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La passion fait-elle obstacle à la connaissance de soi?

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On peut dire qu'il existe de grandes et de petites passions. Les premières élèvent l'esprit. Les autres le rabaissent. Il n'y a aucune commune mesure entre la passion du spéculateur, dont l'unique but est de gagner de l'argent, et la passion d'un Descartes, dont le but est de mieux comprendre l'ordre du monde afin de rendre l'homme plus sage, donc plus heureux. Il y a des passions qui aveuglent l'esprit, d'autres qui l'éclairent. Il y a ces êtres qui sont entièrement soumis à des élans premiers dont la source échappe totalement à leur conscience, et ces autres êtres qui se demandent ce qui peut bien motiver le fait qu'ils se consacrent avec une telle énergie à la connaissance d'eux-mêmes et d'autrui. Ce sont eux qui montrent très bien que la passion est loin d'être un obstacle à la connaissance de soi.

« La pass ion ne fait pas obstacle à la connai ssance de soi Il faut être infini ment passionné par la vie pour avoir la volo nté et la force de se conna ître soi-mê me et, par là même, de pouv oir mieux comprendr e autr ui.

La passion est l'ai guill on de la co nnais sance.

Les êtres sans passion se méconnaissent F reud , chercheur infa­ ti gable, parce que dévoré par une insatiable passion pour la connais­ sance, a inventé la psy­ chanalyse en effectuant cc l' util ité de toutes les pas­ sions ne consiste qu'en ce qu 'elles fortifient et font durer en l'âme des pensées ( ...

) qui pourraient sans cela en être effacées ...

René Descartes, Les Passions de l'âme un patient et parfois dou­ loureux travail sur lui­ même.

L'on peut en dire tout autant de ces fo ndeurs de leur âme, nous permettent de mieux comprendre la nature humaine.

La passion est l'expression même de la vie A insi que l'écrit Kier­ kegaa rd: «Exister, si l'on n'entend pas par là un simulacre d' existence, ne peut se faire sans passion.

C'est pourquoi chaque pen­ seur grec était aussi, esse ntiellement, un penseur passionné» (P ost-Scr iptum).

Or, pour penser, comme l'a dit si souvent Socrate, il faut d'a bord et avant tout se écrivains, ces poètes con naître soi-même.

qui, sondant les pro- La connaissance de soi n'est pas chose aisée L a passion est le plus précieux aliment de la volon té.

Comme le dit Vauvenargues: «I.:es­ prit est l'œil de l'âme, non sa for ce; sa force est dans le cœur, c'est­ à-dire dans les passions» (R éflexi ons et maximes).

Sans passion, l'homme ne chercherait pas à se conn aître.

Il vit sa vie à la manière d'une plante qui se contente d'exister.

La passion agite l'âme.

Seul l'être passionné cherchera à comprendre ce qui se passe en lui.

Les plus grandes découvertes concernant la psychologie humaine sont le fait d'esprits en proie à la passion.. »

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