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La puissance de l'Etat est-elle condition de l'harmonie ?

Publié le 26/02/2004

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Seule la puissance de l'État peut les contraindre à renoncer à faire usage de violence afin de servir des intérêts et des passions égoïstes. La violence est à l'origine l'État Qu'il s'agisse de Bodin, de Machiavel, de Hobbes, de Hume, tous voient à l'origine de l'État une violence qui a pour but de mettre un terme à une autre violence; laquelle s'est propagée parmi les hommes à la manière d'une épidémie. Sans cette autorité suprême que constitue l'Etat, l'être humain semble bien incapable de vivre en paix avec ses semblables. En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue. Mais chacun disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît. La constitution d'une société civile et d'un État oblige à une nécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix. Chacun perd de sa liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui. Dans l'état de nature, chacun jouissait d'un droit illimité sur toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rien posséder durablement. L'État garantira la sécurité d'un droit de propriété limité. Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à la menace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens et tué.

L'Etat a la puissance nécessaie pour contraindre les hommes à renoncer à faire usage de violence. A ce titre, la puissance de l'Etat est la condition de l'harmonie sociale. MAIS, l'harmonie sociale ne peut pas découler de la puissance de l'Etat. En effet, l'Etat n'est qu'une superstructure idéologique servant les intérêts d'une classe. Et un Etat puissant est une menace pour la liberté des hommes.

« si le peuple détient toujours la puissance, alors c'est le peuple qui a l'autorité Souveraine, et le roi n'en est que leministre, pour mettre cette Souveraineté en exécution.

[...] Or il est à croire que quand quelqu'un reçoit quelquechose de l'autorité du peuple, il ne le reçoit pas du peuple comme de ses sujets, mais du peuple comme de sonSouverain.

Davantage, quoi qu'en l'élection d'un roi le peuple lui mette entre les mains l'administration de l'autoritépublique, néanmoins le peuple la peut révoquer quand bon lui semble, ou lorsqu'il juge qu'il y a cause de le faire.

[...]Car la puissance Souveraine ne peut par aucun pacte avec un sujet s'être obligée à lui continuer sa charge, laquelleil a reçue, comme un fardeau qui lui a été mis sur les épaules, non pas pour son bien particulier, mais pour le bien duSouverain peuple.

Beaucoup des théories du contrat social prennent racine dans une vision pessimiste de l'état de nature del'humanité, état de dysharmonie et de violence de tous contre tous.

C'est le cas notamment chez Hobbes, pour quil'instauration de la puissance de l'Etat permet de lutter contre les penchants de l'animal humain.

Cela fonde chez luiun souci de promouvoir un pouvoir inconditionnel de l'Etat rendant possible la vie politique et l'harmonie entre leshommes.

Seule l'autorité politique permettrait de parvenir à cette fin. * Les limites de la notion de puissance de l'Etat et le rôle des individus Rousseau « Il y aura toujours une grande différence entre soumettre une multitude et régir une société.

Que des hommesépars soient successivement asservis à un seul, en quelque nombre qu'ils puissent être, je ne vois là qu'un maître etdes esclaves, je n'y vois point un peuple et son chef : c'est, si l'on veut, une agrégation, mais non pas uneassociation : il n'y a là ni bien public ni corps politique.

Cet homme, eut-il asservi la moitié du monde, n'est toujoursqu'un particulier ; son intérêt, séparé de celui des autres, n'est toujours qu'un intérêt privé.

Si ce même hommevient à périr, son empire après lui reste épars et sans liaison, comme un chêne se dissout et tombe en un tas decendres, après que le feu l'a consumé. Un peuple, dit Grotius, peut se donner à un roi.

Selon Grotius, un peuple est donc un peuple avant de se donner àun roi.

Ce don même est un acte civil, il suppose une délibération publique.

Avant donc d'examiner l'acte par lequelun peuple élit un roi, il serait bon d'examiner l'acte par lequel un peuple est un peuple.

Car cet acte étantnécessairement antérieur à l'autre est le vrai fondement de la Société.

» Cependant, la notion d'harmonie sociale renvoie à un état qui est plus et autre chose qu'un état de non-conflit : ils'agit alors de penser quelque chose comme un bonheur commun, et la notion de puissance de l'Etat comme simpleexercice de la force pose alors problème, car elle semble soumettre les autoritairement les individus et instaurer uneharmonie forcée.

Un des moyens de remédier à cette difficulté est de promouvoir le rôle du peuple dansl'instauration de la puissance de l'Etat.

Alors la puissance de l'Etat n'est que l'un des éléments participant àl'avènement de l'harmonie sociale.

Reste à déterminer s'il en reste toujours une condition. * La puissance politique n'est pas la puissance de l'Etat Hume « Rien ne paraît plus surprenant à ceux qui contemplent les choses humaines d'un oeil philosophique que de voir lafacilité avec laquelle le grand nombre est gouverné par le petit et l'humble soumission avec laquelle les hommessacrifient leurs sentiments et leurs penchants à ceux de leurs chefs.

Quelle est la cause de cette merveille ? Cen'est pas la force : les sujets sont toujours plus forts.

Ce ne peut donc être que l'opinion.

C'est sur l'opinion quetout gouvernement est fondé, le plus despotique et le plus militaire, aussi bien que le plus populaire et le plus libre.Un sultan d'Egypte, un empereur de Rome peut forcer les actions de ces peuples innocents mais ce n'est qu'aprèss'être affermi dans l'opinion de ses gardes : ils peuvent mener leurs sujets comme des bêtes brutes, mais il fautqu'ils traitent comme des hommes, l'un ses mamelouks, l'autre sa cohorte prétorienne.

» Platon « Les gens de bien ne veulent gouverner ni pour les richesses ni pour les honneurs : ils ne veulent pas être traitésde mercenaires, en exigeant ouvertement le salaire de leur fonction, ni de voleurs en tirant eux-mêmes de leurcharge des profits secrets.

Ils ne sont pas non plus attirés par les honneurs ; car ils ne sont pas ambitieux.

Il fautdonc qu'une punition les contraigne à prendre part aux affaires ; aussi, risque-t-on, à prendre volontairement lepouvoir, sans attendre la nécessité, d'encourir quelque honte.

Or la punition la plus grave, c'est d'être gouverné parun plus méchant que soi, quand on se refuse à gouverner soi-même : c'est par crainte de cette punition, ce mesemble, que les honnêtes gens qu'on voit au pouvoir se chargent du gouvernement.

Alors ils se mêlent aux affaires,non pour leur intérêt ni pour leur plaisir ; mais par nécessité et parce qu'ils ne peuvent les confier à des hommesplus dignes ou du moins aussi dignes qu'eux-mêmes.

Supposez un Etat composé de gens de bien : on y ferait sansdoute des brigues pour échapper au pouvoir, comme on en fait à présent pour le saisir, et l'on y verrait bien queréellement le véritable gouvernant n'est point fait pour chercher son propre intérêt, mais celui du sujet gouverné ;et tout homme sensé préférerait être l'obligé d'un autre que de se donner la peine d'obliger autrui.

» La dernière partie pourrait tourner autour de la question de la puissance propre à la communauté politique comprisecomme condition d'avènement de l'harmonie sociale.

Il faudra distinguer la puissance du pouvoir et de l'autorité del'Etat, et envisager la puissance de la communauté politique comme ne résidant pas seulement dans l'Etat, mais. »

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