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LA PENSÉE ALLEMANDE DE LUTHER A NIETZSCHE

Publié le 03/03/2011

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luther

   Si l'information nous renseigne abondamment sur les événements, on ne .peut pas dire que l'intelligence de tout ce qui se passe aille de pair avec la relation qui en est faite. Il faut, pour y parvenir, rechercher l'origine de ce qui compose l'actualité. C'est ce que Spenlé s'est attaché à faire pour l'Allemagne d'aujourd'hui en exposant les doctrines qui ont contribué à former sa pensée. Il l'a fait en un substantiel ouvrage de près de 200 pages et, entre autres mérites, il a celui d'avoir dépassé son but, qui était de nous renseigner sur l'Allemagne, en posant à leur place dans l'évolution des idées des hommes qui ont profondément influé sur la pensée et l'art contemporains, comme Schopenhauer, Wagner et Nietzsche, ou sur la vie sociale, comme Karl Marx.

luther

« symbolique de la religion, affirmée par Hegel, Strauss oppose la critique des textes sacrés, qui lui fait considérer lesEvangiles comme un mythe construit de bonne foi.

Feuerbach va jusqu'à l'athéisme : « Dieu est un produit de laconscience religieuse et non pas inversement ».

A la Foi chrétienne il oppose l'Amour chrétien et se formuledéfinitivement dans l'Athéisme humanitaire.

L'auteur de VU nique et sa propriété, Max Stirner, peut être difficilementdépassé dans la destruction.

Un seul être l'intéresse : Moi, l'Unique, sacrifié par tous les systèmes, le Moiqu'emprisonnent la Morale, la Religion, l'Etat, le Travail, la Vérité et qui pourtant, seul existe, tandis que l'Homme estune abstraction.

Heureux de se trouver le « joyeux héritier » d'une Humanité qui agonise après avoir travaillé àl'affranchir, il n'affirme rien, ne veut rien, ne se connaît ni patrie, ni famille, ni devoir, ni profession, ni vocation.

Ilest la fin, et, comme ce qui suit et ne peut être que le néant ne l'intéresse pas, « après lui, il n'y aura plus rien ». Ce nettoyage par le vide ne nous divertit pas longtemps.

M.

Spenlé nous jette en pleine bataille sociale avec KarlMarx auquel il consacre (et comme il a raison !) un bon tiers du même chapitre.

La religion « opium du peuple » !Formule tirée de l'oubli par les Russes et qu'ils placent en permanence sous les yeux de la masse.

Par là, Karl Marxabat l'idole divine, mais diffère de Feuerbach en renversant aussi l'autre idole, l'Humanité.

Le Dieu nouveau, la seuleréalité est l'économie politique.

Tout le reste n'est qu'illusions.

Il n'y a pas de fraternité universelle.

Jamais lesprolétaires ne se sont sentis les frères des capitalistes.

Un seul cri de ralliement : « Prolétaires de tous les pays,unissez-vous !...

» Le capitalisme et la bourgeoisie ont révolutionné la Société, libérant les forces productrices,intensifiant le travail, transformant la vie et les mœurs, brisant les traditions, ne laissant d'autre lien entre leshommes que la transaction commerciale du travail, marchandise mesurée et tarifée.

La production et la répartitiondes fonctions ont créé une classe dirigeante, protégée par l'Etat, devenu Etat de classe.

Le « ressentiment social »,né des conditions inhumaines imposées au prolétariat, fera de ce dernier « le fossoyeur du capitalisme ».

Les deuxadversaires, thèse et antithèse, disparaîtront dans une synthèse sur laquelle le cruel théoricien, attardécomplaisamment dans l'agonie finale, ne nous renseigne pas.

Conclusion nihiliste. Nous retrouvons les philosophes en abordant les Doctrines irrationalistes, représentées par Schopenhauer etNietzche, et auxquelles s'ajoute la contribution artistique de Wagner.

Schopenhauer, s'éloignant des « ambitieusesconstructions » des successeurs de Kant, revient au sens commun.

La réalité première est la vie, qui metl'intelligence au service de sa volonté manifestée dans la nature.

Le Monde comme représentation est le domaine del'Intelligence et le Monde comme volonté présente la table des valeurs, notion capitale, reprise et développée parNietzsche.

La sainteté, la pensée héroïque ou l'art peuvent conduire « le génie rédempteur » à la délivrance, aurenoncement, au nirvana, but suprême des penseurs.

Wagner se fit « le metteur en scène et en musique » dupessimisme schopenhauerien ».

Le drame wagnérien, d'esprit révolutionnaire, devient, dans le Crépuscule des Dieux,« l'annonciation pessimiste de l'universel déclin et de la fin du monde ».

Le drame musical, fusion du mythe nationaldans la musique symbolisera, à Bayreuth, la Rédemption de l'Humanité par l'Art allemand.

« Wagner, déclare M.Spenlé, est, après Gœthe, le plus grand événement de la culture allemande » et il le démontre en des pages que l'onvoudrait reproduire. De Schopenhauer, Nietzsche tient la vie philosophique exemplaire, la théorie des valeurs et le pessimisme, mais iln'adopte pas sa conclusion désolante.

Il veut créer une nouvelle culture, issue du pessimisme et crut la trouverdans Wagner, mais Bayreuth le déçut.

Considérant le monde, il voit s'y succéder les civilisations, toutes minées «par en bas ».

Nous sommes à un nouveau déclin, causé par la démocratie.

A la décadence générale, il n'y a qu'unremède, le nihilisme, qu'il ne faut pas entraver, mais plutôt accélérer, en préférant « une fin avec effroi à un effroisans fin ».

Le nihilisme lui-même n'est qu'une transition, conduisant au Surhumain et, pour le faire naître, il faut,discipliner et sélectionner une race supérieure.

On y arrivera en partant du corps, à l'exemple des Grecs, et non del'âme.

Par le mépris du corps, le christianisme a été un malheur pour l'humanité.

— En politique, Nietzsche a détachél'élite intellectuelle des idées libérales.

Le fascisme et le racisme, issus de son radicalisme aristocratique, lerévolteraient ; il avait l'horreur de la foule et la haine du pangermanisme aussi bien que de l'antisémitisme.

CommeGœthe, il a fui le Nord et aimé la culture méditerranéenne.

Comme lui, « il a vu dans l'orientation vers ce qui n'estpas allemand la marque de supériorité chez tout grand Allemand ». Dans l'Epilogue, Spenlé oppose l'Humanisme, fondé sur la Raison, nourri du stoïcisme et du christianisme, créantl'Ordre civilisateur, et le Germanisme, caractérisé par l'expansion et l'instinct de domination, obéissant à un impératifvital et empreint d'un pessimisme foncier.

L'Humanisme voit dans l'Histoire la progression continue de l'humanité.

LeGermanisme ne connaît que des histoires nationales et tend « à relativiser, en fonction des valeurs nationales,toutes les valeurs humaines ». Nous en trouvons l'expression la plus nette dans Le Déclin de l'Occident, d'Oswald Spengler, pour qui il n'y a pas unecivilisation, ni d'histoire universelle, mais des civilisations successives, dont le déclin est provoqué par lerationalisme.

Nous en sommes là, à la période de la mécanisation, de l'industrie et du socialisme.

A la jeunesse des'adapter.

Elle a entendu cet appel et fait de l'éthique du travail sa grande préoccupation.

Le travail, déjà sanctifiépar Luther, n'est pas, pour l'Allemand, une vile marchandise.

Il a une base métaphysique et religieuse.

L'espritprussien, selon Spengler, est un socialisme qui apporte la véritable éthique allemande du travail.

Dans cetteremarquable conception, le travail est « un service rendu à la communauté ».

C'est par lui que l'Allemand se sentlibre dans l'acceptation volontaire de la discipline et par son intégration dans un ensemble auquel il est fierd'appartenir et d'obéir.

Le travail se trouve ainsi revalorisé et relevé de la dégradation, de la malédiction dont lemarxisme l'avait marqué ; conception dont la valeur morale nous semble considérable, un diamant dans la ganguehitlérienne. Elle se complète par la mystique de la race, de construction bien difficile.

Fichte préconisait d'abord un germanisme. »

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