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La nature ne fait rien en vain. ?

Publié le 04/10/2005

Extrait du document

La raison cherche des causes pour ce qu'elle ne comprend pas, mais cela se fait que de façon analogique. En toute rigueur, il y a un caractère irréductible de l'organisation à toute forme de causalité connue de nous. « Les êtres organisés st donc les seuls dans la nature qui, lorsqu'on les considère pour eux-mêmes et sans rapport avec d'autres choses, doivent ê pensés comme possibles seulement en tant que fins de la nature. ». Ce sont des fins de la nature, car ils se rapportent à eux-mêmes à la fois comme cause et comme effet. Le vivant est cause de lui-même (cf. la reproduction), et en même temps effet de lui-même (cf. issu de la reproduction)     III/ Comme si... :               Le postulat d'objectivité est le postulat même de la science : il est interdit de supposer des fins à la nature, ou de se poser la question des fins. Il n'est donc pas possible de dire "la nature ne fait rien en vain", car cela est non scientifique. Mais il est toutefois nécessaire de reconnaître le caractère téléologique du vivant, car même si la science tente d'étudier celui-ci comme une chose, il ne s'y réduit pas.

Bien définir les termes du sujet :

- « Nature « : Entendue ici dans son sens général, opposée à la technique, elle renvoie à l’ensemble du règne minéral, végétal et animal, considéré comme un tout soumis à des lois. - « La nature ne fait rien en vain « : l'expression "la nature ne fait rien en vain" est d'Aristote. On retrouve plusieurs fois chez lui cette idée, cf. La Génération des animaux, II, 5 ou Le traité de l'âme, III, 12. Dans son sens le plus général, cela signifie que la nature n'agit jamais gratuitement, qu'elle obéit toujours à un but, autrement dit, qu'il y a une sorte de finalisme. - « Peut-on « : Pose la question de savoir si c'est légitime, mais surtout, si c'est possible. Au vu de notre expérience de la nature et des connaissances que nous avons à son sujet, est-il possible de soutenir cette affirmation "la nature ne fait rien en vain"? Construction de la problématique :

            Le sujet reprend une idée d'Aristote, énoncée à partir de ses observations sur la nature, pour l'examiner et vérifier son bien-fondé. Lorsque l'on observe naïvement la nature, il semble que tout est organisé, que les êtres se répondent, et que l'équilibre apparemment parfait des éléments entre eux vient d'une sorte de plan préalable. C'est ce que souligne cette expression "la nature ne fait rien en vain". Tout semble obéir à un ordre, à une raison. C'est cette apparence d'ordre, dû à une intention de la nature qui est ici remis en cause.             Se pose donc la question de savoir s'il y a une intention de la nature, ou si l'équilibre, l'ordre et la perfection des arrangements naturels et dû au hasard.

« « La nature nefait rien en vain. » Aristote, Génération des animaux35 La question de la constitution du vivant ri a cessé de préoccuper Aristote.

Le tiers de ce qui subsiste de ses œuvres appartient à ce qu'on appellerait aujourd'hui la biologie.

Et pourtant, sa célèbre formule est souvent considérée comme typique de la pensée préscienti:fique. Le philosophe grec s'efforce de démontrer que les êtres vivants se comprennent, comme toute chose, par la raison.

Loin d'être accidentelle, leur constitution révèle un ordre, une organisation structurée qui peut faire l'objet d'une connaissance rigoureuse.

Ainsi chaque corps est un agencement d'organes qui accomplissent des fonctions précises et dont aucun ne contient d'éléments superflus.

La sagesse de la nature se montre même justement à travers l'économie des moyens dont elle fait preuve.

Les poissons, par exemple, ont un système de refroidissement par branchies, bien plus judicieux dans l'eau que ne le serait un système de refroidissement par poumons. Mais de la rationalité de la nature à sa perfection, il y a un pas qu'Aristote franchit avec audace ...

ou naiveté.

En recherchant la raison d'être de toute chose, on le surprend souvent à introduire une finalité non vérifiée.

Certes, il ri affirme nullement que tout fut agencé par un Dieu architecte, mais il rien conclut pas moins que les plantes existent en vue des animaux et les animaux eux-mêmes en vue de l'homme (pour sa nourriture, ses habits, etc.).

Position avec laquelle, comme on le sait, la biologie moderne a singulièrement pris ses distances. L'introduction d'une finalité biologique, ou « finalisme », fut par exemple rejetée avec force par le physiologiste français Claude Bernard : « Il n'y a rien dans la loi de l'évolution de l'herbe qui implique qu'elle doit être broutée par l'herbivore ; rien dans la loi de l'évolution de l'herbivore qui indique qu'il doit être dévoré par un carnassier ; rien dans la loi de la végétation de la canne qui annonce que son sucre devra sucrer le café de l'homme.

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