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La paix est-elle toujours préférable à la guerre ?

Publié le 27/02/2008

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On doit en réalité comprendre qu?en ce sens la paix n?est pas le souverain bien, et que symétriquement, la guerre n?est pas non plus le souverain mal. Car élevé au rang d?impératif catégorique (l?on doit absolument préférer la paix à la guerre), la paix peut être instaurer au sacrifice même de sa liberté, de son bonheur, etc. on doit préférer en effet le souci de sauvegarde sa liberté, comme souverain bien faisant la dignité de l?homme en tant que tel, et ce malgré les risques que cela peut comporter, notamment celui de la guerre. Ne faut-il pas, en effet, préférer affronter le conflit des consciences mais aussi des corps et donc risquer quelque dommage, y compris celui de la mort, pour préserve et même accomplir sa propre humanité et celle d?autrui comme étant digne car libre ? ·         C?est dans cette perspective que l?on peut concevoir, avec Hegel, l?assomption courageuse du risque de la mort violente comme la grande éducatrice de l?humanité à l?universel. ·         Une paix qui endort la conscience, qui s?endort elle-même dans le doux silence du repos et de la quiétude ne doit pas être préférée, encre moins être préférable, à une guerre conçue comme moteur de libération de l?homme en tant qu?homme, comme éveil de la conscience de sa dignité humaine (qui vaut mieux qu?un repos ignorant de sa propre valeur). En ce sens on pourrait aller jusqu?à dire qu?il faut préférer la guerre à la paix en tant qu?on la conçoit comme ce par quoi s?accomplit l?humanité de l?homme comme humanité courageuse, qui ne saurait compromettre l?essentiel, à savoir la liberté.     II-          La paix vive ou guerrière : toute paix doit être un processus d?intériorisation de son autre, à savoir la guerre.   ·         Pourtant, une telle exigence guerrière ne saurait être fondée en droit, légitimement, car de la même manière qu?une paix morne ne doit pas être préférable à la guerre, cette dernière ne saurait être conçue comme un impératif. ·         Il nous reste donc à repenser dynamiquement et dialectiquement le concept de paix afin de la rendre, légitimement, préférable à la paix.

« Plan En quel sens dire que la paix est toujours préférable à la guerre ? · Il semble, d'emblée, que la pais soit nettement préférable à la guerre en ce sens qu'elle est ce souverain bien dont la recherche et l'instauration apparaissent comme les conditions de possibilitéde l'accomplissement de l'humanité. · En effet, on peut dire en ce sens que la paix, au contraire de la guerre, advient au monde comme une exigence (au sens de devoir être dans la sphère du droit et non seulement du fait).Cette exigence de droit s'oppose absolument à ce qu'on lui préfère, de fait comme de droit, laguerre : on peut dire en ce sens que là où la guerre n'est que de situation, la paix, quant à elleest d'institution (et en ce sens préférable en soi). · La guerre, notamment au regard des rivalités constitutives des relations entre individus d'un même Etat mais aussi entre Etats eux-mêmes, fait partie des réalités humaines, et est inscrite enl'homme comme un risque.

Or, et avec Hobbes, on comprend que la naissance de l'Etat vient aveccette volonté de juguler et de se prémunir ce risque de la guerre.

L'Etat, en s'instituant, est làpour préserver la paix à la fois civile et extérieure.

En ce sens, en tant que partie d'un tout socialqui forme un Etat, il semble que la paix soit toujours préférable : la guerre étant dès lors le sceauqui marque l'échec même de l'Etat dans sa mission de protection civile et extérieure contre cerisque naturel de la guerre. · La paix est, en ce sens, toujours préférable à la guerre puisqu'elle est ce souverain bien qui permet tous les autres, à savoir la quiétude, la tranquillité (et avec elle la prospérité, etc.).

Danscette perspective il semble qu'il faille que la paix fasse l'objet d'un impératif, contre la guerre quine doit jamais lui être préférée (puisque la guerre rapproche l'homme de son animalité, et la paixest le signe de la socialisation de l'homme en tant qu'il est proprement humain). · Il faut donc vouloir la paix comme souverain bien, autrement dit comme fin en soi et non pas comme moyen d'autre chose, comme la subsistance ou la reconnaissance par exemple.

C'est alorsessentiellement par la médiation du droit qu'une telle paix peut et doit être instituée, sur le plannational (par le droit civil), puis surtout entre les États-nations (par le droit des gens ouinternational) mais aussi entre les individus et les États (par le droit cosmopolitique).

( Kant ) · La paix doit donc non seulement être préférée mais est préférable à la guerre au sens où il s'agisse d'une paix qui soit une structure visant à rendre la guerre impossible en la mettantdéfinitivement hors la loi, c'est-à-dire une paix positivement universelle (dans l'espace) et doncperpétuelle (dans le temps) et qui serait susceptible de donner positivement sens à l'existencehumaine, collective mais aussi personnelle. I- Le problème de la paix paresseuse et morte : une aliénation individuelle et collective · Cependant, une telle thèse, qui fait de la paix le souverain bien et donc l'objet d'une volonté catégorique impérative (doit toujours être préférée et préférable), ne repose-t-elle pas sur uneillusion concernant la nature des hommes notamment (« L'homme est un loup pour l'homme » selonla formule de Hobbes) mais concernant aussi les rapports internationaux (dont les relations de« puissances » seraient irréductiblement violentes), illusion dommageable même en ce qu'une tellevolonté désarmerait ceux qui la partagent ou bien, au contraire, leur ferait prendre les armes pouradministrer violemment leur conception de la paix « urbi et orbi » à tous ceux qui n'en veulent pas(comme on le voit aujourd'hui) ? · Cela même ne témoigne-t-il pas de l'irréductible conflictualité de la réalité humaine, ce qui pourrait justifier que l'on préfère la guerre à la paix ? C'est dans cette perspective critique qu'ilfaut comprendre les pathologies dont peut souffrir une telle définition de la paix, et donc par làmême comprendre à quelles conditions la guerre devient préférable à la paix. · En effet, l'idéal d'une paix de droit peut représenter quelques pathologie qui lui rende, paradoxalement, la guerre préférable.

On constate en effet que cet idéal de droit de la paix estresté, et les exemples sont nombreux (génocides, deux guerres mondiales, totalitarisme, etc.),inopérant face à l'adversité du contexte de fait : car en réalité cet idéal de droit n'a pas su ni puempêcher un tel retour de l'état de nature de la guerre de tous contre tous, inscrivant la barbarieau sein même de la culture. · Plus profondément encore, cette exigence de préférence de la paix sur la guerre s'est dans une certaine mesure rendue complice de ce devenir-monde de la guerre : la paix s'est muté enpaix morte, endormie, celle d'un esclave face à son maître.

On doit en réalité comprendre qu'en cesens la paix n'est pas le souverain bien, et que symétriquement, la guerre n'est pas non plus lesouverain mal.

Car élevé au rang d'impératif catégorique (l'on doit absolument préférer la paix à laguerre), la paix peut être instaurer au sacrifice même de sa liberté, de son bonheur, etc.

on doitpréférer en effet le souci de sauvegarde sa liberté, comme souverain bien faisant la dignité del'homme en tant que tel, et ce malgré les risques que cela peut comporter, notamment celui de laguerre.

Ne faut-il pas, en effet, préférer affronter le conflit des consciences mais aussi des corpset donc risquer quelque dommage, y compris celui de la mort, pour préserve et même accomplir sa. »

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