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La prière

Publié le 08/05/2012

Extrait du document

Les méthodes objectives. - Nous pensons cependant qu'une étude psychologique peut permettre de préciser la nature du fait religieux, du moins dans la mesure où l'on ne vise qu'à déterminer des éléments empiriques. Mais cette étude ne pourra être fructueuse que si elle est objective, c'est-à-dire si, abdiquant tout préjugé, elle cherche à saisir, du plus près possible, par les procédés de l'analyse et de l'expérimentation, les traits essentiels du fait religieux, tel qu'il s'exprime dans la prière. - Encore faudra-t-il, pour que les recherches ne s'égarent pas sur de fausses pistes, que le psychologue ait affaire à d'authentiques prières et non à de vagues effusions sentimentales qui n'ont rien à voir avec l'expérience religieuse...

« lence.

Aussi, du point de vue psychologique, est-il particulière­ ment intéressant de l'étudier avec soin, car, étant l'activité intérieure que le croyant déploie pour entrer en communion avec la divinité, le moment privilégié de la vie religieuse où Je croyant s'approche de Dieu, l'expérience religieuse s'y réalise sous sa forme la plus élevée et la plus pure, et l'on peut espérer de saisir par elle l'essence du fait religieux.

Toutefois, des questions de méthode se posent, sur lesquelles il convient de s'arrêter d'abord.

i.

Les méthodes a priori.

- Depuis les premiers travaux de ~!vERS et de JAMES, l'attention des psychologues a été attiréE: sur les phénomènes de l'expérience religieu~e, soit commu'ls, soit mys­ tiques, et de nombreuses études ont été consacrées à les définir, les classer et les interpréter.

Malheureusement, en ce domaine plus qu'en tout autre, les recherches psychologiques ont été souvent dirigées, consciemment ou non, par des préjugés antimétaphysiques.

Des psychologues comme WuNDT, GuvAu, LEUBA, prétendaient en effet, par un singulier paradoxe, faire abstraction, dam;; l'observation et le classement des faits, de toute idée.

de valeur religieuse.

Il en résultait que ces faits perdaient tout caractère spécifique et deve­ naifmt, au terme même de la recherche, des fnils psychiques m·di­ naircs, indéterminés, parfaitement neutres.

Il était facile ensuite de proclamer que ces faits ressemblaient à tous les autres :en éliminant la valeur relib"Ïeuse des expériences de l'âme croyante, les émotions, les ravissements, les conversions, les doutes et les élans que le psy­ chologue découvre dars la conscience religieuse ne diffèrent plus des événements analogues qu'une passion quelconque peut engendrer.

Au contraire des psychologues précédents, FLou RNOY, RI BOT, JAMES, DuRKHEIM, DELACROIX admettent que le fait religieux a une valeur objective, par laquelle il se distingue de tout autre.

Mais excluant a priori toute explieation transcendante, ils veulent décou­ vrir par les seules méthodes psychologiques ks sources profondEs de l'expérience religieuse et ramener celle-ci à des causes connues Et classées :cénesthésie, auto-suggestion, atTectivité, influences socialfs, subeonseient, etc.

1.- Méthode également décevante: le fait religieux réduit par force à des catégories qui ne sont pas faitPs pour lui, perd de nouveau tout caractère spéâfique et n'est plus religieux que par accident.

(1) Cet apriorisme systématique s'exprime en toute candeur dans le text~ suivant de DuRKHEIM (Formes élémentaires de la vie religieuse, p.

98) : "Ce doit être pour la science des religions un principe que la religion n'exprime rien qui ne soit dans la nature: car il n'y a de science que des phénomènes naturels.

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