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La poésie est plus philosophique et plus noble que la chronique. Aristote

Publié le 19/03/2020

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aristote

«L’unité de l’œuvre ne vient pas, comme certains le croient, de ce qu’elle a un héros unique. Car il se produit dans la vie d’un individu unique un nombre élevé, voire infini, d’événements dont certains ne forment en rien une unité. »

« La différence est que l’un dit ce qui a eu lieu, l’autre ce qui pourrait avoir lieu ; c’est pour cette raison que la poésie est plus philosophique et plus noble que la chronique : la poésie traite plutôt du général, la chronique du particulier. »

« Il faut agencer l’histoire de telle façon qu’en apprenant les faits on frissonne et qu’on ait de la pitié devant les événements. C’est bien ce que l’on éprouverait en apprenant l’histoire d’Œdipe. »

 

 

aristote

« Poésie/ 283 se produire autrement.

La chronique reste immergée dans la sphère de la contingence, du possible, du hasard.

Elle ne peut donc pas nous éclairer sur ce qui nous entoure.

A l'inverse, la poésie (c'est-à-dire la tragédie ou l'épo­ pée pour Aristote) ne s'en tient pas à la réalité, mais en produit, grâce à la fiction, une intelligence.

Elle ne traite pas du particulier, du contingent, mais du géné­ ral.

« Le général, c'est le type de chose qu'un certain type d'homme fait ou dit vraisemblablement.

» L'intrigue proposée par le poète n'est pas un pur caprice imaginatif, ni un simple rècit des faits: c'est une intelli­ gence de l'action.

La fiction vise à dégager la cohérence, la vraisemblance ou la nécessité d'une action.

Tel type de personnage, placé dans tel type de situation devra logiquement se conduire de la façon décrite.

C'est la mise à jour de cette logique que le poète effectue, alors que le chroniqueur est astreint à décrire les hasards et les interférences quLpeuvent perturber cette cohérence.

Par exemple, Sophocle décrira dans Antigone non pas le caractère des héros, Antigone ou Créon, mais ce que leurs types de convictions les amèneront à faire.

Le souci politique de Créon le poussera à interdire à celui des frères d' Antigone qui s'est battu contre la ville d'être enterré, et à accorder une sépulture à l'autre.

La piété religieuse et familiale d' Antigone la conduit à juger tyrannique et injuste l'édit de Créon.

La pièce décrit alors la logique d\in affrontement inévitable.

La force d'une telle œlivre (et aussi bien d'Œdipe) provient du fait que le lecteur y reconnaît des schèmes, une logique à l'œuvre dans d'autres situations, et que cette recon­ naissance permet une meilleure compréhension de la réalité.

Si l'on préfèr~, la fiction, la mise en intrigue, épure l'histoire réelle ou supposée telle de ses scories contingentes, pour en dévoiler la pure logique.. »

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