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La raison est-elle naturellement égale en tous les hommes ?

Publié le 02/07/2004

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Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée (Descartes).« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée; car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent: mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien. Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus; et ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent et qui s'en éloignent. « DESCARTES. C'est par cet énoncé fracassant que Descartes ouvre le « Discours de la méthode, pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences «.Ce texte est le premier livre de philosophie en langue vulgaire, cad en français. Ecrire en français un ouvrage de philosophie et de science, que « même les femmes pourraient comprendre «, manifeste une volonté de démocratisation du savoir ; c'est vouloir que le plus grand nombre de lecteurs possible soit touché par la véritable révolution qu'il prépare.Nous oublions souvent que le « Discours « n'est qu'une petite préface à trois gros essais scientifiques qui intéressaient les contemporains beaucoup plus que le « Discours «.

La raison est le principe pensant propre à l’homme, elle se distingue de l’instinct, qu’il partage avec les animaux. Cette faculté qu'a l'esprit humain d'organiser ses relations avec le réel est en générale estimée plus ou moins efficace selon les individus : les tests de quotient intellectuel, le respect que nous avons pour de grands génies, ou plus simplement la capacité que nous avons de comprendre plus ou moins facilement les choses sont autant de preuves de l’inégalité de la raison parmi les hommes. Mais nous connaissons tous le rôle crucial joué par l’éducation dans le développement de ces facultés que nous attribuons à la raison. En effet, il semble évident aujourd'hui à tout un chacun que selon ses lectures, ses voyages, ses rencontres et discussions, nous pouvons plus ou moins développer notre raison. Autrement dit, ces inégalités nous semblent avant tout liées au domaine de l’acquis. Mais toute la question est de savoir s’il existe naturellement une raison égale entre tous les hommes. Or, plus on concentre son attention sur  les bienfaits (ou les méfaits) de l’éducation, plus on a l’impression que rien de ce qui est intellectuel n'est naturel, et que par conséquent il y a bel et bien une égalité naturelle. En même temps, les fous et les retardés sont la preuve vivante que l’éducation ne peut pas tout, et qu’il y a bel et bien une inégalité de la raison entre les hommes. Le système juridique en tient compte lorsqu’il doit se prononcer sur la responsabilité possible de celui qui a commis un délit. Si une différence aussi flagrante existe, ne peut-on pas supposer que d’autres inégalités, moins remarquables mais bien réelles existent-elles aussi ?

« Introduction La raison est le principe pensant propre à l'homme, elle se distingue de l'instinct, qu'il partage avec les animaux. Cette f aculté qu'a l'esprit humain d'organiser ses relations avec le réel est en générale estimée plus ou moins efficace selon les individus : les tests de quotient intellectuel, le respect que nous avons pour de grands génies, ouplus simplement la capacité que nous avons de comprendre plus ou moins facilement les choses sont autant depreuves de l'inégalité de la raison parmi les hommes.

Mais nous connaissons tous le rôle crucial joué par l'éducationdans le développement de ces facultés que nous attribuons à la raison.

En effet, il semble évident aujourd'hui à toutun chacun que selon ses lectures, ses voyages, ses rencontres et discussions, nous pouvons plus ou moinsdévelopper notre raison.

Autrement dit, ces inégalités nous semblent avant tout liées au domaine de l'acquis.

Maistoute la question est de savoir s'il existe naturellement une raison égale entre tous les hommes.

Or, plus onconcentre son attention sur les bienfaits (ou les méfaits) de l'éducation, plus on a l'impression que rien de ce quiest intellectuel n'est naturel, et que par conséquent il y a bel et bien une égalité naturelle.

En même temps, les fouset les retardés sont la preuve vivante que l'éducation ne peut pas tout, et qu'il y a bel et bien une inégalité de laraison entre les hommes.

Le système juridique en tient compte lorsqu'il doit se prononcer sur la responsabilitépossible de celui qui a commis un délit.

Si une différence aussi flagrante existe, ne peut-on pas supposer qued'autres inégalités, moins remarquables mais bien réelles existent-elles aussi ? I.

En quoi la raison est identique chez tous les hommes. A.

Descartes, dans le Discours de la méthode du bon sens « la chose du monde la mieux partagée ».

Il ne le sépare pas de la raison.

La raison est présente tout entière en chaque homme, dans l'intelligence auquel chacun d'entreeux à accès.

Comment expliquer alors que certains semblent plus intelligents, plus vivaces que d'autres ? Descartesexplique que c'est une chose de disposer d'une capacité, c'en est une autre que de l'exercer avec méthode.

Etl'exercice méthodique est la raison elle-même, en tant qu'elle est la conduite ordonnée de la pensée. B.

Hobbes, dans le Léviathan , au chapitre 13, avance la même thèse que Descartes : la raison est égale en tous les hommes, or, loin de considérer la thèse adverse comme un contre argument qu'il faudrait démanteler, il va jusqu'àfonder son propre argument sur elle : en effet, il explique que l'on pourrait être tenté de croire en l'inégalitéintellectuelle des hommes pour la simple et bonne raison que chacun pense être plus intelligent que les autres, ou dumoins que d'autres.

« en effet, chacun voit sa propre intelligence de près et celle des autres de loin.

Mais celaprouve que, sous ce rapport, les humains sont égaux plutôt qu'inégaux, car il n'existe pas d'ordinaire de meilleursigne d'égalité dans la distribution de quelque chose que le fait que chacun soit satisfait de sa part ». C.

Cet argument n'est pas sans quelque ironie de la part de Hobbes, qui retourne dans l'impression d'inégalité en preuve d'égalité.

Pourtant, cet argument comporte une faille : on pourrait rétorquer à Hobbes qu'il est toutsimplement impossible de prendre conscience de l'insuffisance de sa propre intelligence.

En effet, pour cela, ilfaudrait pour l'examiner, et donc prendre du recul critique, mais ce recul critique, ne nécessite-t-il pas la raison ?avec quelle raison pourrons-nous examiner notre raison ? il va donc de soi qu'on ne saurait examiner que celle desautres, et que l'on ne sera aptes à repérer que les lacunes qu'elles comportent relativement à la notre, et non lessupériorités. II.

Comment savoir ce qu'est la raison à l'état naturel ? A.

Toute la difficulté de la question réside selon nous dans le terme « naturellement ».

En effet, comment peut-on examiner la raison indépendamment de toute éducation, de toute culture ? cela semble impossible, étant donnéqu'avant même de savoir parler, un enfant apprend des choses.

Aucun test n'est possible, puisque les testsconstituent en même temps des entrainements : on pourrait en effet imaginer de tester l'intelligence des nourrissonsen leur faisant faire de petits exercices avec des cubes de couleurs qu'il faudrait remettre dans la boite de la mêmecouleur, ou des formes qu'ils devraient imbriquer les une dans les autres, mais il va sans dire que chaque testconstituera autant d'entrainement : l'enfant qui aura manipulé ces objets plusieurs fois se débrouillera mieux qu'unautre.

De plus, un enfant peut très bien, au premier essai, se montrer moins doué qu'un autre, mais progresser bienplus rapidement.

Lequel des deux sera le plus intelligent ? celui qui réussit l'exercice du premier coup est peut êtrenaturellement plus intelligent, mais si l'autre apprend plus vite, il faut bien lui reconnaitre une intelligence en un senssupérieure.. »

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