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Max Weber oppose « éthique de responsabilité » et « éthique de conviction » . En quoi cela éclaire-t-il la politique ?

Publié le 02/11/2011

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Max Weber, célèbre sociologue et économiste allemande du début du XIXème siècle, s'illustre comme l'un des fondateurs de la sociologie moderne aux côtés de E. Durkheim ou encore Karl Marx. Il participe alors à la mise en place de concepts qui, sont encore aujourd'hui, au cœur de débats sociologiques. En 1919, il publie alors « Le Savant et le Politique «, recueil de conférences prononcées à l'université de Munich. En outre, la tension du monde dans lequel vit Weber 1919, est ainsi le reflet des notions et oppositions abordées dans cet ouvrage. Il y introduira alors l'éthique de responsabilité et l'éthique de conviction. Par cette notion d'éthique, Max Weber entend alors une représentation, un système de valeurs qui se base donc soit sur le modèle de la responsabilité ou de la conviction, des principes. Cependant, dans cet ouvrage, il oppose « éthique de responsabilité « et « éthique de conviction «. En quoi cela éclaire-t-il la politique ? En effet, l'éthique de responsabilité renvoi l'efficacité du résultat, aux conséquences de nos actes face à nos décisions notamment politique tandis que l'éthique de conviction illustre une action, une gouvernance dans le plus pur sentiment de croyance, de sentiments, sans même engager notre responsabilité face à nos actes. De plus, par le terme « éclairer « on entend alors le fait de rendre la politique plus compréhensive, plus intelligible. Cependant peut-on alors être responsable des conséquences de nos convictions et concilier les deux éthiques en politique ?

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« comme s'inscrit cette interdépendance en politique, notre domaine de prédilection ? Quelles sont ses limites ? Deuxièmement, intéressons nous donc plus précisément à cette notion de dépendance en politique, soulevée dans lapartie précédente.

Cependant, définissons tout d'abord la notion de politique.

Selon Weber, la politique se résumeen partie au monopole de la violence légitime.

Néanmoins, élargissons le sujet d'étude.

Ainsi la politique peut sedéfinir étant l'art de gouverner, de gérer les affaires publiques d'un Etat.

Elle concerne ainsi tout ce qui touche à lagouvernance d'un Etat d'une communauté, d'une société humaine en générale.

Cette société est le plus souventorganisée en institutions.

Ainsi, un homme politique tel qu'un chef d'Etat, se voit alors responsable de l'harmonie, del'entente de la société qu'il dirige.

Il doit ainsi répondre aux exigences de la population en prenant certainesdécisions et en effectuant des choix parfois cruciaux, notamment en temps de crise.

En politique, on est ainsiresponsable du bien-être de la population que ce soit en temps de prospérité ou de difficultés.

Toute décision aalors un impact fondamental dans la politique du pays, soit le choix d'une réforme de retraite ou encore dediminution des impôts.

Effectivement, la plupart du temps, la décision du politique touche alors directement la vie desa population.

Ainsi en cas de crise, de réformes ou de décisions en générale, il doit répondre de ses actesnotamment face à des conséquences plus ou moins bénéfiques.

On parle alors de vertu de l'homme politique, soitune conscience de ses actes et paroles, qui nécessitent alors une réflexion.

Il se trouve alors littéralement dans leprincipe de l'éthique de responsabilité.

En effet, par son choix de politique, de réforme, il se présente comme étantle premier responsable du bien-être ou mal-être de la société.

C'est avant tout vers ce personnage et sesinstitutions, notamment son gouvernement, que se retourne la population lors de revendications sociales.

Cesactions politiques s'inscrivent alors directement dans une logique collective et non pas seulement aux buts etintentions personnelles du politicien.

Cependant, l'éthique de responsabilité n'est pas seule à intervenir dans lapolitique, contrairement à ce qu'on pourrait croire.

En effet, l'éthique de conviction a en partie sa place dans cettelogique politique.

En effet, un des principaux buts de la politique est avant tout la conquête du pouvoir, cettevolonté de séduire son auditoire, de faire adhérer à sa cause, à ses idées.

Quel politique accepterait de rester dansl'ombre du pouvoir pour la défense de ses causes ? Très peu sans doute.

La force du pouvoir a un pouvoird'attraction plus que convainquant.

De ce fait, la présence de convictions et de principes est capitale à cettevolonté du politique de défendre ses idées et perceptions.

Ces principes lui permettent de conserver cette flammed'ambition et de conquête.

En politique, il ne faut pas opposer mais connecter cette bipolarité conviction / responsabilité qui touche à quelque chose d’essentiel.

On doit ainsi arriver à trouver un certain compromis entre cette éthique de responsabilité et de conviction carselon Weber : « Il n’y a que deux péchés en politique : ne défendre aucune cause et n’avoir pas le sentiment de responsabilité .

» La question est de savoir avant tout comment trouver ce juste milieu entre convictions et responsabilité.

On a vu précédemment que ces deuxéthiques étaient liées entre elles mais également liées à la politique.

La difficulté même de la politique est de savoir trouver un équilibre entreresponsabilité face à nos choix et l'importance de nos convictions face au pouvoir.

En effet, en fonction de l'importance que va accorder lepolitique à l'éthique de responsabilité ou à l'éthique de conviction, c'est le régime politique tout entier qui va en subir les conséquences.

Il paraîtalors impossible pour un politique de faire un partage strictement équitable entre ses convictions et sa responsabilités.

Prenons comme exemple, lecas d'un régime politique communiste.

Rappelons-le, le communisme est une organisation sociale fondée sur l'abolition de la propriété privée desmoyens de production au profit de la propriété collective.

La société communiste repose alors sur une société sans classe, sans inégalité.Cependant, au fils des siècles, on a pu remarquer que les régimes dit communistes se sont rapidement transformés en dictature comme l'URSS ouCuba au XXème siècle.

On peut considérer que la conception de la société communiste selon Marx, n'a quant à elle, jamais vraiment été appliquée.Ces régimes politiques se basaient alors sur le transmission d'idéologie, de conceptions communistes en utilisant des moyens tels que lapropagande, répression ou encore la terreur.

Les dictateurs imposaient alors leurs convictions et principes à toute une population ; ignorant lesconséquences à l'égard de celle-ci.

On retrouve alors parfaitement le schéma de l'éthique de conviction qui prend alors une place essentielle ausein de régime communiste de ce type.

En effet, l'idéologie du partie passe avant tout, même avant le bien-être et l'harmonie de la population.

Dansce type de régimes communistes dictatoriaux on assistait alors à la mise en place de camps de travail, d’exécution et déportations, le tout modelépar un « culte de la personnalité » vis-à-vis du dictateur en question.

Le message idéologique doit ainsi être transmis quelque soit lesconséquences à venir.

Plus généralement, l'idéologie communiste, qu'elle soit Marxiste ou Stalinienne, nécessite avant tout une importance deconvictions et principes à défendre malgré tout face à une éthique de responsabilité mise au second plan, du moins vis-à-vis de la société.

Celle-cine peut alors que subir le régime mis en place et n'est la plupart du temps, jamais consultée.

Cette prépondérance de l'éthique de conviction forgedonc en partie le système communiste.

Cependant, on remarque aujourd'hui la disparition quasi-totale de ce type de régime politique à la surfacedu globe, probablement à cause de son instabilité et fragilité.

Enfin, à l'inverse, on pourrait considérer la démocratie, comme un régime où le poidsde l'éthique de responsabilité paraît beaucoup plus conséquent que dans les deux autres cas étudiés.

Cette éthique est alors l'un des fondementsde la réussite d'une démocratie saine.

Cette dernière permettra alors de revaloriser cette éthique de responsabilité et de supprimer tous conflitsd’intérêts au sein de l'Etat.

En effet dans ce système, la responsabilité revient aux deux parties d'un Etat : la population et le gouvernement.

Eneffet, ce dernier est chargé d'assurer le bien-être social, économique de la société par des choix et réformes judicieux et pragmatiques aussi bien entant de crise que d'harmonie.

La population s'en remet donc totalement à lui, et lui accorde sa confiance.

Egalement, dans un systèmedémocratique, la population en tant qu’électeurs est aussi chargé de désigner, d'élire un dirigeant, que ce soit à l'échelle locale, régionale ounationale.

La responsabilité de ces élections réside donc entre les mains de l'électorat.

En outre, celle-ci possède la responsabilité de ses droits etdevoirs, notion fondamentale dans ce type de système politique.

Par conséquent, dans une démocratie, l'éthique de responsabilité est doncpartagée par les deux acteurs principaux du fonctionnement de l'État.

Les acteurs de cette démocratie étant multiples, on met en partie fin auxsystèmes de régime autoritaire, où seules les causes de l’État comptaient.

Cependant, ces propos sont à nuancer car l'éthique de conviction aégalement sa place au sein d'une démocratie.

En effet, que serait un gouvernement si il n'avait aucune cause à défendre, mais uniquement sapropre responsabilité ? De manière utopique, elle s'illustre alors comme étant la passion, la volonté des politiques à défendre les causes et intérêtsde la population, avant tout autre conviction personnelle.

Le système démocratique réside donc en un savant mélange d'une éthique de. »

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