, Aristote souscrit à l'idée platonicienne selon laquelle la contemplation est la fin suprême de l'existence humaine.

Les hommes désirent lasagesse, car elle constitue ce qu'il y a de plus excellent.

C'est pourquoi seule laphilosophie est à même de satisfaire les désirs humains et de procurer la vieheureuse.

L'objet de nos voeux demeure néanmoins énigmatique, car que faut-ilentendre par « sagesse » ? Aristote la définit plus précisément au chapitre VII de l' « Ethique à Nicomaque » : « La sagesse sera la plus achevée des formes du savoir. Le sage doit donc non seulement connaître les conclusions découlant des principes,mais encore posséder la vérité sur les principes eux-mêmes.

La sagesse sera ainsi àla fois raison intuitive et science, science munie en quelque sorte d'une tête etportant sur les réalités les plus hautes ».

La sagesse ne s'identifie pas à la science qui, au fond, manque de tête.

En effet, la science pour Aristote est un ensemble deconnaissances destinées à expliquer les phénomènes en les rattachant à leurscauses et fondées sur des démonstrations.

Or, une démonstration consiste à tirerdes conclusions à partir de principes admis et indémontrables.

Elle est imparfaite, carelle repose sur des principes dont on ne rend pas raison. La philosophie, elle, s'attache aux fondements des principes et s'efforce decontempler les causes premières.

Elle sera donc science, car elle s'appuie elle aussisur des démonstrations, et raison intuitive, car elle les asseoit sur l'intuition desprincipes.

Elle ne se contente pas de l'hypothétique, mais veut l'anhypothétique.

Lesautres sciences sont des corps sans tête, car les fondements ne sont pas solidementposés, mais présupposé.

La philosophie est la science maîtresse, car sur le corpsqu'est la démonstration, elle posera la tête qui est l'intuition des principes.

Ens'interrogeant sur les fondements, elle découvre que ce qui premier et commun àtoutes les choses, c'est l'être.

Avant d'être ceci ou cela et de se spécifier, elles ontl'être.

C'est pourquoi la philosophie s'identifiera à la métaphysique, définie comme« science de l'être en tant qu'être ».

Contrairement aux autres sciences qui n'étudient jamais l'être en tant qu'être, mais qui en prélèvent et en délimitent unaspect ou une partie pour en faire l'objet de leurs travaux, la philosophie s'intéresseà l'être en tant qu'être, à la nature de ses causes et de ses propriétés.

Elle est aussiappelée à déterminer l'existence d'un principe suprême, cause de l'être et de sonmouvement.

Sa tâche essentielle consiste alors à élever l'intellect vers des objetsd'une réalité supérieure à l'homme, à savoir les astres dont les révolutions constanteset régulières offrent un modèle de nécessité, pour le tourner enfin vers lacontemplation du « premier moteur », Dieu, substance première.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles