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La morale relève-t-elle de la compétence de l'État ?

Publié le 27/03/2005

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morale
L'État doit-il dicter et régenter la morale ? Autrement dit, la définition du bien et du mal est- elle énoncée par l'État, et notamment par le droit ? Le fonctionnement de l'État doit-il se soumettre à des exigences morales, ou la stabilité de l'État, la politique, sont-elles des fins en soi ? Faut-il vouloir l'ordre pour l'ordre, et chercher à le faire régner par tous les moyens possibles ? Si on considère qu'un État légitime se donne pour fin la coexistence de la liberté extérieure des citoyens, l'État et le droit ne doivent pas se préoccuper directement de la morale, c'est-à-dire des intentions qui nous font agir ou obéir aux lois (sinon on pourrait faire des procès d'intention). De plus, si le droit et la morale étaient équivalents, on pourrait toujours dire qu'on a volé, tué, en vue d'une bonne intention. L'État ne doit régler que nos actions et leurs conséquences : que l'on obéisse aux lois justes par devoir moral ou simplement par crainte de la punition pénale en cas de désobéissance, cela est l'affaire de chacun. Néanmoins, les principes d'un État légitime relèvent indirectement de la morale, dans la mesure où le droit, pour être juste, prend pour modèle la morale (l'impératif catégorique, selon Kant, peut servir d'"étalon" pour mesurer la légitimité des lois fondamentale). Référence utile : appendice au Traité sur la paix perpétuelle, de Kant.
Sens du sujet : Les normes et valeurs, la théorie du bien et du mal, sont-elles du ressort des organisations juridiques et administratives de la société ? Questionnement : La morale et les valeurs forment-elles ou non une sphère spécifique ? Si cette spécificité se perd, le devoir ne se transmute-t-il pas en une sorte de compétence technique ? D'autre part, comment voir dans l'État une idée morale ? Problème : L'État désigne-t-il une idée morale (comme le voulait Hegel) ? La singularité du problème semble conduire vers l'absence de solution définitive, et ce d'autant plus que l'État est une réalité ambiguë. Remarques : Il y a un paradoxe au sein de la question, car elle conduit à voir dans l'État une instance éthique. Or, comme le montre Machiavel, l'État incarne souvent ruse et violence, stratagèmes. Donc le sujet présente un paradoxe. Or, dans l'idée de paradoxe, il y a l'idée d'une proposition à la fois vraie et fausse. Une fois de plus, la dimension aporétique ressurgit. Notez bien que le paradoxe peut être constitutif des intitulés philosophiques. Vous avez là un moyen, à travers la prise en compte du paradoxe, de problématiser de manière féconde. Enjeu : Le problème est gros de prolongements politiques. La réponse à la question posée m'engage dans une action « individualiste « ou, au contraire, enracinée dans une perspective quasi « collectiviste «.
 

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« que d'autres ne peuvent pas à cause de différence dans les talents, les inégalités naturelles.

Et la morale d'ailleurs ?La morale est un ensemble de règle de conduite reconnue comme inaltérables et inconditionnées, mais c'est aussiune théorie du Bien et du Mal, est-ce que ces éléments relèvent de la compétence de cette organisation politiquequi a pour fonction d'assurer la sécurité des citoyens ? Le problème, c'est que nous verrons certainement que lescompétences de l'Etat sont plurielles, et qu'elles ne se réduisent peut-être pas à la morale. Dans un premier temps nous nous demanderons s'il y a une morale de l'Etat et où la situer, ensuite nous verrons lesraisons de croire que la morale relève de la compétence de l'Etat, enfin et surtout après avoir étudié l'ensemble duproblème, nous verrons que les compétences de l'Etat sont autres que celle d'une morale exclusive.

A Y a t-il une morale de l'Etat ? - 1 L'Etat applique les lois, la morale les discute. En déduire par le fait , par l'expérience que la morale ne relève pas de la compétence de l'Etat..

La morale marche au sentiment, en appelle à la compassion, l'Etat applique les lois à la lettre, la morale préfére discuter l'esprit, desorte qu'il arrive souvent une opposition radicale entre ce qu'ordonne l'Etat , par exemple reconduire un clandestindans son pays, et ce qu'exige la morale, il faut qu'il reste dans tel pays parce que dans son pays, il ne retrouveraque la misère ou la prison.

- 2 L'Etat est dans la résolution pratique des problèmes sociaux, la morale est théorique elle se situe dans un devoir-être incompatible avec l'action effective de l'Etat 3 L'Etat n'a pas à régler la conduite des citoyens.

Il ne vise pas la Bien ou le Mal, gouverner ce n'est pas se référer à des principes moraux, voir Machiavel dans le Prince qui fait de la distinction entre la morale et la politique, mais comme la fonction de tout Etat est de gouverner, les principes moraux doivent apparaître comme secondaires.Il faut saisir la réalité telle qu'elle est.

En politique, imaginer des régimes idéaux, conforme au règle de la morale nesert à rien et peut même se relever dangereux pour le prince qui s'aviserait de régler sa pratique du pouvoir enprenant ces imaginations comme modèles.

Les devoirs du Prince sont essentiellement des devoirs politiques deconservation et non des devoirs relevant de la morale.

Le pouvoir princier tout en étant amoral se doit dans lamesure du possible de paraître moral 4 Il n' y a qu'à voir les relations des Etats entre eux pour prendre conscience que ce n'est pas la morale quiest le principe de leur action. Pensez à la description faite par Kant dans son Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique et surtout de l'insociabilité entre les nations, d'ailleurs l'établissement d'une société parfaitement juste dépend de l'établissement d'un ordre international réglé par le droit, et non par la morale.En effet le problème soulevé à propos des rapports entre les individues entre eux et de leur insociable sociabilité seretrouve nécessairement au niveau des relations entre les Etats.

Kant va très loin puisqu'il voit dans la guerre, bienque forme amorale de rapport entre les hommes, par ses effets négatifs, il voit dans la guerre un élément quipousse les nations à s'entendre à travers d'accord préfigurant la société des nations.

Kant le reconnaît lui-mêmecertes l'espèce humaine a déjà atteint dans son progrès la culture sciences et arts et la civilisation bienséancessociales, mais la morale stade ultime du développement de l'humanité est au bout d'un chemin long à parcourir.

Or laréalisation de celle-ci est l'éducation des citoyens, tant que les Etats préféreront la guerre cette tâche s'avérerdifficile à réaliser. 5 les risques d'une morale d'Etat sont facilement représentables : la dictature, ou les morales racistes.

Pensez aux conséquences que peuvent avoir une morale d'Etat à Hitler dans Mein Kampf « le but suprême de l'Etat raciste doit être de veiller à la conservation des représentants de la race primitive, dispensatrice de lacivilisation, qui font la beauté et la valeur morale d'une humanité supérieure » .

Les analyses de Hannah Arendt dans les origines du totalitarisme explique les mécanismes du système totalitaire qui joue sur une forme depropagande morale. B Les raisons de croire que la morale relève de la compétence de l'Etat A- La conception de l'Etat Nation, ou Patrie inclut nécessairement une référence à la morale citoyenne , être un bon citoyen, c'est agir selon des droits mais aussi des devoirs, donc selon une morale qui n'est pasextérieure à la sphère étatique., Il existe certaines vertus sociales complètement compatible entre l'Etat et lamorale.

B-Il existe une origine historique de la moralité dans l'Etat .

Dans ses Principes de la philosophie du droit, Hegel montre comment son analyse mène à son achèvement l'idée du droit en montrant comment le singulier et l'universel , l'extérieur et l'intérieur, se rencontrent dans une série de structures sociales, lois, coutumes,organisation des pouvoirs caractéristiques des temps modernes.

La philosophie n'a pas pour rôle d'enseignercomment doit être l'etat mais comment il doit être connu.

Il faut chercher la vérité positive déjà présente dansl'Etat comme sa réalité héritée du passé, et force est de constater que la morale, au même titre que la moralepublique, mais aussi la raison sont à base de l'avènement de l'Etat, la moralité objective dans l'Etat est supérieureau droit abstrait et à la moralité subjective, car elle permet de déterminer le Bien de façon universellement valable ;sous la forme des lois.

Il faudrait sans nul doute insister sur l'importance de la famille chez Hegel pour montrercomment c'est dans la famille qu'est véhiculée la morale étatique en tant que morale objective.

L'Etat contient lesdeux moments de la faille et de la société civile en les sublimant.. »

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