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La politique peut-elle être éthique ?

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A force de dire et répéter que la politique repose sur la force, sur la ruse, qu'il ne faut pas espérer un monde meilleur, plus moral, que l'on doit faire face à la réalité et non la rêver, l'on ne fait que maintenir une situation qui, des Grecs à nos jours, n'a, dans le fond, pas beaucoup changé: toujours les mêmes luttes pour prendre le pouvoir, toujours la même ignorance de ce qu'ont pu dire les philosophes, toujours le même mépris pour les gouvernés. Sans croire en des lendemains qui chantent, sans être utopiste, on peut néanmoins raisonnablement espérer qu'une véritable éducation morale de chaque futur citoyen permettrait à la politique de devenir elle-même action morale et non plus instance qui règle les conflits par la force tout en servant prioritairement les intérêts particuliers de la classe dorninante. En tout cas, d'un point de vue théorique, c'est-à-dire philosophique, tous les philosophes ont fondé la politique sur la morale. Même l'amoralisme de Machiavel tend à une fin morale. Si la fin peut justifier les moyens, c'est seulement à condition que cette dernière ait un contenu éthique.

« - La politique ne peut pas recevoir son princi pe de l'éthique L'action politique n'attend pas.

Au philosophe de réfléch ir.

A l'homme politique d'ag ir.

Il est utopique de com pter sur l' hypothé tique moral ité des citoye ns pour parvenir à assurer l' ordr e et la puis sance de la nat ion.

Ce sont les circonstances qui gouvernent L a politique n'a que faire de la morale lors­ qu'elle doit immédiate­ ment répondre à une «Un esprit sage ne condam­ nera jamais quelqu'un pour avoir usé d'un moyen hors des règles ordinaires pour régler une monarchie ou fonder une république ...

Nicolas Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live invasion, une catastrophe naturelle, économique, une crise sociale.

Le grand stratège en matière de politique, pense Machia­ vel, n'est pas celui qui réfléchit en moraliste, mais celui qui sait prendre les bonnes décisions au moment où il le faut.

Il est utopique de vouloir marier éthique et politique 1 'on peut toujours L rêver à un monde meilleu r.

Platon, Tho­ mas More, Francis Bacon, Charles Fou­ rier, en philosophes, ont dessiné les plans d'une cité radieuse.

La réalité est malheureusement moins séduisante.

La politique, pour être effi­ cace, doit tenir compte de ce fait: l'homme, par nature, n'est pas enclin à se sou met tre aux décrets de la morale.

L'absence d'é thique rend nécessaire la politique C omme Rousseau l'a vait bien vu, il n'y aurait pas besoin de lois, de gouverne­ ments, si tous les hommes pouvaient obéi r aux préceptes que leur dicte leur conscience morale.

Puisque ce n'est pas le cas, il faut bien s'en remettre à la politique, laquelle dispose de la force pour imposer ce que l'éthique ne par­ vient pas à imposer.

La politique concerne le plus grand nombre; la morale concerne le plus petit nombre.

La politique ne peut donc pas prendre pour principe l'éthique.

Si tel était le cas, elle serait systématiquement vouée à l'échec.. »

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