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La philosophie va-t-elle contre le sens commun ?

Publié le 08/10/2005

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philosophie
  • [La philosophie est est un questionnement sans concession du sens commun et des préjugés. Elle exige une remise en cause de ce qui paraît aller de soi, de ce qui semble évident.]
  1. La philosophie est une interrogation radicale
  2. Le refus de l'absolu
  3. Tout est relatif ?
  4. Savoir, c'est se ressouvenir
  5. Le sens commun et la doxa
  6. La science contre le sens commun
  • [La philosophie repose sur l'usage de la raison. Une philosophie qui va contre le sens commun ne peut donc être considérée comme ni rationnelle, ni raisonnable. Le sens commun n'est en effet rien d'autre que le bon sens ou la raison, commun à tous les hommes.]
  1. Le sens commun est la puissance de distinguer le vrai du faux et le bien du mal
  2. Le sens commun, c'est la logique
  3. Il est chimérique d'aller contre le sens commun

Dès le début du Discours de la Méthode, Descartes affirme que le «bon sens« est la chose du monde la mieux partagée. Mais pour très vite déplorer qu'il soit presque toujours utilisé à mauvais escient et n'aboutisse qu'à des erreurs communément partagées. Entre ce «bon sens« (la raison) et le «sens commun« (l'opinion), il semble donc que l'écart soit prononcé. Faut-il en déduire qu'il appartient à la philosophie, si elle veut être fidèle à sa vocation rationnelle, de systématiquement « aller contre « et critiquer le sens commun? Comment justifier une telle méfiance et une telle hostilité?

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« nouveau chaque segment suivant la même proportion; tu auras alors, en classant les divisionsobtenues d'après leur degré relatif de clarté ou d'obscurité, dans le monde visible, un premiersegment, celui des images — j'appelle images d'abord les ombres, ensuite les reflets que l'onvoit dans les eaux, ou à la surface des corps opaques, polis et brillants, et toutes lesreprésentations semblables; tu me comprends?Adimante : Mais oui.Socrate : Pose maintenant que le second segment correspond aux objets que ces imagesreprésentent j'entends les animaux qui nous entourent, les plantes et tous les ouvrages de l'art.Adimante : Je le pose.Socrate : Consens-tu aussi à dire, demandai je, que, sous le rapport de la vérité et de soncontraire, la division a été faite de telle sorte que l'image est à l'objet qu'elle reproduit commel'opinion est à la science?Adimante :J'y consens fort bien.Socrate : Examine à présent comment il faut diviser le monde intelligible.Adimante : Comment?Socrate : De telle sorte que pour atteindre l'une de ses parties l'âme soit obligée de se servir,comme d'autant d'images, des originaux du monde visible, procédant à partir d'hypothèses,non pas vers un principe, mais vers une conclusion; tandis que pour atteindre l'autre — quiaboutit à un principe anhypothétique — elle devra, partant d'une hypothèse, et sans le secoursdes images utilisées dans le premier cas, conduire sa recherche à l'aide des seules idées prisesen elles-mêmes." PLATON Ce texte est l'un des passages les plus importants de l'oeuvre de Platon.

Il énonce les propositionsfondamentales non seulement de sa métaphysique, mais aussi de sa théorie de la connaissance.

Ladistinction que Socrate introduit de la ligne 1 à la ligne 7 sépare les êtres sensibles des êtres intelligibles.Les traditions chrétienne et néoplatonicienne trouveront dans ce texte, à tort ou à raison, l'origine del'opposition entre deux mondes, l'un matériel, « l'ici-bas », et l'autre purement idéel, « l'au-delà ».

Quoiqu'il en soit, Socrate propose une hiérarchie des êtres : certains «sont» plus que d'autres et sont plusconnaissables que d'autres.La deuxième partie du texte propose la transcription de ces thèses métaphysiques dans le registre de lathéorie de la science.

À chaque degré de l'être correspond un type de connaissance.

Leur précision etleur vérité vont s'accroissant à mesure que l'on s'élève dans l'échelle des êtres : l'opinion, issue del'expérience perceptive, a pour objet le monde sensible alors que la science se définit par l'accession auxintelligibles.

Y a-t-il pour autant une séparation imperméable entre l'expérience et la science? Certesnon, puisque pour accéder au premier degré des êtres intelligibles, qui ne sont pas encore les Idées, ilest possible de partir de l'expérience sensible et de s'élever à la science par des raisonnements.Toutefois, remarquons que la science suprême, la dialectique, reste entièrement à l'écart de l'expérienceet ne prend sa source que dans des principes intelligibles et donc anhypothétiques. Le sens commun et la doxa L'opinion (la doxa ) constitue selon Platon et quelques autres philosophes le plus bas degré de la connaissance : elle ne peut atteindre le vrai.

Elève de Socrate, Platon établit une distinction entre l'opinion (doxa) et la science.

L'opinion, ce sont les idées communément admises.

La science, au contraire, c'est la connaissancedirecte, intuitive, des vérités éternelles.

Cette distinction entre opinion et vérité recoupe celle du mondesensible et du monde intelligible.

Pour connaître, il nous faut abandonner le témoignage des sens pour préférercelui de l'intelligence. La science contre le sens communPar opinion ( doxa ), il faut entendre les idées communes, les préjugés, tous les avis qui se fondent sur les apparences.

L'opinion ne pense pas ce qu'elle pense.

Ainsi, l'opinion publique d'Athènes a condamné Socrate àmort parce qu'elle le considérait comme un impie, un rebelle et un corrupteur de la jeunesse, alors que c'étaitle plus sage et le plus intelligent des hommes.

L'opinion est incapable de voir la vérité parce qu'elle est bête.En épistémologie, Bachelard dira que: "L'opinion a, en droit, toujours tort." Bachelard, La Formation de l'espritscientifique, 1938.La science n'a rien de commun avec l'opinion, l'accord entre la science et l'opinion ne peut porter que sur unequestion de détail car la science construit une vision du monde totalement fondée sur des principesrationnels.

L'opinion est surgissement spontané d'idée ; elle n'est pas le résultat d'un processus conscient deréflexion.

C'est la conscience spontanée qui a des opinions, seule la conscience réfléchie peut passer del'opinion à la connaissance.Gaston Bachelard, dans "La philosophie du non" montre que la démarche scientifique se forme et se reformecontre les premières impressions et contre les idées préconçues.

Le sens commun constituant un «obstacleépistémologique» à la recherche de la vérité.

C'est ce qui explique l'incrédulité qui accueillit la découverte d'unGalilée ou d'un Darwin lorsqu'ils prétendirent que la terre tournait autour du Soleil ou que le singe étaitl'ancêtre de l'homme.

Ces thèses contredisaient trop le sens commun d'emblée héliocentriste et fixiste.. »

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