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La nature est elle mauvaise ?

Publié le 27/02/2008

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Cette première distinction est fonda-mentale et en entraîne d'autres. Elle se traduit d'abord par une opposition du monde naturel et de celui de la technique. L'homme est cet inventeur de moyens, toujours renouvelés, par lesquels il domestique la nature pour satisfaire ses besoins et ses désirs. Cette opération lui est vitale. Le mythe de Prométhée le souligne. Le titan châtié par Zeus pour avoir dérobé aux dieux les secrets de l'art du feu est le bienfaiteur du genre humain. On note cependant que cet acte fut pensé comme un vol, ce qui inscrit d'emblée la technique dans un registre moral. Il devient possible de suspecter la valeur de ce geste. Ce n'est pas une bonne action que l'on peut appuyer sans réserves. Rousseau présente Prométhée comme celui qui fit le malheur des hommes en leur permettant de s'éloigner toujours plus de leur origine.

« réalités naturelles agissent comme nous en vue d'une fin.

La seconde, à estimer que nous sommes au centre de lanature.

Ainsi, une odeur sera dite mauvaise comme si cette propriété la définissait, quand ce jugement n'a de valeurque par rapport à notre constitution.

La conclusion de Spinoza est radicale.

Ce qui est naturel n'est en soi ni bon nimauvais.

L'ignorance seule nous pousse à le penser.

La nature n'est pas destinée à servir l'homme ou à lui nuire etnul dieu ne l'a créée.

Elle se développe et se reproduit en vertu d'une nécessité interne qui ignore nos jugements devaleur.

La connaissance doit rejeter ce type d'appréciation pour découvrir comment les phénomènes s'enchaînent. [Transition] Au terme de ce premier moment, nous sommes conduits à répondre que le naturel est étranger au mauvais commeau bon.

Cependant, si Spinoza nous met en garde contre un anthropomorphisme naïf, il demeure que ces adjectifsont un emploi spécifiquement moral lorsque nous parlons de « nature humaine » ou de sentiments naturels.

Quesignifient ces idées ? 2.

Un terme ambigu A.

La pureté du naturelL'origine du mot « nature » renvoie aux idées de naissance, donc de provenance.

Est naturel ce qui ne doit pas sonexistence à des procédés conçus par l'intelligence humaine.

Cette première distinction est fonda-mentale et enentraîne d'autres.

Elle se traduit d'abord par une opposition du monde naturel et de celui de la technique.

L'hommeest cet inventeur de moyens, toujours renouvelés, par lesquels il domestique la nature pour satisfaire ses besoins etses désirs.

Cette opération lui est vitale.

Le mythe de Prométhée le souligne.

Le titan châtié par Zeus pour avoirdérobé aux dieux les secrets de l'art du feu est le bienfaiteur du genre humain.

On note cependant que cet acte futpensé comme un vol, ce qui inscrit d'emblée la technique dans un registre moral.

Il devient possible de suspecter lavaleur de ce geste.

Ce n'est pas une bonne action que l'on peut appuyer sans réserves.

Rousseau présenteProméthée comme celui qui fit le malheur des hommes en leur permettant de s'éloigner toujours plus de leur origine.Ce cadeau était empoisonné et les maux engendrés par la vie sociale seraient là pour en attester.

Rousseau souligneque certaines maladies ne doivent leur existence qu'à la vie en communauté.

Les inégalités de condition entraînentdes régimes de vie ruineux dans tous les cas.

Les riches mangent trop de mets raffinés et les pauvres avalent sansmesure des aliments de mauvaise qualité.

Quant au plan moral, la vie sociale génère des vices inconnus de celle desorigines car elle pousse les hommes à se comparer sans cesse ce qui gonfle leur orgueil et les rend méchants.

Lavolonté de satisfaire son intérêt au détriment d'autrui devient une nécessité et la rivalité est d'autant plusdétestable qu'elle prend le masque de la bienveillance.

L'état de nature se présente donc comme un paradis perdu.Rousseau dresse le contre modèle d'une vie délivrée des passions qui rongent tout à la fois le coeur des hommes etles institutions civiles.

Rien de mauvais ne saurait s'y produire. B.

La violence du naturelCes thèses célèbres appellent toutefois une remarque importante.

Le sens du mot naturel apparaît dans un cadrethéorique culturellement défini.

Rousseau forge une idée de la nature qui sert ses visées philosophiques.

Ne pourrait-on pas lui objecter qu'une autre signification est légitimement envisageable ? Comme nous le suggérions dansl'introduction, l'homme est appelé à se cultiver donc à polir ses penchants naturels.

II apparaît alors que cet adjectifdésigne des attitudes néfastes à une bonne vie commune.

Hobbes, dans le Léviathan, appelle « condition naturellede l'homme », une situation invivable du fait de la crainte qui y règne en permanence.

La guerre de tous contre tousest la caractérisation d'un état sans aucune institution.

Les désirs individuels s'opposent de façon déchaînée car ilssont motivés par la même ambition : acquérir un pouvoir toujours plus grand.

Hobbes décrit cette logique infernalequi pousse les hommes à se faire des torts croissants à raison de la crainte qu'ils s'inspirent.

Plus l'autre m'effraiera,plus je chercherai les moyens de le dominer, ce qui me portera à commettre des injustices à son égard.

Cetteattitude étant réciproque, on devine sans peine que ce milieu est intenable.

Les lois sont donc nécessaires et avecelles un pouvoir capable de s'imposer à tous afin d'assurer la sécurité publique.

Le mérite des institutions est doncde médiatiser les impulsions primitives qui mènent chacun à désirer s'emparer sur le champ de ce qu'ilvise.

C'est également la fonction de l'éducation dont Kant souligne qu'elle est constituée de trois moments.L'instruction, les soins et la discipline.

Le premier transmet des connaissances.

Le deuxième veille à ce que l'enfantne se mette pas en danger.

Quant au troisième, il a pour tâche de brider la violence en punissant.

Son action estuniquement répressive.

Le penchant spontané à la brutalité ne peut être extirpé mais il doit être combattu. [Transition] Cette nouvelle étape nous place devant deux positions diamétralement contraires.

Le naturel peut être synonymede pureté et d'harmonie comme de violences diverses et illimitées.

Il est susceptible d'être jugé bon ou mauvais.

Ledépassement de ce conflit demande que nous caractérisions mieux le registre dans lequel ce terme est employé.

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