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La morale n'est-elle qu'une convention entre les hommes ou a-t-elle un fondement dans la nature ?

Publié le 17/07/2005

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morale

Une convention est un accord passé entre les volontés des individus, elle est volontaire, consciente, et artificielle comme par exemple le contrat économique ou les usages de la politesse. Un fondement naturel est un principe qui est donné et non pas construit et il est le principe de la légitimité. Or  la morale prétend imposer des devoirs universels et nécessaires qui s’imposent à tous les hommes quelque soit leur provenance géographique ou l’époque de leur existence. Dans la mesure où elle a cette prétention, il est nécessaire que la morale est un fondement dans la nature. Toutefois sommes nous- certains que ces principes soient inhérents à la nature humaine ? Devant la multiplicité des morales, il faudrait plutôt supposer que la morale se réduit à une convention entre les hommes destinées à assurer la possibilité de vivre ensemble. Néanmoins si les contenus moraux diffèrent, il n’en reste pas moins que le fait de la morale demeure irréductible. Comment penser alors un fondement de la morale qui ne soit pas naturel ?

  • I La morale a des prétentions universelles et nécessaires qui ont un fondement dans la nature humaine.
  • II La morale n’est qu’une convention entre les hommes.
  • III La seule morale est légitime, et la légitimité vient de la raison.

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« autre.

Ainsi qu 'en j 'écoute ma conscience, ce n 'est pas moi que j 'écoute, encore moins des principes naturels, mais c'est le ressentiment des plus faibles qui parle en moi et aliène ma volonté._ La convention originaire entre les hommes permet par l'éduction l'intériorisation des interdits sociaux.

Sans adhérer parfaitement à l 'explication de Calliclès, il est possible d 'en reprendre le schéma afin de tracer différentes généalogies possible de la conscience morale.

Par exemple, si ce ne sont pas les faibles, nous pouvons égalementimaginer que les puissants, les dominants, sont à l 'origine des principes moraux.

Ceux-ci ayant alors pour but d'asseoir et de préserver leur pouvoir.

Dans tous les cas, il s 'agit de remarquer que la conscience que nous prenions pour naturelle est en fait construite par l 'éducation et par l 'intégration de principes que d 'autres nous inculquent. Lorsque ceux-ci sont si intégrés et que nous les prenons pour des évidences naturelles alors notre conscience estaliénée.

III La seule morale est légitime, et la légitimité vient de la raison _ La morale ne peut se réduire à une convention entre les hommes qui serait intériorisée par le moyen del'éducation.

Toutes les entreprises de réduction sont plus aisées que les pensées qui s 'attachent à la positivité du fait moral en tant que tel.

C'est-ce que l'on peut montrer avec l 'Antigone de Sophocle : Antigone est condamnée à mort pour avoir respecté l'exigence de sa morale contredisant les lois de la cité promulguée par Créon.

D'après cetexemple nous voyons que les devoirs peuvent se contredire entre eux.

Aussi si la morale ne se comprenait quecomme une convention entre les hommes, il serait impossible de la contester et jamais la conscience d 'Antigone n'aurait pu protester devant la loi de Créon.

C 'est la preuve qu 'une exigence peut s 'élever en notre conscience qui n'est pas réductible à l 'intériorisation d 'une loi sociale.

Si le devoir exigé par la loi sociale se heurte à un autre devoir, c 'est que la morale n 'est pas réductible à une convention artificielle entre les hommes social. _ Il y un devoir moral qui peut s'opposer à la convention et qui lui est même supérieur.

Ainsi si l 'on se réfère au livre d'Hannah Arendt Eichmann à Jérusalem , nous voyons la déposition d 'Eichmann, un fonctionnaire qui a appliqué avec zèle les lois du régime nazi concernant l 'extermination des Juifs d 'Europe.

Eichmann lui-même, bourreau ordinaire installé dans ses bureaux, sait qu 'il a cessé d 'appliquer son devoir moral lorsqu' 'il a accepté ce poste, mais il se défend en arguant qu 'il n'a fait que son devoir.

Nous sommes alors bien en présence de deux devoirs : l 'un qui est une obligation juridique et sociale, et l 'autre qui est une obligation morale.

Or ces devoirs s 'excluent réciproquement. En choisissant de faire son devoir social d 'extermination, Eichmann a choisi de négliger son devoir moral qui était de refuser de le faire.

Et en ce sens il est coupable.

Faut-il pour autant penser que la morale a un fondement dans lanature ?_ Si la morale avait un fondement dans la nature, elle ne serait pas pour autant légitime.

Rien ne nous dit en effet que le caractère inné ou naturel des principes fonde leur justesse: la nature est peut être trompeuse, ou au moinsindifférente au meilleur.

Ce n 'est pas parce que quelque chose est naturel qu 'il doit posséder une autorité sur nous. En effet nous sommes des êtres de raison, capables de nous donner à nous-mêmes les règles de notre action.

Aussique la morale ait son fondement en Dieu ou dans la nature, elle n'a par principe aucune légitimité pour nous tant quenous n'avons pas reconnu sa conformité avec la raison.

Ainsi si la légitimité ne peut venir que de la raison, la seulemorale légitime trouvera sa validité dans l'épreuve de la raison.

C'Est-ce que l'on peut soutenir avec Kant dans laseconde section de la Fondation de la métaphysique des mœurs : l'impératif catégorique émane de la raison et se formule ainsi : « agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne uneloi universelle ».

Je dois agir de telle manière que l'universalisation de ma maxime soit pour moi souhaitable.

Ainsi lavalidité de la morale découle d'un test logique.

Il ne s'agit pas de s'interroger sur les conséquences possibles de monaction, mais à lui appliquer un test, permettant d'identifier sa moralité en vertu de l'exigence pour le devoir d'êtresuivi comme une loi.

Par exemple le mensonge n'est pas moral parce qu'il contredit le test théorique de moralité.

Parconséquent, la validité de la morale vient de la raison seule, et elle ne peut être déduite de la nature, même s'ils'agit de la nature humaine.

Conclusion : La morale, par ses prétentions universalisantes, semblait vouer à un fondement naturel, mais le doute sur le statutdes principes innés de la conscience nous amené à émettre l'hypothèse d'une morale réductible à une conventionhumaine intériorisée par l'éduction.

Néanmoins, puisque il existe un devoir qui ne peut coïncider avec du social, c'estque toute morale ne se réduit pas à un artifice résultant de la volonté humaine.

Nous avons montré que la seulemorale était une morale légitime et que cette légitimité ne pouvait provenir que de la raison.. »

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