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La présence d'autrui constitue-t-elle une aliénation ou un accomplissement ?

Publié le 16/04/2012

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Le dialogue permet de se connaître soi-même. Selon Platon, l'un des moyens privilégiés de la connaissance est le dialogue. C'est par le dialogue que Socrate réussit à « accoucher « les esprits. L'injonction socratique (« Connais-toi toi-même «) passe par la méditation d'un autre (un maître) qui nous enseigne une vérité qui se trouvait déjà en dedans de nous. Autre exemple: on aime un écrivain parce qu'il exprime des sentiments qui sont déjà en nous, mais informulés.

 Nous nous définissons à travers nos amitiés et nos intimités. L'importance de l'intersubjectivité, de la relation entre deux personnes, dans la formation du moi a été soulignée par Hegel et par Sartre. Pour eux, je ne peux me définir que par que par rapport à l'autre. Jean-Paul Sartre a dit « Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre «. Toutefois, il n'y a pas de place pour la rencontre, pour l'échange, car l'autre est perçu comme un « ennemi « qui veut nous dominer.

 

« critique est le seul moyen pour autrui de jouer un rôle dans mes actions.

Notre image nous échappe et est soumise à l'opinionextérieure.

Sartre l'a bien montré, c'est le regard qu'autrui porte sur moi-même qui me permet de prendre conscience de ce que je suis.Je n'ai pas à rejeter l'avis que les autres ont sur moi.

Bien au contraire, c'est cet avis qui me permet de mieux me connaître et,donc, de mieux diriger ma propre pensée.

Même si on ne dépend pas d'autrui, je ne suis jamais, ou peu moi-même lorsque autrui est sur mon passage.

Son regard merenvoie à moi-même : il est ce qui m'interpelle, me juge et m'aliène.

Je deviens étranger à moi-même, je ne suis plus moi, jeme forge un rôle et offre une façade.

Prenons pour exemple la honte, qui reflète bien le fait que le regard d'autrui m'aliène.En effet, lorsque j'ai honte, que je rougis, cela est avant du au fait qu'autrui m'observe.

Le jugement d'autrui me fait peur etpar conséquent je me forge une carapace pour me protéger.

2) La pensée se forge sous l'influence d'autrui C'est grâce à autrui que l'homme apprend.

La pensée ne se forge pas d'elle-même.

Sans l'influence d'autrui, il n'est paspossible de progresser sur la connaissance de soi et du monde.

L'homme doit tout à ses semblables.

C'est à autrui que je dois de pouvoir accéder au langage et de penser.

Je serai à jamaisinfluencé par l'éducation que j'ai reçue, par le milieu social dans lequel je suis né, par mon passé.

Il est vain de prétendre qu'ilfaut se méfier de toute influence pour penser par soi soi-même puisque je dois aux autres le fait de pouvoir réfléchir en tantque personne douée de raison.

Ainsi que l'écrit Nietzsche, « il n'y pas d'être en soi (ce sont les relations qui constituent des êtres)...

» (Fragmentsposthumes, début 1888-début janvier 1889).

Cela signifie que si je pense par moi-même, je m'inscris dans un réseauextraordinairement complexe de relations avec le monde qui m'entoure.

Ce monde ne cesse d'influencer l'évolution de mapropre pensée.

La présence d'autrui constitue donc une aliénation dans la mesure où ma pensée et donc moi, en tant qu'être conscient,dépend des autres, de leurs opinions et des influences qu'ils ont sur moi.

Mais le rôle d'autrui se résume t-il uniquement à cela? Puisque nous ne nous connaissons qu'à travers les autres et que nousne pouvons évoluer sans eux, la présence d'autrui ne peut elle pas être également une source de libération? II/ Autrui en tant que source de libération On ne peut pas évoluer sans les autres Il est illusoire de croire que l'on peut se développer en étant seul.

L'individu isolé ne change pas, il reste lui-même.

On nechange pas de l'intérieur.

Ce sont les contacts avec les autres, l'expérience de l'altérité qui nous permettent de nousrenouveler.Comme le dit Lévinas « l'avenir c'est l'autre ».

Il est faux de croire que l'être humain puisse se développer de manièreautonome, comme une plante, en trouvant en lui-même les principes de son évolution.

La conscience ne peut se constitueret se développer que dans l'intersubjectivité, dans le contact et l'change avec autrui.

Les autres nous changent.

On ne peut pas évoluer en étant isolé des autres.

Celui qui reste replié sur lui-même ne sedéveloppe pas mais stagne.

Ce sont les expériences, l'ouverture aux influences extérieures qui nous font progresser.

Or,« faire des expériences » c'est précisément se confronter aux autres, se transformer à leur contact, se découvrir soi-même àtravers les différences et les ressemblances qui existent entre soi et autrui.

Evoluer, c'est avant tout changer de rapport à autrui.

C'est par exemple, quitter ses parents pour fonder une famille avec uneautre personne ou s'éloigner de ses amis d'enfance pour nouer de nouvelles amitiés plus conformes à ses aspirationsd'adulte.

C'est encore « refaire sa vie » avec quelqu'un d'autre après un premier mariage qui n'a pas marché.. »

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