La politique dépasse-t-elle nos passions ?
Publié le 19/11/2012
Extrait du document
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I : La politique est à la fois l'activité de la cité et du pays comme très grande cité, et l'étude de cela.
Comme
l'individu est l'indivisible, le sujet qui meurt donc si on le coupe en deux, il est pris dans l'ensemble de la cité
et donc il est intelligible qu'on lui demande de se dépasser pour le bien commun.
En effet, lui dit-on depuis
au moins Aristote et son " Ethique à Nicomaque ", il ne pourra pas être heureux seul mais seulement dans une
cité heureuse.
En ce sens, la politique inclut la passion individuelle en l'encadrant.
Platon , dans sa
" République ", affirme qu'il y a des tendances en nous qui feraient vite de chacun de nous un tyran.
Aristote
dit que l'homme seul est vite une bête, allant encore un peu plus loin dans le même sens.
L'éducation va donc
prendre en main l'individu en l'habituant à se tenir tranquille, donc à dominer son agitation passionnelle
naturelle.
La passion est classiquement vue comme la passivité de la raison, l'éclipse de la raison.
L'alcoolique s'est
promis toute la journée de ne pas boire ; il rentre chez lui et se verse un calvados ; ça n'a duré que trente
secondes.
En trente secondes on peu commettre un massacre.
On demande à chacun de passer de la liberté-
spontanéité , la liberté naturelle dans le langage de Rousseau , à la liberté civile : l'obéissance à une loi décidée
ensemble.
En ce sens, l'ensemble dépasse l'individu qui en fait partie.
C'est pour ça que Rousseau , dans son
" Contrat social ", dit que la politique tourne au meilleur et élève l'homme au-dessus de l'animal qu'il était
avec ses passions et l'habitue à employer sa raison dans la discussion des lois.
Mais l'idée de supprimer les passions, ou les conflits, nous mènerait à l'utopie, la société de "nulle part".
Donc il ne s'agit pas de supprimer les passions mais de les dépasser au sens de les inclure dans un ensemble
plus vaste.
Le totalitarisme, analysé par Hannah Arendt , n'est pas loin de l'utopie, tout en servant la pire
passion : celle de vouloir régler tous les problèmes d'un seul coup
II : On a souvent peur de l'enfant capricieux reste comme une couche de chaque individu et c'est pour cela qu'on
demande un dépassement.
Dépasser signifie surmonter, comme lorsqu'un cavalier en dépasse un autre : il
surmonte sa vitesse.
Mais avec Hegel dépasser signifie aussi dépasser la thèse et l'antithèse dans la synthèse.
Si la position première – la thèse – est le caprice de l'enfant, la répression morale vue par Freud est l'antithèse
qui apprend à l'enfant à ménager du temps pour le travail au milieu du plaisir.
Malheureusement la répression
morale première, amenant le refoulement, ou auto-interdiction des idées interdites de l'extérieur, l'intériorisation de
l'interdiction extérieure , ne va pas sans difficulté.
Les difficultés nées de là forment de nouvelles passions et ne viennent pas de la société, donc de la politique
dont les parents sont le relais (Il se peut qu'il n'ait pas voulu dire ça, j'ai essayé de traduire au mieux…) .
Les parents sont
un relais social et politique auprès de l'enfant.
Si la répression a été excessive ou insuffisante, le refoulement
s'est mal fait, et nait le trouble mental.
Le sujet est déchiré entre sa passion sexuelle et l'interdit, au lieu
d'avoir assimilé l'interdit.
Quand il investit ce défaut dans l'activité publique, on peut craindre le pire.
Le "ça"
est la partie de l'inconscient faite des idées interdites dynamisées par la forme sexuelle.
Sa puissance quand
les idées sont mal refoulées peut s'épancher en politique.
Ici malgré le surmoi , ou souvenir inconscient de l'autorité
morale parentale , [Les idées ou idéaux je suppose] dominent les contenus du "ça".
Ils font appel, sans que personne
ne le voie à des contenus voisins dans la population, risquant d'entrainer un enthousiasme douloureux.
Le
tyran, à cet égard, ressemble souvent à un enfant capricieux.
Si on ne veut pas que la vie politique soit
dominée par les passions, il faut chercher à rendre les gens maitres de leurs passions en politiques.
III : Cela ne veut pas dire, on l'a vu au départ, supprimer passions et conflits nés d'elles.
Le seul moyen de
synthétiser la thèse et l'antithèse "il faut laisser les passions s'exprimer ", et "il faut articuler les passions des uns et des
autres" est de consulter les gens sur leurs passions et de les discuter.
C'est la justification de vote.
On va
demander aux gens, durant la campagne électorale, de réfléchir à leur raison et à leur passion et aux
oppositions entre passions.
La justice et la dérivation de la violence vers la discussion : on va "s'expliquer
devant le juge" depuis les Egyptiens.
Ici le parcours est voisin : on dérive les passions vers leurs discussions.
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