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La propriété, est-ce le vol ?

Publié le 06/03/2004

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La possession de biens (terres, argent, capital) pervertit ce processus et dévalorise le travail. Le propriétaire loue en effet ce qu'il possède à ceux qui en ont besoin pour travailler. Il ne travaille pas lui-même. Ce faisant, il «vole» aux personnes actives leurs bénéfices. Loyer, rente, taux d'intérêt, droits et taxes de toutes sortes, tels sont les moyens par lesquels le propriétaire spolie les travailleurs du produit de leur travail. Lorsque ce phénomène se généralise à l'échelle de la société, on aboutit à une paupérisation croissante et à l'injustice sociale. La propriété est donc une source de misère pour une majorité de la population, même si l'accès y est théoriquement libre. Les travailleurs ne pourront jamais devenir propriétaires, car ils sont maintenus dans la dépendance par ceux qui les exploitent. « Je n'appartiens à personne et j'appartiens à tout le monde. Vous y étiez avant que d'y entrer et vous y serez encore quand vous en sortirez.
Ce sujet est construit à partir d'une célèbre formule de Proudhon : " La propriété c'est le vol ". Une telle affirmation consiste à opérer une critique de toute forme de propriété qui reviendrait à s'approprier de manière toujours illégitime un objet. C'est donc le processus d'appropriation qui est condamné puisqu'il se fait toujours au détriment d'un autre. Si la propriété est le vol c'est parce qu'elle consiste à s'approprier ce qui ne nous appartient pas. Il faut alors que vous vous interrogiez sur les conséquences de cette affirmation. Demandez-vous alors comment on peut soutenir que la propriété est un droit. Vous pouvez ici vous reporter à l'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme dans lequel la propriété est posée comme un des droits fondamentaux. Vous pouvez aussi lire attentivement les analyses de Rousseau au livre 1 du Contrat social lorsqu'il distingue la propriété de la possession. Remarquez alors que le droit à la propriété est intimement lié à la notion de liberté. Peut-on, dans ces conditions, faire du vol un droit ?

« [La propriété garantit la liberté de l'individu.

Celui qui investit son capital risque aussi de le perdre, ce qui n'est pas le cas du travailleur.] Etre libre, c'est aussi pouvoir posséderLa propriété est un droit fondamental de l'individu.

Notre liberté consiste en partie à pouvoir possédercertaines choses en propre.

Dans les sociétés occidentales, chacun a le même droit d'accéder à la propriété,selon ses moyens.

Chacun est heureux de pouvoir acquérir une voiture, une télévision, un appartement ouune maison de campagne. La propriété est , la récompense du risqueCertes, certains possèdent plus que d'autres.

Dans les sociétés libérales, la richesse d'un individu dépend desrisques économiques qu'il prend, de l'intensité et de la qualité de son activité commerciale.

La propriété estune récompense du talent de l'entrepreneur.

Alors que le travailleur se contente de faire ses heures et derentrer chez lui, le propriétaire se bat constamment pour assurer le succès de ses entreprises. Il faut garantir le libre accès à la propriétéLes prétendues économies communistes se sont soldées par une catastrophe, car les gens ont perdu lamotivation et l'habitude de l'effort.

Malgré tout, on peut considérer que certaines formes de propriété sontcondamnables, si l'on pense aux terres des aristocrates oisifs sous l'Ancien Régime, ou à celles qui reposentsur l'usage de la force et la spoliation des faibles.

Poudhon lui-même ne dénonçait en bloc la propriété, mais reconnaissait qu'elle avait un aspect positif et unaspect négatif.

L'aspect positif, c'est son caractère de droit fondamental.

Pour Proudhon, la propriété est uneexpression de la liberté des individus.

L'aspect négatif, c'est quand la propriété devient un abus, qu'elle est lemonopole de quelques gros propriétaires qui condamnent une majorité à n'avoir que le minimum.

Certes, on peutconsidérer que ce type d'injustice a été réduit depuis la fin de l'Ancien Régime.

On ne doit pas oubliertoutefois les pays en développement, où l'injustice subsiste de manière criante et où l'égalité devant l'accès àla propriété n'existe pas. Si la propriété est un vol...« Je n'appartiens à personne et j'appartiens à tout le monde.

Vous y étiez avant que d'y entrer et vous y serezencore quand vous en sortirez.

» Telle est l'énigmatique inscription que découvrent Jacques et son Maître aufrontispice d'un château où un orage les contraint de se réfugier.

La devise fait évidemment du lieu une allégorie quele lecteur de Diderot est invité à déchiffrer.

Au-delà du jeu qui lie l'auteur à son public, il est intéressant de noterque Diderot, dans cet extrait de Jacques le Fataliste, participe de ce vaste mouvement de pensée qui remet en. »

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