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La réalité du temps

Publié le 13/06/2012

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temps

1. Problématique du temps. - On peut se demander si le temps est quelque chose de réel et quelle est la mesure de sa réalité. Les mêmes problèmes se posent ici, mais sous une forme plus aiguë, qu'à propos de l'espace et, en général, les solutions sont les mêmes. Tantôt les philosophes ont fait du temps une chose concrète et indépendante et comme l'étoffe du réel, - tantôt ils en ont nié la réalité objective, en le ramenant à une pure création du sujet sentant ou pensant. Ces opinions contraires se fondent les unes et les autres sur la saisie de quelque aspect réel du temps, car il est bien évident, d'après notre expérience du temps, que le temps est quelque chose de l'âme. (S. AuGUSTIN) et aussi qu'il comporte une certaine objectivité. Tout le problème consiste donc à expliquer si et comment se concilient ces deux asrpects...

temps

« '2.

Théories subjectivistes.

a) Le temps comme ordre des posllwns successires.

LEIBNIZ propose ici une théorie qui répond exactement à celle de l'es­ pace.

Réduisant tout le réel à un sy tème de substances imma­ térielles (monades), LEIBNIZ ne peut considérer l'espace et ~e temps comme des réalités distinctes des monades.

1\Iais, dans ces conditions, comment expliquer la réalité psychologique de l'espace et du temps ? -Nous avons vu plus haut (304) que, pour LEIBNIZ, l'espace n'est rien d'autre que ''l'ordre des coexistants >>.

Il ne se confond pas avec les corps, ni même avec telle situation des corps : il est l'ordre même grâce auquel les corps sont situables, ont entre eux des situations relatives et existent ensemble.

De même ne faut-il pas fair2 du temps telle succession de phénomènes, car le.

temps n'est rien de plus que ''l'ordre des positions successives ayant entre elles de la connexion».

(Noureaux Essais, l.

II, ch.

xm-xv.) Le temps est donc pure relation.

Il se compose d'instants, qui sont des indi­ visibles (comme les parties de l'étendue).

Mais les instants, hors de nous, ne sont rien.

Par suite, le temps n'est rien hors de l'esprit: il .n'a d'existence qu'idéale et représente simplement l'ordre des successions possibles que nous attribuons aux choses.

Cette théorie se heurte aux mêmes· difficultés que celle de l'espace.

D'abord, elle ne fournit aucun fondement à la repré· sentation du temp3.

Cette représentation ramenée par LEIBNIZ à celle d'un ordre dét3rminé et fixe de succession, devient identique, en fin de compte, à l'ordre logique lui-même et par conséquent n'a plus d'autre réalité, comme temps, que celle de l'esprit qui mesure ou compte.

La succession n'est donc pas une réalité objective, mais un acte de l'esprit.

Le temps mesure l'âme et non les choses.

jJl ais pourquoi l'âme est-elle ainsi soumise au temps ? De plus, incapable d'expliquer la succession temporelle (sinon, comme on vient de le voir, par une pétition de principe), la théorie de LEIBNIZ échoue aussi à rendre compte de la con­ tinuité du temps (ou, plus 'xactement, de la continuité de sa représentation).

En effet, si le temp3 est plus qu'une pure mesure, il est encore plus qu'une succession dans les corps, de même que l'espace est plus qu'une coexistence des corps.

Le temps est une succession continue et uniforme, e.

non, comme le suppose la thèse de LEIBNIZ, une pluralité d'instants, comptés successivement par l'esprit.

En fait, l'instant n'est qu'une coupure arbitraire introduite dans le tissu continu de la durée temporelle : il n'existe pas en acte comme tel, c'est-à-dire comme indivisible.

Or LEIBNIZ, qui le considère au. »

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