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La pensée politique kantienne a-t-elle été influencée par les valeurs du libéralisme économique ?

Publié le 22/11/2011

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La pensée politique kantienne a-t-elle été influencée par les valeurs du libéralisme économique ?  Tout d’abord, la théorie d’Adam Smith, un des principaux représentants du libéralisme économique classique, de la « main-invisible « qui influence inconsciemment les comportements individuels et égoïstes de chaque individu en vue d’un objectif général, a certainement servi de base à la garantie pratique de paix perpétuelle d’Immanuel Kant, qui imagine que la Nature a un dessein bien précis pour l’être humain, tel que chacune de ses actions suit un fil conducteur visé par la Providence.  Ensuite, le concept de propriété privée considéré comme l’une des valeurs fondamentales du libéralisme économique, permettant à chaque individu d’entreprendre et d’acquérir librement afin de maximiser ses avantages et de minimiser ses difficultés, a influencé la notion de propriété individuelle d’Immanuel Kant qui y voit la seule liberté innée de chaque être humain par rapport au pouvoir de l’Etat.

« ce soit, ce jugement (interdiction de restriction mentale lors de traité de paix) n'est plus sans doute qu'une pédantescolastique ». 4.

Dans quelle mesure la pensée kantienne s'est-elle laissé influencer ? Dans ce chapitre, on va analyser comment la pensée de Kant a été influencée par la théorie du libéralismeéconomique.

Le plan d'étude s'articulera entre le dessein de la nature, la propriété privée, le commerce pacificateuret l'interventionnisme étatique.5.1.

Le dessein de la Nature Dans son livre « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations », publié en 1776, le libéraléconomiste Adam Smith, considéré comme l'un des pères de l'économie politique fait mention d'une célèbremétaphore de la « main invisible ».

Cette image est une manière de souligner que le pouvoir, qu'il soit politique oureligieux, ne doit pas se mêler des actions économiques de la société et que les mécanismes du marché valenttoutes les lois du monde.

En effet, bien que chaque individu recherche à satisfaire ses besoins particuliers, cesintérêts égoïstes sont rendus complémentaires par une « main invisible » (le marché) conduisant à l'intérêt général.Immanuel Kant constatait que les êtres humains avaient des fins différentes, mais qu'une « Idée » conduit toutesces actions et aspirations contradictoires vers un aboutissement : la paix.

Immanuel Kant soutenait que l'homme ades passions dont la plus importante est la liberté, et que ses ambitions mutuelles conduisent à la guerreperpétuelle.

Il fallait donc espérer que la Nature ait un projet afin de mener à la paix perpétuelle en orientant lespenchants égoïstes de chaque individu vers un fil conducteur, et ce, sans qu'ils ne le sachent.

La Nature veut laréalisation du Droit, impliquant la paix intérieure et extérieure.

Elle opère en trois étapes : elle contraint les hommesà sortir de l'Etat de Nature en les soumettant aux lois, elle les pousse à accepter l'idée d'un droit international etelle les force à s'ouvrir aux autres en leur inculquant « l'esprit de commerce ».

Immanuel Kant soutenait que laNature, la Providence, avait, même contre leur volonté, une fin et un objectif pour les hommes : la paix perpétuelle.C'est la théorie de la manipulation rusée des Libéraux pour qui l'égoïsme conduit à la prospérité générale.5.2.

La propriété privée Comme mentionné plus haut, l'un des principes élémentaires de la théorie du libéralisme économique est la propriétéprivée.

Chaque individu a le droit et la liberté d'entreprendre et d'acquérir, et ce, dans le but de maximiser sesavantages et minimiser ses difficultés.Immanuel Kant imaginait également le pouvoir de revendiquer un droit à la possession exclusive de certainesressources comme résultante de la possession originelle commune de la Terre par tous les êtres humains.

C'est lanotion de communauté originaire du sol.

Ce concept est la conséquence du droit à la liberté, seul droit inné pourl'être humain.

Chaque homme a le droit de disposer de ressources extérieures afin d'exprimer ce droit.

Enconséquence de quoi, chaque homme a un droit individuel à la propriété privée.

Immanuel Kant mentionne dans sonouvrage Doctrine du droit : « […] celle [la faculté] d'imposer à tous les autres [hommes] une obligation que, sinon,ils n'auraient pas : l'obligation de s'abstenir d'utiliser certains objets de notre arbitre, parce que c'est nous qui lesavons d'abord pris en notre possession ».5.3.

Le commerce pacificateur L'époque du XVIIIème siècle est lassée par les guerres ruineuses des princes.

La société se rapproche peu à peufavorablement des valeurs de la bourgeoisie montante : intérêt, efficacité et marché.

Bien que ce processus soitdifficile, puisqu'il faut vaincre les penchants mercantilistes encore fort présents, l'idée que le commerce internationalest un moyen d'accroitre ses richesses plus sûrement que les guerres de conquête fait son chemin.

Le commerceest considéré comme une parade aux explosions de fureur destructrice développées par l'économie de marché etl'émergence du libéralisme.

L'essentiel de la richesse provient désormais du grand commerce, dans lequel lespuissances européennes n'ont plus intérêt à faire la guerre sous peine de voir leur puissance économique s'amoindrirpar l'arrêt des échanges commerciaux.

C'est l'idée chère aux partisans du libéralisme telle que le commerce estvecteur de paix.

Cette dernière ne peut être établie qu'en appliquant la théorie du droit naturel dans le domaine desrelations internationales.

Cette philosophie crée une interdépendance économique entre les Etats.

Aucune nation nepeut laisser un Etat voisin entrer en guerre sans voir son économie affectée.C'est le concept de « doux commerce » dont la paternité revient à Montesquieu dans son ouvrage « De l'esprit deslois » de 1748.

« L'effet naturel du commerce est de porter à la paix.

Deux nations qui négocient ensemble serendent réciproquement dépendantes : si l'une a intérêt à acheter, l'autre a intérêt à vendre ; et toutes les unionssont fondées sur des besoins mutuels ».

Un peuple qui commerce n'a pas recours à la guerre, sous peine de porterpréjudice à ses intérêts.

Ce monde dicte le comportement des souverains, c'est un monde sûr, raisonnable,prévisible.Montesquieu avait ajouté que le commerce a la capacité d'adoucir les mœurs et de combattre la barbarie.

Lecommerce posséde des vertus civilisatrices.

« Le commerce guérit des préjugés destructeurs : et c'est presque unerègle générale que, partout où il y a des mœurs douces, il y a du commerce ; et que partout où il y a du commerce,il y a des mœurs douces ».

La logique marchande ne peut pleinement réussir que si les hommes cessent de se haïret apprennent à se respecter, ce qui est justement l'effet des échanges commerciaux.

Les hommes apprennent à seconnaitre, les relations commerciales se socialisent.

Les idées circulent aussi bien que les marchandises, les voyageset les échanges brisent l'ethnocentrisme européen : idée chère au siècle des Lumières.Immanuel Kant ne fait jamais mention des écrits de Montesquieu, mais il est aisé d'imaginer qu'il ait prisconnaissance de ses thèses sur les vertus pacificatrices du commerce.

Kant avait en effet perçu la faiblesse de sonpacifisme juridique.

Son Idéal théorique risquait d'être sans pouvoir sur la réalité.

Il avait besoin d'une garantie quela Nature lui offrait en inculquant un « esprit de commerce » aux hommes : disposition nécessaire à la réalisation de. »

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