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La moralité consiste-t-elle a se contraindre soi-même ?

Publié le 03/10/2005

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MORALE

Gén. Une morale est constituée par l'ensemble des règles admises dans une société donnée à une époque donnée. La morale, en revanche, se définit comme l'ensemble des règles de conduite qui prétendent être universellement et inconditionnellement valables. ? bien, intérêt, devoir. Phi. Théorie normative de l'action humaine. Syn. d'éthique.

Etre vraiment moral, c'est se vaincre soi-même pour que les principes moraux prennent le pas sur l'intérêt et l'égoïsme. Mais, être moral ne consiste pas seulement à brimer ses instincts et à se sentir coupable. La moralité consiste au contraire à oser s'affirmer, à s'épanouir et à se réaliser soi-même.

« [Les instincts ne sont pas coupables.

Une authentique morale ne doit pas les réprimer.] Être moral, c'est affirmer ses instincts, sa volonté de puissanceDeleuze a commenté remarquablement Nietzsche en faisant valoir que si la morale aristocratique (dontNietzsche se réclame) s'énonce « je suis bon donc tu es méchant », la morale des esclaves et des décadentsse délivre par « tu es méchant donc je suis bon ».La première formule débute par une pleine affirmation de soi, une auto-exaltation, dont le « tu es méchant »n'est que la conséquence.

Les esclaves, les faibles se reconnaissent à ce qu'ils réagissent, sont des hommesdu ressentiment et de la vengeance. Le désir de vengeance et le ressentimentCette tension de la vie pour se surmonter elle-même sous la forme de la volonté de puissance peut-elle aller àl'infini ? Une ascension infinie n'est pas possible parce que la volonté vient se heurter au temps : la volonté depuissance vient achopper sur l'essence du temps comme sur sa limite.

Elle peut bien vouloir l'avenir mais nonpas le passé.

Si l'avenir est le domaine qui lui est ouvert, le passé semble lui échapper pour toujours : « Enarrière ne peut vouloir la volonté.

»La volonté ne peut vouloir en arrière que sous les formes morbides du désir de vengeance et du ressentiment.Cette volonté réactive ne veut pas simplement abolir ou annuler ceci ou cela, c'est contre le devenir lui-mêmedans ce qu'il a d'irréversible et d'inexorable qu'elle s'exerce, parce que c'est à sa propre impuissance à vouloirpour le passé qu'elle se trouve confrontée. Pour parvenir à se supporter eux-mêmes, ils ont besoin de s'opposer à d'autres.Ainsi, ils commencent par poser l'autre comme « méchant », et c'est parce qu'ils ne supporter pas l'autre qu'ilsse nomment « bons ».

Le caractère de « bon » n'est pas ici une affirmation de soi, mais une réaction, lamarque du ressentiment, de la vengeance, devant autrui.On comprend le mot de Nietzsche, la religion « a fait de toute valeurune non valeur », en elle il n'y a « que des fins mauvaises : lacontamination, le dénigrement, la négation de la vie, le mépris du corpset l'auto-avilissement de l'homme par l'idée de péché.

» Ce quiengendre une inversion des valeurs.

Les valeurs affirmatives d'actions,de conquêtes, d'extériorisation...

sont dévaluées (méchanceté,brutalité, vanité...) et remplacées par les valeurs nihilistes de passivité,d'adaptation, d'intériorisation...

Le prêtre est le grand artiste duressentiment qui, par la mystification d'un Dieu et d'un mondesuprasensibles, déprécie la vie et assurer le triomphe de l'existenceréactive.En fait, la religion chrétienne porte à son comble un mouvement déjàprésent chez Socrate : l'idée que la vie doit être justifiée, jugée,évaluée par une idée.

Tout « idéalisme » est un symptôme de manquede force.Or, c'est face à ces symptômes qu'il faut comprendre le projet deNietzsche..

Il n'agit pas que d'une critique des « arrières-mondes » etde la religion.

Il s'agit aussi de « transmuer les valeurs », d'effacer lemouvement chrétien qui fait de toute valeur une non valeur, defavoriser les forces actives, la puissance, l'expansion de la vie.

En cesens le « surhomme » ‘est pas la caricature qu'on en a fait, mais ce quidoit dépasser l'homme moderne, fatigué et décadent, créer d'autresvaleurs, non pas « négatrices » de la vie ou dévalorisantes, mais servant l'acceptation de l'existence.Il paraît nécessaire de rapprocher un passage de « L'Antéchrist » d'un extrait d' « Ecce homo » (1888).« La vie est à mes yeux instinct de croissance, de durée, d'accumulation de force, de puissance : là où lavolonté de puissance fait défaut, il y a déclin.

Ce que j'affirme, c'est que cette volonté de puissance faitdéfaut à toutes les valeurs supérieures de l'humanité –c'est que, sous les noms les plus saints, règnent sanspartage des valeurs de décadence, des valeurs nihilistes ».« Je fus le premier à voir la véritable opposition qui existe entre, d'une part l'instinct en voie dedégénérescence qui se dresse contre la vie dans une rancune souterraine [...] et d'autre part, une formuled'acquiescement supérieur, née de la plénitude et de la surabondance, un oui sans réserve à la vie, et mêmeà la douleur, et même à la faute, à tout ce qu'il y a de déroutant et de problématique dans la vie...

» La morale ne doit pas brimer le corpsUne mauvaise conception de la morale, en effet, tend à brimer le corps et à culpabiliser toute personne quitente de s'affirmer.

Cela produit des caractères austères, rigides, intolérants, ennemis de la vie.

Il est moral. »

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