Devoir de Philosophie

La philosophie est-elle une affaire sérieuse ?

Publié le 07/10/2005

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PHILOSOPHIE (gr. philo, désirer; sophia, savoir) Étymologiquement, « amour de la sagesse ». Cependant, la sagesse n'étant qu'un art de vivre, la définition commune de la philosophie comme sagesse" est critiquable. En effet, sophia désigne en fait moins un savoir empirique adapté à la conduite de la vie qu'un savoir abstrait. En ce sens, la philosophie est essentiellement élévation de la pensée, théoria, contemplation. Cependant, comme l'indique l'allégorie de la caverne de Platon, le philosophe ne quitte le monde sensible que pour y redescendre, puisqu'il lui revient de gouverner la cité idéale. S'il s'agit de s'exercer à l'abstraction, il faut ne pas s'y perdre. Or, si la philosophie ancienne reste encore marquée par l'opposition de la contemplation (théoria) et de l'action (praxis"), la philosophie moderne est plutôt soucieuse d'abolir cette distinction, comme le signale le projet cartésien de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». Elle cesse alors d'être un savoir désintéressé pour se mettre au service de la construction d'un monde régi par la science". Du coup, elle risque ou bien de devenir une spécialité comme les autres, ou bien, refusant cette spécialisation, de passer pour une activité dilettante réservée à quelques dandys de la pensée. Telle est l'aporie du philosophe contemporain : rester un généraliste sans sombrer dans l'insignifiance. Dès lors, pour éviter ce piège, la philosophie doit affirmer son sérieux par la prudence d'un jugement née de l'accumulation du savoir. Elle devient ainsi histoire de la philosophie, non pas connaissance érudite des doctrines, mais plutôt éveil de la pensée à elle-même à partir de ce qu'ont pensé les autres. Le développement de la philosophie peut alors se comprendre comme celui de la vérité à travers les différents moments nécessaires à son déploiement. Cette définition dialectique, proposée par Hegel, permet de saisir la nécessité rationnelle qui gouverne l'histoire de la philosophie : le philosophe est fils de son temps, et comme ceux d'hier, il lui revient de répondre aux besoins de son époque. La philosophie ne se réduit donc pas à ses oeuvres qui sont comme les tombeaux de la philosophie passée : elle est essentiellement vivante dans l'activité présente de penser, qu'exprime magnifiquement tout enseignement où le maître, à la manière de Socrate, requiert la participation du disciple.

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« scientifique du réel et des choses ? II) L'abolition de la philosophie au profit de la science ? § La société apparaît comme une société dominée par la science, par l'exigence de preuves, devérification et d'expérimentation.

C'est pourquoi la philosophie, si elle s'est montrée dans unpremier temps utile, comme étonnement, à la mise en place de la science, apparaît aujourd'huidépassée par ce modèle qu'elle a néanmoins contribué à créer.

C'est, dans la société modernela science qui prime et avec elle, la méthode expérimentale.

La méthode expérimentaleconsiste en effet à déduire de l'hypothèse avancée par le savant pour donner l'explication desphénomènes observés, des conséquences telles qu'elles puissent être comparées avec lesfaits dans l'expérimentation.

Ainsi cette méthode réprime-t-elle les écarts de la théorie et del'imagination. § La définition de la vérité par le contrôle expérimental est indépendante de la philosophie : pourla science moderne la vérité est définie par la vérification expérimentale, c'est-à-dire par laconfrontation de la théorie avec la réalité des faits : il y a là un critère de vérité tout à faitindépendant de la réflexion philosophique.

(ce qui était différent pour la science antique pourlaquelle est vrai ce qui est justifié par des principes, en sorte que le problème fondamental soitcelui de la recherche du fondement, recherche proprement philosophique). § La philosophie paraît liée aux débuts des sciences, non à leur développement : une science estfondée dès qu'elle dispose de ses principes et de sa méthode, il semble dès lors qu'elle disposelibrement du domaine de la réalité qui lui appartient en propre, et puisse désormais considérerla philosophie comme une étape de son développement historiquement dépassée. § Dans l'approche scientifique des choses, la quantité des résultats scientifiques s'estprodigieusement accrue.

La science a compétence sur la totalité du réel ; les sciences del'homme et de la vie peuvent également se prononcer sur des valeurs (maladie/santé,normal/anormal, fonctionnel/inadapté), qui ne sont plus alors le propre de la philosophie. Mais la philosophie n'est –elle pas plus que cela, un devoir pour l'homme ? N'est-ce pas en rester à une visionnaïve que d'en faire une discipline bien en dessous de la science et non rationnelle ? III) La philosophie comme devoir. § La philosophie semble néanmoins inhérente à la nature humaine, ne serait-ce que par sa définitionpremière d'étonnement face aux choses.

N'est-ce pas en effet le moteur de toutes les recherchesmalgré tout ? L'exercice de la philosophie apparaît dès lors selon une double dimension : d'abordparce qu'elle n'est que le prolongement d'une attitude naturelle à l'homme (et qui le caractérise entant que tel), mais aussi parce qu'un tel exercice permet de garder un regard critique sur le réeldans la totalité de ses dimensions, comme pour les études philosophiques sur les conséquences decertaines avancées techniques ou scientifiques, études réflexives qui apparaissent toutesnécessaires à la fois pratiquement et éthiquement.

Cet exercice de la philosophie apparaît donccomme nécessaire, mais d'une nécessité que l'on peut aller jusqu'à qualifier de morale, car elle estse grâce à quoi l'homme se réalise dans son humanité, ou elle en est, en tout cas la condition depossibilité (puisqu'elle lui permet de s'auto constituer comme sujet, et répond à sa naturelleinquiétude). § La philosophie apparaît alors également nécessaire ai sein de la démarche scientifique elle-même.On pense notamment au développement contemporain de la sphère de la bioéthique et dudéveloppement durable.

Des problèmes, apparaissant tous scientifiques de prime abord, viennentchercher de l'aide vers la démarche philosophique.

On peut en effet prendre l'exemple du problèmede l'euthanasie dans le milieu médical ou encore de l'embryologie.

Il apparaît en effet aujourd'huinécessaire de faire appel à la philosophie, dans sa dimension morale notamment, afin de mettre enperspective ces problèmes : comment déterminer l'âge auquel on put dire qu'un embryon est unepersonne ? Est-ce d'après des faits scientifiques de constitution du fœtus ? Le fœtus est-il dès sagénération une personne humaine ? Se mettent en place actuellement dans les institutionshospitalières des comités d'éthique au sein desquels des scientifiques mais aussi des spécialistesde philosophie traitent de ces problèmes. § La société apparaît alors comme surdéterminée pas le règne de la science qui tend à déshumanisercette société.

La philosophie apparaît alors d'autant plus nécessaire dans la société qu'elle vientremettre l'homme à sa place comme personne morale fondamentalement libre, et non commesimple machine, dans un monde gouverné par les progrès de la technologie.

La philosophie estalors non seulement cette propédeutique qui a permis visiblement la constitution de la science,par son caractère d'étonnement, mais elle est ce qui doit accompagner nécessairement lascience, dans la société moderne, afin de s'assurer qu'elle n'a pas une emprise totale sur l'homme.Tout progrès scientifique doit alors s'accompagner d'une réflexion philosophique et même la. »

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