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La philosophie est-elle libératrice ?

Publié le 21/01/2004

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Tels des prisonniers dans une caverne (le monde sensible), les hommes croient connaître la réalité en observant les phénomènes sensibles, alors qu'ils ne connaissent que des ombres, c'est-à-dire des copies inconsistantes des vraies réalités : les Idées.L'allégorie nous explique le parcours intellectuel du philosophe pour échapper à ce préjugé, commun à tous les hommes, selon lequel le sensible est seul réel. Ce parcours est la description d'un apprentissage dans lequel le philosophe habitue son esprit à contempler les réalités abstraites, par une éducation progressive où il s'adonne aux mathématiques et à la philosophie. Aussi, de retour dans la « caverne », libéré des anciennes illusions, il est comme un étranger au milieu des prisonniers.Ce texte, s'il concerne d'abord un point très particulier de la doctrine de Platon (la théorie des Idées), a cependant une portée plus générale que l'illustration de cette théorie. Pour les générations ultérieures de philosophes, il a symbolisé l'opposition radicale entre la conscience philosophique, apte à se libérer de toutes les formes de préjugés et d'opinions toutes faites, et la conscience commune, engluée dans ses croyances imposées par la mode, la coutume ou l'éducation, lesquelles constituent la force et le danger de tous les préjugés. ∎ Ce a quoi le texte s'oppose Ce texte s'oppose à tous ceux qui, comme Protagoras, niaient l'existence de vérités universelles, c'est-à-dire de vérités que tous les hommes doivent admettre comme telles.Protagoras affirmait que « l'homme est mesure de toute chose », en ce sens que les opinions de chacun sont vraies uniquement pour lui-même, sans qu'on puisse dépasser leur relativité et décider d'une vérité absolue. Cette conception partait du principe selon lequel toute connaissance provient des informations que nous fournissent nos sens.Protagoras illustrait sa doctrine en s'appuyant sur l'exemple de la relativité des sensations : « les aliments paraissent et sont amers au malade et ils sont et paraissent le contraire à l'homme bien portant ».
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« vérité.

La vérité est érigée en Idéal et c'est à partir de se recherche que le philosophe détermine ce que sont laservitude et la liberté.

Or cette libération de la servitude ne se fait-elle pas au prix d'une nouvelle servitude c'est-à-dire la soumission au dogme de la vérité ? En effet, comme le remarque Nietzsche dans le Gai savoir au § 344, la philosophie de la vérité s'érige comme une nouvelle religion et se fixe comme un impératif catégorique sa recherche.Et c'est bien pour cela que Nietzsche chercher à interroger et à comprendre cette volonté de vérité puisque commeil le dit en reprenant une phrase de Pascal dans les Pensées : « on se fait même de la vérité une idole ».

La vérité est alors une nouvelle servitude en tant qu'elle est une illusion ne s'interrogeant pas sur son fondement.

Or étantune nouvelle idole, la philosophie si elle répond oui à cette volonté de vérité nous plonge plus dans la servitude dudogme de la vérité qu'elle ne nous libère d'une servitude.

Elle serait alors comparable au rocher de Sisyphe.b) Mais plus radicalement si ce type de philosophie peut apparaître comme une nouvelle servitude c'est qu'elleasservit la vie en voulant faire de la philosophie un ascétisme.

Et c'est bien ce que nous révèle Nietzsche dans la Généalogie de la morale , seconde partie.

La philosophie ainsi développé est un asservissement du corps.

Elle révèle alors une faiblesse du corps du philosophe.

C'est ainsi que se développe l'idée selon laquelle « philosopher c'estapprendre à mourir » comme le dira Montaigne dans les Essais .

L'activité spéculative de la philosophie est une invitation à mettre de côté ses désirs pour rechercher le Vrai, à s'émanciper de sa condition corporelle.

La liberté enphilosophie passerait donc par la dichotomie du sujet opérant une sorte de schizophrénie du sujet : libérant l'âme auprix du corps.

Dès lors il s'agit d'un ascétisme dont le paradigme est la méditation ou la contemplation.

Or c'est biencela que Nietzsche critique à travers la faiblesse du corps.

La philosophie ainsi conçue est un asservissement de lavie : elle est servitude et non libération.

Et c'est bien en ce sens qu'il comprend l'avènement de la philosophiemorale.

Elle est une servitude pour les forts donc elle se développe comme une garantie contre le pouvoir des forts.Et il en va de même alors de l'existence de la loi.

En effet suivant ce constat on peut comprendre alors pourquoi lamorale est définie dans Par delà le bien et le mal comme « le langage figuré des affects ».

Dès lors pour être pleinement libre il faut développer ce que Nietzsche appelle sa « volonté de puissance ». c) La libération passe donc comme Nietzsche le dira dans le §1&2 duCrépuscule des idoles par la revalorisation du désir, donc la fin de cette« haine du désir » dans la mesure où le désir est la vie même.

Et cetavènement de l'homme libre est annoncé par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra (« Je vous en conjure, mes frères, restez fidèles à la Terre et ne croyez point ceux qui parlent d'espoirs supraterrestres.

Autrefois leblasphème envers Dieu était le plus grand blasphème.

Mais Dieu est mort; etavec lui sont morts les blasphémateurs.

Ce qu'il y a de pire maintenant, c'estle blasphème envers la Terre, c'est d'estimer les entrailles de l'"Impénétrable"plus que le sens de la Terre… ») et pleinement affirmé dans le Gai savoir § 125 à l'aune de la formule « Dieu est mort et nous l'avons tous tué » : "Dieuest mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nousconsolerons-nous, nous, meurtriers entre les meurtriers ! Ce que le monde apossédé de plus sacré et de plus puissant jusqu'à ce jour a saigné sous notrecouteau; qui nous nettoiera de ce sang ? Quelle eau pourrait nous en laver?Quelles expiations, quel jeu sacré seront nous forcés d'inventer ? La grandeurde cet acte est trop grande pour nous.

Ne faut-il pas devenir Dieu nous-mêmes pour, simplement, avoir l'air dignes d'elle ? Il n'y a jamais eu d'actionplus grandiose, et, quels qu'ils soient, ceux qui pourraient naître après nousappartiendront, à cause d'elle, à une histoire plus haute, que jusqu'ici, ne futaucune histoire ! » Ici il faut voir que Dieu représentait l'ensemble de nosservitudes, de nos croyances ancrées comme le bon, le juste, le vrai etc.

La mort de Dieu est la destruction soudaine de nos repères et par là de nos servitudes de tous ces liens qui enchaînésà une volonté de néant.

Et c'est pour cela que Nietzsche dira dans la Volonté de puissance : « Homme supérieur, ce Dieu a été votre plus grand danger, vous n'êtes ressuscités que depuis qu'Il est dans la tombe, c'est maintenantseulement que vient le grand midi, à présent l'Homme supérieur devient Maître, maintenant seulement la montagnede l'avenir va enfanter, et Dieu est mort, maintenant nous voulons que le Surhomme vive.

» Transition : Ainsi, si la philosophie pourrait être libératrice, ce n'est certainement pas sous une forme ascétique puisqu'elleconduit à une nouvelle forme de servitude.

Il faut donc se libérer et cette libération se trouve magnifier dans cettevolonté de puissance.

Mais est-ce à dire que la philosophie n'est pas libératrice ? En effet, ce surhomme n'est-il pasdéjà le fruit d'une réflexion philosophie et ne fera-t-il pas usage de son propre entendement pour se libérer de sesanciennes idoles ? III – La philosophie comme lumière intérieure & esprit des Lumières a) Il semble bien que oui.

Or ce mouvement d'usage propre de son entendement est une maxime propre que l'onretrouvait dans l'esprit des Lumières notamment à travers la maxime philosophique que développa Kant dans son article programmatique Qu'est-ce que les Lumières ? avec la fameuse formule du « sapere aude » : « Qu'est-ce que les Lumières ? La sortie de l'homme de sa minorité dont il est lui-même responsable.

Minorité, c'est-à-dire incapacitéde se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d'autrui, minorité dont il est lui-mêmeresponsable (faute) puisque la cause en réside non dans un défaut de l'entendement mais dans un manque dedécision et de courage de s'en servir sans la direction d'autrui.

Sapere aude ! (Ose penser) Aie le courage de teservir de ton propre entendement.

Voilà la devise des Lumières.

La paresse et la lâcheté sont les causes qui. »

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